Plus de mille musulmans, juifs et chrétiens du pays du Maghreb, dont le conseiller royal André Azoulay ou le nonce du Vatican Vito Rallo, s'unissent pour rompre le jeûne du Ramadan

Celebración virtual del octavo Ftour Plural, símbolo de la convivencia entre confesiones y culturas en Marruecos

PHOTO/MAROCAINS PLURIELS - Captures d'écran du huitième Ftour Pluriel, organisé ce dimanche soir pour rapprocher les musulmans, les juifs et les chrétiens du Maroc autour d'une pause de jeûne du Ramadan

« Cette année , notre rendez-vous est certes virtuel mais paradoxalement l’histoire retiendra qu’il aura été celui qui a réuni le plus grand nombre de participants désireux de saluer l’exceptionnelle convergence de la stratégie pionnière et visionnaire mise en œuvre par S.M. le Roi avec la maturité dont fait preuve notre Peuple pour donner toutes ses chances de succès à cette réponse marocaine face à la pandémie du COVID-19 », a déclaré le conseiller royal André Azoulay, qui s'est rendu lundi à Atalayar par téléphone. Le coprésident de la Fondation Trois Cultures de la Méditerranée était l'un des participants à cette huitième édition du Ftour Pluriel, un événement qui réunit chaque année musulmans, juifs et chrétiens du Maroc pour rompre le jeûne ensemble une nuit de Ramadan. Une célébration de la coexistence et du pluralisme au Maroc.  

« Cette année, que nous avons dû rencontrer pratiquement à cause du confinement, a été la plus belle », confie à Atalayar, le président de l'organisation Marocains Pluriels et fondateur de l'initiative Ftour Pluriel, Ahmed Ghayat. L'événement de ce dimanche soir a battu des records : plus d'un millier de personnes ont rompu leur jeûne à travers des écrans d'ordinateur. Outre André Azoulay, l'imam Omar El Mrini, le rabbin du Grand Casablanca Josef Israël, l'archevêque de Rabat Cristobal Lopez Romero, le nonce apostolique au Maroc Vito Rallo, l'écrivaine Asmaa Lamrabet, l'islamologue Moulay Abdellah Chérif Ouazzani et le professeur Jaafar Heikel étaient présents, entre autres personnalités de la société civile, des intellectuels et des jeunes de diverses associations.

L'initiative, née en 2013, a réuni - bien que cette année la crise sanitaire l'ait évité - cinq à plusieurs centaines de personnes au Stade Olympique Casablancais Simon Pinto à Casablanca. Né au Maroc, cet événement pour la coexistence a traversé les frontières et se tient également dans des villes comme Paris, Tunis, Beyrouth ou Montréal. « Le but de notre Ftour Pluriel virtuel est de se rassembler autour d'un moment partagé, de faire vivre la fraternité et le partage que ce mois sacré symbolise ; de montrer que notre nation est maintenant et toujours un phare de la coexistence », résume l'entité.  
 

« La célébration de cette année a une fois de plus servi à montrer que le patrimoine arabo-andalou du Maroc est bien vivant. Cet héritage et des initiatives telles que ce Ftour Pluriel suscitent un intérêt croissant parmi les Espagnols vivant au Maroc et parmi les Marocains vivant en Espagne. Le nord de la Méditerranée se réjouit de rencontrer la rive sud. La réunification est le meilleur remède contre tous les types de virus », a déclaré Ghayat dans cette publication. « Nous avions le sentiment que les communautés se séparaient, les jeunes musulmans marocains ne savaient rien de leurs compatriotes juifs ni des chrétiens du pays ; il y avait un besoin, et il y a toujours, de pédagogie et de connaissance mutuelle », ajoute-t-il.

Récemment décoré de la médaille d'Andalousie pour la Solidarité et la Concorde, le Conseiller Royal Andrés Azoulay n'a pas voulu manquer la rencontre virtuelle de cette année : « Depuis que les Ftours Pluriels existent, je n’ai jamais manqué ce rendez-vous emblématique de la richesse de toutes nos diversités et de la profondeur de leur ancrage dans le consensus national ». De plus, Azoulay a encouragé le peuple marocain à persévérer dans ses valeurs pour faire face au défi actuel de la santé. « Chacun d’entre nous est une victime potentielle face à ce défi mais chacun d’entre nous est aussi porteur potentiel d’une partie de la solution » a ajouté le Conseiller du Souverain en mettant en relief la « culture de la solidarité sociale à laquelle nous nous sommes toujours identifiés, nous Marocains ».

Enfin, le co-président de la Fondation des Trois Cultures a souhaité rendre hommage à « notre communauté scientifique et médicale, à nos forces de sécurité et à tous ceux très nombreux qui forment la chaîne de résistance et de résilience marocaine face au COVID-19 », M. Azoulay a conclu en exprimant  « sa fierté de citoyen de voir son pays reconnu et salué par la Communauté des Nations dans son hommage au leadership clairvoyant de S.M. le Roi et à la performance de l’ensemble du  dispositif mis en place par le Maroc face à cette pandémie.

Une ligne simulée est exprimée par Marocains Pluriels, l'organisateur de ce « ftour » ou dîner pour rompre le jeûne du Ramadan si particulier. « C'est l'occasion de montrer au monde que notre pays - derrière Sa Majesté le Roi Mohammed VI - est un Maroc pluriel et uni : notre héritage de diversité continue à donner vie, concrètement, au préambule de la Constitution, quels que soient les dangers auxquels le monde est confronté ».   
 

L'entité a lancé une page sur le réseau social Facebook pour diffuser l'initiative et son message de coexistence et de célébration de la diversité et de la fraternité. Ftour Pluriel a également demandé que chaque famille musulmane, si elle en a la possibilité, partage avec une famille juive, chrétienne ou autre ou confession un dîner de Ramadan avec la nourriture et les plats typiques du Maroc, soulignant que cette année se fait « en les laissant devant la porte des voisins pour éviter trop de contact ». Les familles juives et chrétiennes du Maroc sont également encouragées à proposer des plats de leurs traditions à leurs voisins musulmans.