Chaire Al-Andalus : « L'altérité positive à la frontière de Grenade, XIIIe-XVIe siècles »

« L'Andalousie a toujours été une terre de frontière. Une frontière comprise aujourd'hui davantage comme l'osmose culturelle d'influences réciproques et moins comme la sphère supposée violente de civilisations opposées ». C'est sur ce constat que Manuel García Fernández, professeur d'histoire médiévale à l'université de Séville et membre titulaire de l'Académie andalouse des sciences régionales, fonde sa thèse sur la coexistence entre musulmans et chrétiens à la frontière de Grenade pendant trois siècles (XIIIe et XVIe).
Comme l'explique le professeur lui-même : « La frontière de Grenade a progressivement défini les structures territoriales de l'Andalousie à la fin du Moyen Âge castillan, du XIIIe au XVIe siècle. Mais au-delà de la ligne ou de la frontière physique de séparation des États, une société non officielle, polyvalente et complexe, extérieure aux pouvoirs centraux du royaume de Castille et du sultanat nasride, se développera d'un côté à l'autre de la frontière andalouse et grenadine. L'altérité positive y sera justifiée par la nécessaire coexistence entre chrétiens et musulmans, l'une des caractéristiques fondamentales du territoire andalou et grenadin, dans les périodes de trêve et surtout dans les multiples contacts de voisinage, culturels et commerciaux. Les institutions de pouvoir et les gouvernements régionaux ont ordonné le développement de ces activités, souvent complémentaires pour la survie des frontières voisines. Cela a permis de projeter dans toute l'Europe l'image d'une Andalousie particulière et différente, malgré la conquête chrétienne et sa prétendue « castillanisation ».

Cette nouvelle session de la Chaire al-Andalus, intitulée « L'altérité positive à la frontière de Grenade, XIIIe-XVIe siècles », aura lieu le jeudi 23 janvier 2025 à 19h00 au siège de la Fondation des Trois Cultures de la Méditerranée.
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