Hommage aux héros du quotidien de la guerre contre Daesh en Irak

"El médico de Mosul" (Le médecin de Mossoul), le dernier roman d'Óscar Mijallo, journaliste international de TVE au Moyen-Orient, a déjà vu le jour. Mijallo a été envoyé spécial pour la bataille de Mossoul et pour les conflits en Syrie, en Libye, en Ukraine, en Afghanistan et à Gaza, entre autres. Avec ce livre, l'auteur tente de rendre hommage et de refléter ce qui a été vécu à Mossoul pendant ces quatre années d'horreur sous la domination de Daesh, ainsi que la misère et la grandeur de certains de ses protagonistes.
Le livre se déroule en pleine bataille de Mossoul, où le Dr Ayash risque sa vie contre Daech pour tenter de sauver ses patients. Il disparaît après le repli des islamistes, un travailleur humanitaire franco-espagnol va tout faire pour le retrouver. Un roman dans lequel s'entremêlent les histoires de trois sœurs yazidies transformées en esclaves sexuelles, d'un farouche combattant de Daesh, du père d'une jeune fille prêt à tout pour sauver sa fille et de la petite Osama, une enfant autiste, amie du Dr Ayash.
Óscar Mijallo a présenté son livre à la Casa Árabe, accompagné de Carlos Franganillo, journaliste et présentateur de TVE, et d'Ángel F. Fermoselle, éditeur de Kailas. L'événement a été introduit par Karim Hauser, coordinateur des relations internationales de Casa Árabe.
Mijallo veut que ce soit sa contribution pour que ses lecteurs sachent ce qui s'est passé pendant ces quatre années de terreur, pour sensibiliser la population à ce type de conflit afin qu'il ne se reproduise pas. "Il essaie d'être un hommage et un reflet de ce que j'ai trouvé à Mossoul", notamment aux travailleurs humanitaires et aux personnes comme le médecin du roman, qui mettent leur vie en danger pour aider les autres. Le roman est le résultat des expériences de ces héros anonymes, de vraies personnes et de vraies histoires.
Franganillo a ajouté que, dans une guerre, on voit la vraie nature des êtres humains, mettant en évidence leurs meilleurs et leurs pires attributs. Il y a des gens qui ont une grande bonté et qui, malgré l'horreur, tiennent bon parce qu'ils savent que leur travail est important pour leur communauté. L'auteur révèle que le personnage d'Ayash est inspiré du neurochirurgien palestinien Osama Aklouk, formé en Espagne, qui décide de travailler à Gaza malgré les conflits qui y sévissent.
Le livre donne une idée globale du conflit à travers de petites histoires personnelles qui montrent comment se mêlent toutes les variables de la guerre. Franganillo a déclaré que "Óscar a la capacité de montrer ce que cela aurait pu être" avec un rythme audiovisuel qui vous saisit et dénote sa grande connaissance de la région, de ses habitants et de sa culture.
Fermoselle a ajouté que "seule une personne ayant vécu sur place est capable d'écrire un tel roman" et a encouragé la lecture du livre car il transmet la réalité du conflit d'une manière très personnelle, montrant le meilleur et le pire des êtres humains.
La présentation s'est terminée par des questions à l'auteur, où l'on a discuté de la question de savoir si, de nos jours, les histoires expirent plus rapidement et s'il n'y a plus de place pour les longs reportages, comme celui de Mossoul. Le journaliste a fait valoir que c'est peut-être parce que le public est anesthésié et ne demande pas de telles nouvelles après quelques jours.
Fermoselle a demandé si les combattants savent ou se souviennent pourquoi ils se battent lorsque les guerres se prolongent dans le temps. Mijallo répond que, dans des conflits comme ceux qui sévissent en Afghanistan, en Colombie ou en Syrie, l'appartenance à un groupe armé devient le mode de vie de ses militants, ils ne connaissent pas d'autre métier que celui de la guerre. Que faites-vous si la guerre prend fin et qu'on vous dit de déposer les armes ? Beaucoup d'entre eux se battent depuis leur plus jeune âge et ne savent pas faire autre chose, alors ils s'accrochent au conflit.
L'événement s'est clôturé sur une dernière question en arrière-plan : "Les guerres ont-elles un sens ? "J'aimerais pouvoir dire non", a répondu Mijallo, mais malheureusement "la guerre a encore du sens pour beaucoup de gens".