Leonora Carrington et le jeu surréaliste
Javier Martín-Domínguez est le réalisateur de "Leonora Carrington et le jeu surréaliste", un documentaire qui sort ce vendredi aux cinémas Renoir de Madrid et qui retrace la vie de la peintre et écrivaine Leonora Carrington, dernière survivante du mouvement surréaliste.
Ce documentaire raconte l'odyssée de sa vie passionnée. Le film montre la lutte d'une femme pour être libre et explorer son inconscient, au point d'être admise dans un hôpital psychiatrique espagnol dans les années 1940.
Fille de l'un des hommes les plus riches de l'Angleterre des années 1930, le richissime fabricant de textile britannique Harold Wylde Carrington, Leonora est la plus jeune de quatre enfants. Elle grandit dans une famille catholique aisée et joue avec ses frères Patrick, Gerald et Arthur dans un manoir victorien de style gothique où son imagination est débordante (comme elle l'expliquera plus tard : "J'ai toujours eu accès à d'autres mondes").
Adolescente rebelle, elle est renvoyée de plusieurs écoles d'élite. Elle fait preuve d'une imagination débordante, affirmant même que plusieurs esprits coexistent en elle et qu'elle a l'âme d'une gitane.
Leonora Carrington s'est rebellée contre une éducation répressive et sexiste en s'enfuyant à Paris avec le peintre le plus renommé de l'époque, l'Allemand Max Ernst, qui avait deux fois son âge. Ils assouvissent leur passion artistique et amoureuse dans un petit village du sud de la France, jusqu'à ce que l'invasion nazie brise leur bonheur. Ernst est interné dans un camp de concentration et Leonora s'enfuit en Espagne, où la guerre civile vient de s'achever. Elle est internée dans un hôpital psychiatrique à Santander, d'où elle part pour Lisbonne, où elle épouse le diplomate et poète mexicain Renato Leduc. Après avoir émigré à New York et au Mexique, elle se remarie avec le photographe juif hongrois Chiki Weisz, l'assistant de Robert Capa et l'homme qui a sauvé les négatifs de la "fameuse valise mexicaine" de l'auteur, qui ont été récemment retrouvés. Grande inspiratrice de l'avant-garde artistique latino-américaine, Leonora est décédée en 2011 à l'âge de 94 ans, laissant derrière elle un vaste héritage de peintre et d'écrivaine.
Tout au long des 76 minutes d'images, Javier Martín-Domínguez propose l'expérience de cette peintre et écrivaine, dernière grande représentante du surréalisme, qui raconte l'odyssée d'une femme pour être libre dans une époque difficile et convulsive.
Leonora Carrington avait la réputation d'être énigmatique, et ce n'est pas en vain qu'elle disait : "Je suis aussi mystérieuse pour moi-même que pour les autres". Elle était imprévisible et curieuse, ce dont témoigne le fait qu'elle soit née dans une Angleterre très traditionnelle et qu'elle ait fini par devenir la dernière survivante du mouvement surréaliste.
Le réalisateur de ce documentaire, Javier Martín-Domínguez, a mené une longue carrière dans le journalisme, le cinéma et la télévision. Il est membre de l'Académie européenne du cinéma (EFA) et a été directeur du Festival du film de Séville de 2008 à 2011.
Son documentaire sur l'artiste surréaliste Leonora Carrington a été sélectionné pour les festivals de Guadalajara (Mexique), Sitges et Malaga. Il a réalisé et produit de nombreux documentaires.
Il a été membre du jury de plusieurs festivals internationaux, dont ceux de Moscou, Sarajevo et Documenta Madrid. Il a travaillé à la télévision publique espagnole, TVE, en tant que secrétaire général, directeur du développement et des chaînes thématiques. Il a été correspondant à Washington et à New York pour la radio et la télévision, et correspondant à Tokyo pour La Vanguardia de Barcelona. Il a également été rédacteur en chef du magazine Comunicación XXI, préside actuellement le Club de la presse internationale et collabore à Atalayar.