La Méditerranée sonore : Musique du Maghreb et du Moyen-Orient : « Nayda, le mouvement marocain »
La considération habituelle et presque clichée de la musique comme langage universel - capable de réunir les gens et de franchir les frontières - est devenue, dans notre ère mondialisée de consommation de masse, une réalité qui ne répond pas à l'esprit de cette prémisse, mais plutôt le contraire : les styles sont brouillés, homogénéisés, et le résultat est un produit qui remplace les formes artistiques avec plus d'histoire, et les relègue à une sphère résiduelle.
Dans notre contexte méditerranéen, qui est devenu un espace à l'identité très reconnaissable, la musique a également été un élément significatif capable de transmettre une partie de l'héritage historique, tout en s'adaptant à la mondialisation susmentionnée (comme l'ont démontré le raï algérien dans les années 1990 ou le flamenco quelques années auparavant) et en se renouvelant, en maintenant la tradition et en l'amenant parfois au contemporain. Cependant, elle a également souffert des assauts de la marchandisation et a perdu sa part - d'audience, d'influence, de pertinence.
« La Méditerranée sonore. Musique du Maghreb et du Moyen-Orient » est né dans le but de se concentrer sur ces musiques (en particulier celles de la rive sud de la Méditerranée et plus spécifiquement, dans un premier temps, sur le monde arabe) avec l'intention de leur redonner une place plus prééminente, et de favoriser ainsi un contact plus étroit avec la culture dans laquelle elles sont produites, afin que notre public - au-delà des spécialistes ou des musiciens - dispose d'une porte d'accès.
La première de cette série de conférences illustrées aura lieu le jeudi 21 novembre, à partir de 19 heures, au siège de la Fundación Tres Culturas. José Carlos Cabrera y analysera et donnera des exemples de ce que l'on appelle le « mouvement marocain », le mouvement musical Nayda.
Apparu au début des années 2000, ce phénomène social et culturel se caractérise par l'utilisation de nouveaux genres musicaux, en particulier le rap et, dans une moindre mesure, le rock, interprétés en dariŷa, l'arabe dialectal marocain. La Nayda (que l'on peut traduire par « éveil ») est liée à l'occupation des espaces publics par de jeunes artistes, par le biais de festivals et de concerts, comme forme d'expression et de revendication. Des artistes comme Don Bigg ou Muslim (qui combinent le rap avec des rythmes traditionnels marocains et des thèmes sociaux), Darga (fusion) ou Hoba Hoba Spirit (rock) sont les plus représentatifs de cette tendance.
José Carlos Cabrera Medina est arabisant et directeur du magazine radiophonique interculturel « Ruta Mediterránea », diffusé sur Radio Andalucía Información.
Entrée gratuite sur inscription préalable à CE LIEN.