La forte augmentation de l'aide financière du gouvernement de Rabat a entraîné une avalanche de productions et de réalisateurs étrangers dans le pays

Nombre record de tournages de films au Maroc

PHOTO/PIXABAY - Tournage de films au Maroc

La décision du Conseil du gouvernement marocain, en mars dernier, d'augmenter substantiellement l'aide financière aux productions audiovisuelles étrangères à tourner dans le pays a entraîné une forte augmentation tant des demandes d'autorisations pour les réaliser que de la présence de réalisateurs de séries et de films qui semblent avoir trouvé au Maroc une nouvelle rampe de lancement pour l'industrie. 

Khalid Saidi, directeur par intérim du Centre cinématographique marocain (CCM), a confirmé que d'ici la fin de 2022, les recettes dépasseront le milliard de dirhams (93 millions d'euros), ce qui constituera un nouveau record, avec une augmentation d'au moins 25 % par rapport aux recettes de 800 millions de dirhams atteintes en 2019, lorsque, en raison de la pandémie, pratiquement toutes les productions cinématographiques ont été arrêtées et impossibles à réaliser en raison de la fermeture des frontières qui en a résulté. 

Le directeur du CCM considère qu'il s'agit d'une étape importante, qui s'explique en grande partie par la nouvelle politique fiscale mise en œuvre par le gouvernement alaouite, dont le principal aspect est d'avoir augmenté sa contribution de 20 à 30% du budget de la production en question. Une telle incitation entraîne une augmentation du nombre de projets. 

Selon Medias 24, cette modification donne au Maroc un avantage compétitif important pour la réalisation de productions étrangères sur son territoire. Cela se traduit également par la mise à disposition d'équipes humaines et techniques locales, pleinement qualifiées pour effectuer tous les travaux liés à la production audiovisuelle. De l'avis de Khalid Saidi, la sécurité de bénéficier en permanence d'un climat favorable est une autre incitation qui ne peut être offerte par les pays qui concurrencent directement le Maroc avec des volumes de soutien financier plus importants. 

Parmi les productions déjà en cours ou prévues selon un calendrier strict, on compte déjà plusieurs productions considérées comme à gros budget, qui contribuent évidemment le plus à ce bond économique. Netflix a investi 190 millions de dirhams pour son documentaire "Lonely Planet" ainsi que pour sa série intitulée "Lioness". Le nouveau film de Steven Spielberg a déjà annoncé un investissement de 300 millions de dirhams. Selon Khalid Saidi, "le réalisateur avait initialement prévu de tourner au Maroc pour quelques jours seulement, mais après avoir examiné les bonnes conditions offertes par le Maroc, il a changé d'avis et a décidé de tourner la majeure partie du film ici". 

Le directeur du CCM souligne également qu'à côté des grandes productions, les tournages de spots publicitaires, de documents audiovisuels institutionnels et de documentaires se multiplient. Ces derniers connaissent une véritable renaissance, et sont devenus des contenus essentiels et très recherchés sur de nombreuses grilles de télévision dans le monde.