La Bourse de Casablanca clôture une année record et prévoit des perspectives positives pour 2025

Un tableau électronique affiche l'indice composite marocain au bureau de la bourse de Casablanca - PHOTO/REUTERS
Grâce à plusieurs facteurs clés, tels que la politique d'assouplissement monétaire mise en place par Bank Al-Maghrib et la maîtrise de l'inflation 
  1. Augmentation modérée attendue d'ici 2025 

La Bourse de Casablanca a clôturé l'année 2024 avec une performance historique, l'indice MASI enregistrant une hausse annuelle de 22,16 %. Le 20 novembre, il a atteint un sommet de 14 986 points, un niveau qui n'avait pas été enregistré depuis 2008. Par ailleurs, la capitalisation boursière a atteint un nouveau record de 765,1 milliards de dirhams, selon les chiffres rapportés par Le Matin. 

Cette hausse a été portée par plusieurs facteurs clés, notamment la politique d'assouplissement monétaire mise en place par Bank Al-Maghrib, la maîtrise de l'inflation à 0,8 % en novembre 2024 (contre 6,6 % en 2022 et 6,1 % en 2023) et le retour des taux d'intérêt en territoire positif pour la première fois depuis 2021. Par ailleurs, la masse salariale semestrielle des entreprises cotées - hors Maroc Telecom - a augmenté de 26 % au premier semestre 2024, reflétant une reprise économique remarquable. 

Des secteurs tels que l'immobilier et la construction ont bénéficié du lancement du nouveau programme d'aide au logement, ainsi que des projets liés à l'organisation de la Coupe d'Afrique des nations 2025 et de la Coupe du monde 2030 au Maroc. 

Augmentation modérée attendue d'ici 2025 

Pour 2025, le MSIN prévoit une poursuite de la dynamique haussière amorcée fin 2022, mais à un rythme modéré par rapport à 2024. Cette progression sera soutenue par plusieurs facteurs : une inflation maîtrisée, autour de 2 %, qui permettra à Bank Al-Maghrib de maintenir une politique monétaire accommodante ; une baisse des taux d'intérêt qui favorise les arbitrages en faveur des actions ; et une amélioration des bénéfices des entreprises cotées, portée par la reprise des secteurs de la banque, du BTP et du tourisme, ainsi que par les investissements dans les infrastructures. 

Des dirhams marocains dans un bureau de change à Rabat - REUTERS/ YOUSSEF BOULLAL

Par ailleurs, la mobilisation pour la reconstruction d'Al Haouz après le tremblement de terre, avec un budget de 120 milliards de dirhams à mettre en œuvre sur cinq ans, et la reprise du secteur immobilier, soutenue par le programme d'aide au logement prévu jusqu'en 2028, devraient également renforcer cette dynamique.

Le secteur agricole, si les conditions climatiques sont favorables, pourrait encore renforcer cette tendance. Enfin, les privatisations prévues, estimées à 9 milliards de dirhams à l'horizon 2025 contre 3 milliards de dirhams en 2024, ainsi qu'une activité accrue sur les marchés de capitaux, notamment à travers les introductions en bourse et les augmentations de capital, devraient renforcer l'attractivité du marché pour les investisseurs. 

Siège de Bank al-Maghrib à Rabat, Maroc - Depositphotos

Malgré des niveaux de valorisation jugés élevés, les analystes de MSIN estiment que « la rentabilité des sociétés cotées reste attractive », selon leur rapport. Pour profiter des opportunités du marché, ils recommandent une stratégie axée sur les entreprises qui répondent à des critères fondamentaux forts : bonne visibilité, valorisation attractive, amélioration des bénéfices et solidité financière.

Ce faisant, ils encouragent les investisseurs à ajuster leurs portefeuilles en faveur de ces valeurs afin de maximiser les opportunités d'un marché à fort potentiel, mais qui nécessite une sélection rigoureuse et stratégique.