Masi, son principal indice, avait baissé de 21,62 % entre le 28 février, à la veille du premier cas de coronavirus dans le pays du Maghreb, et vendredi dernier

La Bolsa de Casablanca rebota tras la declaración del estado de emergencia en Marruecos

AFP/FADEL SENNA - Des employés du ministère de la santé désinfectent une rue pendant qu'un véhicule militaire blindé patrouille dans la capitale, Rabat, le 22 mars 2020

La Bourse de Casablanca, capitale économique du Maroc, a commencé la semaine avec optimisme après l'annonce, dimanche, de l'adoption d'un décret-loi relatif à l'état d'urgence sanitaire dû au coronavirus, qui durera initialement jusqu'au 20 avril. Les deux principaux indices du parquet Casaui, le Masi et le Madex, ont marqué ce matin une hausse de 1,18 % et 1,21 % respectivement, selon le journal numérique Hespress.Le Masi, l'indice général du marché boursier du capital économique marocain, a progressé de 9 722,54 points, et le Madex, un indice composé des 62 valeurs les plus actives de la capitale, a enregistré une hausse de 7 892,18 points, reflétant la moyenne susmentionnée. Pour sa part, l'indice ESG 10 de Casablanca a augmenté de 1,46 %. 

Entre le 28 février, à la veille du premier cas de coronavirus dans le pays du Maghreb - plus précisément le 2 février - et vendredi dernier, le Masi, principal indice de la Bourse Casaui, avait chuté de 21,62 %. En outre, la Bourse de Casablanca a clôturé la semaine avec une forte baisse de 8,69 %. En termes d'indices internationaux, le FTSE CSE Maroc 15 a augmenté de 1,59 % pour atteindre 8 539,27 points. Pour sa part, le FTSE CSE Morocco All-Liquid a marqué une hausse de 1,27 % à 8.293,92 points.  
En termes de cotations individuelles, Attijariwafa Bank - la principale banque du Maroc - a établi le meilleur record en début de journée, supérieur à 4 %. Il est suivi par BCP, Mutandis SCA et Med Paper avec une hausse de 3,99% chacun, selon le journal numérique marocain Hespress. En outre, la Sodep-Marsa Maroc a enregistré une amélioration de 3,97 %, Res Dar Saada de 3,56 % et Atlanta de 3,15 %.  

Un des débats dans les milieux financiers marocains ces derniers jours est de savoir s'il faut ou non fermer la Bourse de Casablanca. Selon des sources autorisées citées par le journal économique numérique Le Boursier, elle ne le fera pas pour l'instant, malgré la tendance négative enregistrée ces derniers jours. Un analyste de la bourse de Casablanca affirme que « les marchés pourraient continuer à baisser ». « Si la bourse peut être fermée, tant mieux. Elle ne reflète que la peur actuelle et non les fondamentaux et les perspectives d'évolution des sociétés cotées en bourse », trace la source anonyme citée par Le Boursier.  

Et au milieu des turbulences, la Bourse de Casablanca a changé de directeur, comme l'a rapporté lundi le journal L'Économiste. Tarik Senhaji a été nommé à l'unanimité par le conseil d'administration pour remplacer Karim Hajji après 11 ans de mandat.  La baisse annuelle de l'indice Masi est de 23,66 % et de 24,07 % dans le cas de Madex, rapporte le média économique précité.  

Une situation économique préoccupante 

Pas plus tard que ce lundi, des données ont été connues qui ont alimenté l'inquiétude sur les perspectives économiques à moyen terme du Maroc. Le Centre marocain de l'économie a actualisé à la baisse ses prévisions de croissance pour 2020 sur la base des nouvelles hypothèses « fragiles mais durables », se fait l'écho de Medias 24 sur son site internet. Selon l'entité, le PIB marocain ne croîtra que de 0,8 %.  

Pour cette estimation, expliquent-ils du Centre marocain de l'économie, il a été tenu compte du fait que la crise sanitaire ne sera complètement surmontée qu'à la fin de l'année, de la baisse de la croissance économique mondiale, de la mauvaise saison agricole attendue au Maroc en raison du manque de précipitations, de l'augmentation des dépenses publiques pour atténuer les effets de l'urgence, de la hausse attendue des prix du pétrole en milieu d'année et de la dépréciation du dirham par rapport à l'euro. « Cette faible performance économique proviendra des multiples effets déclenchés par la maladie COVID-19, de la psychose et de la perte de confiance par les restrictions de mouvement et le confinement jusqu'à l'arrivée de l'état d'urgence sanitaire », estime le Centre marocain de l'économie.

Les cas de coronavirus s'élèvent à 143

Au moment de la mise sous presse, le nombre de cas confirmés de coronavirus dans le pays voisin était de 134, avec 4 décès et 3 personnes guéries, selon les données officielles de l'administration marocaine. Bien que les chiffres soient modestes par rapport aux autres pays environnants, la courbe de contagion s'est accentuée ces derniers jours et les autorités craignent que la situation ne devienne incontrôlable dans les semaines à venir. Par région, trois zones métropolitaines concentrent la plupart des cas au Maroc : Casablanca-Settat, avec 34 cas ; Fès-Meknès, avec 29 cas ; et Rabat-Salé-Kenitra, avec 32 cas confirmés d'infection par le COVID-19.  

Feu vert du Parlement pour un décret sur l'état d'urgence 

Par ailleurs, le projet de décret-loi sur les dispositions relatives à l'état d'urgence sanitaire, annoncé hier dimanche par le Conseil des gouverneurs et adopté conformément à l'article 81 de la Constitution marocaine, a été validé à l'unanimité ce lundi par une commission parlementaire. Le texte sur l'état d'urgence - qui durera jusqu'au 20 avril - autorise les autorités à prendre les mesures nécessaires pour interdire aux citoyens de quitter leur domicile, pour interdire les voyages hors du lieu de résidence sauf en cas de nécessité absolue, pour interdire les réunions ou les foules ou pour fermer les magasins, entre autres mesures, inclut le H24Info numérique. Les contrevenants à l'obligation d'enfermement seront passibles d'un à trois mois de prison ou d'une amende de 300 à 1 300 dirhams (entre 30 et 130 euros).