L'Espagne finira par dépasser l'Italie et deviendra la 13e économie d'ici 2035, bien qu'à court terme, elle sera l'une des économies les plus touchées par la pandémie pour tomber à la 15e place au milieu de cette décennie

La Chine dépassera les États-Unis en tant que première économie mondiale d'ici 2028

AFP/NICOLAS ASFOURI - Le président américain Donald Trump et le président chinois Xi Jinping au Grand Hall du Peuple à Pékin

En 2028, la Chine certifiera sa transformation en la plus grande économie du monde, cinq ans plus tôt que prévu, en raison de la "compétence" avec laquelle le géant asiatique a géré la crise du coronavirus et de son impact relatif plus important sur les grandes économies occidentales, selon la dernière édition de la Ligue économique mondiale, produite par le Centre de recherche économique et commerciale (CREB). 

"La gestion habile de la pandémie et de son impact sur la croissance à long terme en Occident implique une amélioration des performances économiques relatives de la Chine, qui dépassera l'économie américaine en 2028, soit cinq ans plus tôt que nous le pensions l'année dernière", soulignent les responsables de l'étude, qui prévoient une croissance annuelle du PIB chinois de 5,7 % entre 2021 et 2025, tandis que dans les cinq années suivantes, elle se modérera à 3,9 % par an. 

Ainsi, la Chine déplacera les États-Unis du sommet du classement en 2028 et ne quittera plus la première place pendant tout l'horizon des prévisions, qui va jusqu'en 2035, tandis que l'économie américaine restera à la deuxième place du classement, bien que menacée par la montée de l'Inde, qui terminera l'année 2020 comme sixième économie mondiale, mais qui à partir de 2030 deviendra la troisième économie mondiale.

Selon les prévisions de Cebr, d'ici 2035, le changement d'équilibre de l'économie mondiale se sera consolidé avec la montée d'autres économies du BRIC comme l'Indonésie, qui se hissera à la huitième place (15e en 2020) ; le Brésil, qui en 2035 sera la neuvième économie mondiale (12e) et la Russie, qui atteindra la dixième place (11e). 

Parmi les grandes économies occidentales, l'Allemagne perdra sa quatrième position actuelle d'ici la fin de la décennie et sera, à partir de 2030, la cinquième économie mondiale, tandis que le Royaume-Uni passera de 2025 à la sixième position, soit une place en dessous de sa position actuelle, malgré l'incertitude quant à l'impact du Brexit. De son côté, la France parviendra à se maintenir en septième position pendant toute la période. 

L'Espagne finira par dépasser l'Italie

Dans le cas de l'Espagne, que les auteurs signalent comme l'une des économies les plus touchées par la crise du coronavirus, les prévisions indiquent qu'elle restera en quatorzième position jusqu'au milieu de la décennie, lorsqu'elle tombera à la quinzième place de la Ligue économique mondiale, bien qu'en 2035 elle pourrait remonter à la treizième place. 

"Le Cebr ne s'attend pas à ce que l'économie espagnole revienne aux niveaux de production pré-pandémique avant 2024. Cela représenterait une période de récupération plus longue que celle de la France et du Portugal voisins", affirment les responsables de l'étude. 

Toutefois, malgré cet impact négatif, l'Espagne resterait non seulement la plus grande économie hispanophone du monde en 2035, mais elle consommerait aussi la "surprise" sur l'Italie, qui partirait de la huitième position en 2020, mais perdrait progressivement du poids économique au niveau mondial, tombant à la dixième place en 2025 et à la treizième en 2030 pour atteindre la quatorzième place en 2035, juste derrière l'Espagne.