L'entité s'assure qu'une série d'obstacles juridiques et administratifs ont empêché le CESCE de se renouveler comme l'ont fait d'autres agences étrangères homologues

Le Club des exportateurs recommande d'actualiser le système d'assurance-crédit à l'exportation

Antonio Bonet, President of the Spanish Exporters and Investors Club

Le Club des exportateurs et investisseurs espagnols, par le biais d'une note technique approuvée par son Comité de réflexion sur l'internationalisation, conseille de procéder à une mise à jour du système espagnol d'assurance-crédit à l'exportation au nom de l'État afin de lui conférer une plus grande souplesse et un plus grand dynamisme. 

Dans ce document, le Club des exportateurs indique qu'il existe une série d'obstacles juridiques et administratifs qui ont empêché la Société espagnole d'assurance-crédit à l'exportation (CESCE), créée en 1970 pour couvrir les risques de non-paiement découlant des opérations d'internationalisation des entreprises espagnoles, de s'adapter pleinement aux changements qui sont promus par d'autres organismes similaires dans des pays concurrents de l'Espagne. 

Dans ce contexte, le Club des exportateurs présente une série de propositions visant à rendre le système espagnol plus flexible et à faire correspondre les avantages concurrentiels que les entreprises d'autres pays trouvent dans leurs systèmes respectifs de soutien financier officiel aux exportations. 

Parmi celles-ci, il est recommandé que le CESCE retrouve son autonomie de décision en matière de couverture des risques pour le compte de l'État, avec des approches basées sur des critères techniques, et que le plafond par opération pouvant être approuvé directement par l'entreprise soit sensiblement relevé. 

Une autre proposition consiste à abroger la loi de 2006 sur la dette extérieure, ce qui supprimerait l'obligation d'obtenir l'approbation préalable de la Commission déléguée du gouvernement pour les affaires économiques pour les opérations dans les pays dits "PPTE" (pays en développement ayant une dette publique élevée). De l'avis du Club des exportateurs, il s'agit d'une exception à la règle en vigueur dans les pays qui nous entourent, ce qui réduit la compétitivité des entreprises espagnoles.  

D'autre part, il est suggéré de tirer pleinement parti du volume annuel maximum de couverture des risques pour le compte de l'État, qui, bien que fixé à 9 milliards d'euros, est à peine utilisé dans un tiers des cas. "Une politique plus flexible en termes de pays, de plafonds de transaction et de contenu des contrats d'exportation générerait une plus grande demande d'assurance et, par conséquent, un volume d'exportation plus important", indique la note technique. 

Une autre des recommandations consiste à assouplir l'application des critères relatifs au financement du matériel étranger et des dépenses locales, comme le font d'autres pays concurrents de l'Espagne. Dans le même ordre d'idées, il est conseillé de donner un maximum de facilités pour la couverture des grands contrats d'infrastructure ou des usines clés en main exécutés à l'étranger par des entreprises espagnoles. 

De même, le Club des exportateurs recommande au gouvernement d'autoriser et de fournir au CESCE les moyens d'ouvrir des délégations à l'étranger et d'engager du personnel spécialisé. Cela lui permettrait de mettre en œuvre des politiques plus agressives de soutien officiel aux exportations par le biais de contacts avec des clients potentiels dans les pays étrangers, en les aidant à structurer le financement de leurs opérations. 

Les recommandations comprennent également le renforcement de la collaboration, au sein du système officiel d'assurance-crédit à l'exportation, avec les actionnaires privés du CESCE (tous des établissements bancaires et d'assurance) et, le cas échéant, les groupes d'exportateurs, dans la gestion et l'analyse des risques semi-publics ou infranationaux. 

Enfin, il est proposé que le CESCE ou l'Administration réalise et publie des analyses sur l'impact des exportations espagnoles bénéficiant d'un soutien financier public sur la création ou le maintien d'emplois. 

Facteurs internes et externes

Les propositions du Club des exportateurs se fondent sur le diagnostic selon lequel le système espagnol d'assurance-crédit à l'exportation pour le compte de l'État a pris du retard dans un contexte où d'autres pays concurrents de l'Espagne appliquent, depuis la crise financière de 2008, des politiques plus agressives dans les conditions de financement des opérations d'exportation avec un soutien public. 

D'autre part, le Club des exportateurs souligne que le CESCE lui-même a perdu de son autonomie pour assurer les risques pour le compte de l'État ; d'abord à cause de la loi sur la dette extérieure de 2006 et, surtout, à cause des modifications législatives apportées à la société en 2014. 

Selon le document, "depuis 2015, c'est l'administration publique qui prend directement les décisions sur les risques à assurer au nom de l'État, ainsi que par rapport aux pays de destination et aux montants des opérations". Le Club des exportateurs considère que la prédominance des critères politiques sur les approches techniques "entraîne une diminution de l'efficacité et de l'agilité de l'instrument".  

De même, parmi les faiblesses du système espagnol d'assurance-crédit à l'exportation pour le compte de l'État, on souligne également l'insuffisance des ressources humaines au sein du CESCE (due aux restrictions imposées par le secteur public en matière d'embauche de personnel), ainsi que l'absence de filiales et de bureaux de représentation à l'étranger pour aider les entreprises exportatrices espagnoles sur le terrain. 

À propos du Club des exportateurs et investisseurs espagnols

Le Club des exportateurs et investisseurs espagnols est une association d'entreprises multisectorielle dont l'objectif est de représenter et de défendre les intérêts des entreprises espagnoles ayant une activité internationale. Le chiffre d'affaires mondial des membres du Club équivaut à 20 % du PIB de l'Espagne. Elles comptent environ 800 000 employés et leurs investissements à l'étranger représentent 40 % du stock d'investissements espagnols à l'étranger.