La compagnie aérienne Emirates s'engage de plus en plus dans le développement durable
L'industrie aéronautique génère 3 % des émissions atmosphériques mondiales, mais les alternatives durables telles que les avions électriques et à hydrogène ou le SAF (carburant produit à partir de matières premières et de déchets animaux), encore trop peu nombreuses pour répondre aux besoins de l'aviation mondiale, rendent difficile la réduction des émissions imposée par le système de réduction et de compensation des émissions de carbone pour l'aviation internationale (CORSIA) d'ici 2027.
Les Émirats arabes unis ont investi plus de 40 milliards de dollars au cours des dix dernières années dans des projets d'énergie verte, cherchant ainsi à prendre la tête de la région du Moyen-Orient. En 2021, ils ont lancé leur plan "Zéro émission d'ici 2050", qui vise à réduire l'impact de l'aviation sur l'atmosphère grâce à des sources d'énergie propres et renouvelables. La stratégie d'Emirates Airlines repose sur trois piliers : la préservation de la nature, la consommation responsable et la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Cependant, le PDG d'Emirates Airlines, Tim Clark, a déclaré que "les voies de réduction des émissions des compagnies aériennes actuellement disponibles ne leur permettront pas d'atteindre les objectifs fixés dans le calendrier "zéro émission"".
La compagnie aérienne a donc décidé de consacrer 200 millions de dollars sur trois ans à un fonds destiné à financer des projets de recherche et de développement visant à réduire l'impact des carburants utilisés dans l'aviation commerciale. À cette fin, elle "poursuivra les partenariats visant à trouver des technologies avancées en matière de carburant et d'énergie", sous la supervision du groupe de pilotage exécutif pour la durabilité environnementale. En attendant, Emirates poursuivra ses pratiques respectueuses de l'environnement telles que la SAF, malgré son coût cinq fois plus élevé que celui des carburants conventionnels. En janvier 2023, la compagnie a déjà effectué le premier vol 100 % SAF en collaboration avec Boeing et GE, mais cet approvisionnement biosourcé n'atteint pas 0,1 % des besoins de l'aviation, rapporte TradeArabia, ce qui en fait une option limitée pour la compagnie aérienne pour le moment et qui ne sera pas couverte par le fonds, puisqu'il ne sera utilisé que pour la recherche et le développement.
Emirates dispose également d'un programme de recherche et de mise en œuvre des moyens de réduire les émissions et la consommation de carburant. Le président de la compagnie a déclaré qu'ils "examinent les réalités auxquelles nous sommes confrontés en matière de technologie des avions commerciaux et des moteurs, la chaîne d'approvisionnement, les exigences réglementaires et l'écosystème de notre industrie". Il s'agira notamment d'avions modernes produisant moins d'émissions et continuant à réaliser des "pistes flexibles", de trajectoires de vol plus efficaces en évitant les vents contraires et les systèmes météorologiques défavorables, ou encore de pratiques d'efficacité énergétique lorsque l'avion est au sol en évitant l'alimentation auxiliaire de l'avion et en utilisant des groupes électrogènes au sol.