Les Émirats annoncent un plan d'investissement de 127 milliards de dollars pour renforcer leur position de concurrent dans le secteur pétrolier et gazier
Les Émirats arabes unis veulent renforcer leur position de concurrent mondial en matière de réserves de pétrole et de gaz. C'est du moins dans cette optique que la Compagnie nationale de pétrole d'Abou Dhabi (ADNOC) a approuvé mercredi un plan d'investissement de 127 milliards de dollars. Cette mesure vise à renforcer les réserves nationales de pétrole et de gaz afin de faire des Émirats arabes unis un acteur majeur de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et de mettre en place une économie durable et un leader dans le domaine des énergies renouvelables. Ce plan d'investissement a été réalisé par ADNOC, en collaboration avec Mubadala, un fonds d'investissement des Émirats arabes unis, et TAQA, une société énergétique nationale d'Abu Dhabi.
Le conseil d'administration d'ADNOC était présidé par le prince héritier d'Abou Dhabi, le cheikh Mohammed bin Zayeb al-Nahyan, qui a décrit l'opération comme une excellente occasion de faire des Émirats arabes unis un leader dans le secteur de l'énergie. "Aujourd'hui, nous lançons un partenariat stratégique entre ADNOC, Mubadala et TAQA pour devenir un leader mondial dans le domaine des énergies renouvelables et de l'hydrogène", a déclaré le prince héritier, ajoutant qu'il a confiance en l'avenir et en ses compétences nationales pour réaliser de telles aspirations.
Selon l'OPEP, les Émirats arabes unis se classent au sixième rang pour les réserves de pétrole et au septième pour les réserves de gaz, ce qui reflète la croissance de l'activité pétrolière et gazière d'Abu Dhabi. Le nouveau plan d'investissement devrait encore augmenter ces chiffres et renforcer sa présence, notamment sur le marché du gaz, dominé par le Qatar et la Russie.
D'autre part, l'investissement dans les énergies renouvelables, l'hydrogène et les autres carburants à faible teneur en carbone est l'une des priorités du nouveau plan d'investissement des Émirats arabes unis. L'objectif de réduction de l'empreinte carbone est également de prendre la tête du secteur des énergies propres afin de parvenir à des émissions nettes nulles d'ici 2050. Cet engagement est tel que les trois entreprises de ce plan stratégique, ADNOC, TAQA et Mubadala, travailleront sous le nom d'Abu Dhabhi Clean Energy.
Tout cela survient après d'âpres négociations entre l'OPEP et les Émirats arabes unis sur la réduction de leur production, une question qui a finalement été écartée après qu'Abou Dhabi a réussi à augmenter sa production à 3,5 millions de barils par jour à partir de mai 2022. Les Émirats arabes unis visent ainsi à augmenter leur production avant que le pétrole n'atteigne son pic de demande, qui est estimé à 2030, selon l'Agence internationale de l'énergie. C'est également pour cette raison que les Émirats arabes unis cherchent à diversifier leurs sources de revenus, ce qu'ils entendent réaliser grâce aux recettes du plan récemment approuvé.
L'essor des énergies renouvelables est la nouvelle réalité dans laquelle les Émirats arabes unis ont concentré leurs investissements afin de diversifier leur économie et d'obtenir d'autres sources de revenus que le pétrole, prévoyant que l'or noir manquera d'acheteurs à l'avenir.