Fernando Nieto, directeur du développement commercial du groupe Satec : « Il est très important de développer et de soutenir les talents locaux »

Satec est une multinationale espagnole du secteur technologique présente depuis plus de 25 ans sur le marché marocain. Atalayar a interviewé son directeur du développement commercial et du marketing, Fernando Nieto, qui a expliqué le fonctionnement de cette entreprise et son expérience positive dans le pays voisin. 

Quelle est l'activité de Satec à Tétouan et au Maroc ?

Satec est un intégrateur technologique, une multinationale espagnole. Nous sommes présents sur le marché marocain depuis déjà 25 ans. Satec se développe au Maroc grâce à l'acquisition d'une entreprise locale qui conserve son nom dans notre activité : Intelcom. Cette entreprise, qui a rejoint l'organisation peu avant 2000, exerce une activité équivalente à la nôtre en Espagne. 

Il s'agit d'un intégrateur technologique qui fournit des solutions dans le domaine des technologies de l'information. En 2014, nous avons renforcé notre engagement dans la région et avons créé Satec Global Services. Il s'agit d'une autre entreprise du groupe située à Tétouan, qui complète l'activité d'Intelcom avec des services technologiques d'accompagnement au développement des entreprises au Maroc, dans la région, en Afrique subsaharienne, et même des entreprises espagnoles auxquelles elle fournit des services depuis là-bas. 

Combien de personnes travaillent chez Satec à Tétouan Shore, au Maroc ? 

Actuellement, l'équipe de Satec au Maroc compte plus de 200 personnes. Dans la région de Tétouan, au centre de services de Satec Global Services, une centaine de personnes fournissent des services technologiques à des entreprises espagnoles et marocaines. 

Satec a fait le pari de l'emploi local... 

Oui, c'est vrai. C'est très important pour nous. En fait, l'une des décisions, l'un des principaux facteurs qui nous poussent à continuer à miser sur le Maroc, c'est l'existence d'un vivier de talents locaux qui nous aident dans toutes nos activités d'accompagnement et de prestation de services. 

Pour des raisons culturelles, bien sûr, avec les clients locaux, mais aussi pour la capacité à développer ces talents et cette activité. 

Au fil des ans, avez-vous constaté une amélioration sensible dans la formation des nouvelles générations de jeunes Marocains ? 

Je pense que oui. Nous pensons que la valeur du talent local réside également dans la possibilité de pouvoir rester près de chez soi, de ses racines, de sa famille, pour développer ses connaissances et sa carrière professionnelle. Il existe des centres de formation et des universités qui forment ces talents, et les entreprises, comme nous, essaient naturellement de les développer afin de former des professionnels de plus en plus compétents, spécialisés dans chaque aspect technologique ou chaque aspect clé de l'activité, dans notre cas, l'ingénierie et l'intégration de systèmes. Les entreprises recherchent ces talents et les universités et centres de formation nous accompagnent, voire nous intègrent parfois, et nous demandent conseil pour définir les plans de carrière et les enrichir afin que les personnes qui entrent sur le marché soient mieux préparées à relever les défis professionnels. 

Quels services SATEC propose-t-il à Tétouan et dans le reste du Maroc ? 

Nous offrons des services informatiques transversaux en collaboration avec les entreprises du groupe dans la région. Nous nous chargeons de la conception et de la mise en œuvre de solutions technologiques dans le domaine des technologies de l'information et des télécommunications : réseaux de communication, centres de données, cybersécurité, développement de solutions sur mesure et, en outre, nous fournissons également des services d'accompagnement pour la maintenance et l'exploitation des systèmes et des services opérationnels. Nous couvrons des domaines plus traditionnels des infrastructures technologiques ou des projets de développement technologique, par exemple l'industrie 4.0, l'intelligence artificielle, les améliorations et les investissements que les entreprises souhaitent réaliser pour accroître l'efficacité de leurs activités et des services qu'elles fournissent, en fin de compte, à leurs clients finaux. 

Vos clients sont-ils des entreprises publiques, privées, de tous types ? 

Un peu de tout. Au Maroc, nous travaillons en étroite collaboration avec les opérateurs de télécommunications, qui constituent l'un des principaux secteurs que nous développons également en Espagne, au Portugal et dans d'autres pays. L'administration publique est un autre secteur très important pour nous. Au Maroc, nous sommes très présents dans le secteur bancaire et dans des entreprises issues de secteurs très variés : industrie, santé, etc. 

Plus de 20 ans au Maroc, cela signifie-t-il satisfaction, bonnes affaires et perspectives de croissance ? 

Oui, c'est ce que nous essayons de faire et c'est pourquoi nous investissons dans le centre de Tétouan et dans la croissance de notre entreprise Intelcom dans la région. Le Maroc est un pays qui a un fort potentiel de croissance et qui, dans certains secteurs, a un niveau de développement assez proche de celui de l'Europe, par exemple les opérateurs de télécommunications. Nous le constatons également en Afrique et, même si cela peut surprendre, il est vrai que ces pays sont très développés à ce niveau. Dans notre secteur, la mise en place de nouvelles technologies a encore du chemin à parcourir et nous pensons pouvoir les aider dans cette voie. 

Le Maroc est considéré comme la porte de l'Afrique, est-ce également le cas pour SATEC ? Envisagez-vous, en collaboration avec le Maroc, de vous étendre à d'autres pays africains ? 

Nous avons sans aucun doute décidé d'investir en Afrique du Nord, en particulier au Maroc, en raison des bonnes relations avec les pays voisins. En effet, nous sommes présents dans des pays francophones et subsahariens. Au Mali, au Sénégal et au Gabon, de nombreuses entreprises marocaines, tant dans le secteur des télécommunications que dans celui de la banque ou d'autres secteurs, ont des intérêts dans ces régions, ce qui facilite le développement de notre activité dans ces pays. 

Quelle suggestion ou recommandation donneriez-vous à un entrepreneur espagnol qui envisagerait d'investir dans la région de Tanger, Tétouan, Al Hoceima ? 

En matière d'affaires et d'investissements, il n'y a peut-être pas de recommandation clé qui garantisse le succès, mais il est très important de développer et de miser sur les talents locaux, d'être patient, comme dans toute entreprise, de s'entourer de personnes en qui on a confiance et de leur témoigner cette confiance en retour. 

La nouvelle Charte de l'investissement au Maroc facilite les démarches, la bureaucratie, l'aide, le guichet unique, par exemple le Centre régional d'investissement. Est-ce un avantage pour créer une entreprise ? 

Sans aucun doute. Tout ce qui facilite les démarches administratives pour lancer une nouvelle entreprise dans un pays étranger est toujours le bienvenu.