Jóvenes marroquíes en Europa: ¿igualdad o discriminación?
Le droit de tous les individus à l'égalité devant la loi et à la protection contre la discrimination est un principe fondamental de toute société démocratique. Cependant, le racisme est un fléau qui continue d'exister. Le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) a publié les résultats d'une enquête internationale menée en collaboration avec l'Institut international des études d'opinion (IPSOS). L'étude intitulée « Jeunes Marocains en Europe : égalité et discrimination » a analysé - après avoir interrogé 1 433 personnes du Maroc âgées de 18 à 35 ans - les différentes formes de discrimination auxquelles elles sont confrontées dans les pays où elles vivent (Pays-Bas, France, Espagne, Italie, Belgique et Allemagne).
Plusieurs manifestations ont eu lieu à Paris, Madrid et Bruxelles ces dernières semaines pour dénoncer la discrimination et le racisme à l'égard des minorités. L'étude réalisée par le CCME considère que « les immigrants d'origine marocaine, qui forment l'une des plus grandes communautés d'Europe, ont été discriminés à plusieurs reprises dans leur pays de résidence ». Cependant, ce racisme ne se manifeste pas sous forme de violence policière ou d'attaques dans un contexte politique, mais est présent dans la vie quotidienne comme l'accès à l'emploi, au logement ou à la pratique religieuse.
Au niveau européen, « 64 % des jeunes marocains vivant en Europe ont eu des difficultés à trouver du travail, 57 % à trouver un logement et 42 % à pratiquer leur religion », révèle l'enquête. Ces statistiques changent en fonction des conditions de chaque pays. Par exemple, l'étude a révélé que la discrimination dans l'emploi est plus fréquente chez les jeunes aux Pays-Bas (83 %), tandis qu'en Italie, 65 % des jeunes interrogés ont des difficultés à obtenir un prêt bancaire.
Les chiffres montrent également que les jeunes Marocains ont le plus mauvais accès au logement en Allemagne (69 %) et en Italie (65 %), une difficulté beaucoup moins présente chez les jeunes aux Pays-Bas (35 %). Bien que les obstacles à la pratique de la religion ne soient pas le problème le plus courant auquel sont confrontés les jeunes Marocains en Europe, par rapport à l'accès à l'emploi et au logement, cette question est encore assez présente chez les jeunes en Allemagne (58 %) et aux Pays-Bas, et beaucoup moins en Belgique et en Espagne, selon cette étude.
En Espagne, plus de la moitié des jeunes Marocains ont des difficultés à trouver un emploi (59%) et 50% d'entre eux ont du mal à trouver un logement. Les difficultés les plus fréquentes concernent les conditions de travail (50%) et le niveau de rémunération (35%), selon cette étude. « Les politiques publiques marocaines seraient plus efficaces si elles pouvaient être adaptées aux réalités spécifiques de chaque communauté », conclut l'étude.
En ce qui concerne les autres pays, l'étude montre que la plupart des jeunes Marocains vivant en Allemagne ont eu des difficultés à trouver un logement (69%), un emploi (60%) ou à pratiquer leur religion (58%). En Belgique, par contre, ces personnes ont surtout déclaré avoir été victimes de discrimination dans la recherche d'un emploi (65 %) ou d'un logement (50 %).
En France, l'enquête révèle que les principales préoccupations sont l'accès à l'emploi (67%) et au logement (63% reconnaissent des difficultés), ce qui est également le cas en Italie où la plupart des jeunes ont des difficultés à obtenir un prêt bancaire. Enfin, cette étude indique que parmi les 83% de Marocains vivant aux Pays-Bas qui ont des difficultés à trouver un emploi, les conditions de travail (37%) sont la principale préoccupation.
Le secrétaire général du CCME, Abdellah Boussouf, a exhorté toutes les parties concernées par cette situation « à prendre conscience du poids de leur responsabilité face aux difficultés qui entravent le développement et la participation des jeunes marocains dans les sociétés dans lesquelles ils vivent ». Il a notamment appelé le gouvernement à « renforcer la diplomatie culturelle dans les pays de résidence par des activités visant à démontrer la diversité de l'identité marocaine et les valeurs de tolérance, de coexistence et de respect d'autrui ».
Le CCME a également appelé les Marocains vivant dans ces pays à « restructurer leur réseau associatif et à renforcer leur présence dans les ONG de défense des droits des minorités et des immigrés ». Et, d'autre part, elle a appelé les pays analysés dans cette étude à appliquer « les droits de protection des minorités et le respect du principe d'égalité des chances pour toutes les composantes de la société ». Ils ont également appelé à un renforcement du rôle des écoles dans la promotion des valeurs de diversité et de coexistence afin de neutraliser les stéréotypes qui sont transmis dans certains manuels scolaires ».