Selon un rapport de Standard & Poor's, les pays s'endetteront jusqu'à 8,1 millards de dollars de plus en 2020

La dette de tous les gouvernements du monde atteindra 53 000 milliards de dollars cette année

AP/HENNY RAY ABRAMS - Siège de Standard & Poor's à New York

Le montant de la dette assumée par l'ensemble des gouvernements du monde atteindra 53 000 milliards de dollars d'ici la fin 2020, selon une estimation publiée jeudi par l'agence de notation Standard & Poor's et reprise par Reuters. Rien que cette année, les pays vont contracter jusqu'à 8,1 billions de dollars de dettes supplémentaires. Environ 70 % de cette nouvelle dette, soit quelque 5 800 milliards, serviront à refinancer des prêts arrivant à échéance à long terme.

Selon Standard & Poor's, l'augmentation de la dette souveraine reflète les besoins d'emprunt accrus des grandes puissances économiques mondiales. Les États-Unis, avec 3 milliards de dollars, et le Japon, avec 1,75 milliard de dollars, continueront d'être les plus gros emprunteurs du monde, avec près de 60 % du total.

« D'ici fin 2020, nous pensons que la dette commerciale de tous les pays souverains que nous qualifions augmentera de 5 % par rapport à 2019 et atteindra un record de 53 000 milliards de dollars, soit 30 % de plus qu'en 2015 », selon le rapport publié par l'agence et qui est préparé par les analystes Karen Vartapetov et Roberto Sifon-Arévalo.

Après les États-Unis et le Japon, Standard & Poor's estime que la Chine sera le troisième émetteur en importance, jusqu'à 636 milliards de dollars, suivie de l'Italie, du Brésil et de la France. L'agence estime que chacun de ces pays empruntera jusqu'à 250 milliards de dollars en 2020. Ces quatre nations représenteront ensemble 17 % de la dette mondiale totale, soit un peu moins que le Japon, tandis que le groupe des nations du G-7 représentera environ 70 % des prêts et de la dette mondiale.

L'agence s'attend à ce que les 20 premières économies émergentes émettent un total de 1,62 milliard de dollars cette année, soit une augmentation de 4 % par rapport à 2019 et un record. « L'augmentation de la dette mondiale reflète le besoin d'emprunt des plus grands émetteurs souverains en raison de la fragilité des perspectives économiques mondiales », indique le rapport, qui note que les faibles taux d'intérêt ont également encouragé cette tendance.