Gran Bretaña recibirá energía solar de Marruecos
Le Maroc fournira de l'électricité à sept millions de Britanniques grâce à l'exportation d'énergie solaire et éolienne par le biais d'un câble électrique de 3 800 kilomètres qui traversera l'océan Atlantique.
Abu Dhabi National Energy Company PJSC (TAQA) et Octopus Energy vont financer à hauteur de 30 millions de livres sterling la construction du plus long câble sous-marin de courant continu à haute tension (CCHT) du monde entre le Royaume-Uni et le Maroc. Le projet Xlinks produira 3,6 GW d'électricité à partir d'énergies renouvelables et pourrait alimenter sept millions de foyers britanniques d'ici à 2030.
L'électricité sera produite dans le sud-ouest du pays nord-africain, dans la région de Guelmim Oued Noun, par une installation de 10,5 GW de parcs solaires et éoliens, soutenue par 20 GWh/5 GWh qui seront stockés dans des batteries. L'installation sera connectée au réseau britannique dans le Devon, au sud-ouest de l'Angleterre, via quatre câbles CCHT sous-marins.
Le Maroc s'appuie principalement sur les combustibles fossiles pour répondre à sa demande d'énergie domestique. Les combustibles fossiles représentent environ 68 % de la capacité installée du Maroc. Les 32 % restants proviennent de sources d'énergie renouvelables, principalement l'hydroélectricité, l'énergie éolienne et l'énergie solaire. Bien que le Maroc produise un peu de pétrole et de gaz naturel pour sa consommation domestique, il doit importer la plupart de ses besoins en combustibles fossiles.
Le Royaume-Uni souhaite parvenir à zéro émission d'ici 2050 et investit donc dans l'énergie et bat des records en matière de production d'énergie verte. En novembre 2022, plus de 20 GW d'électricité ont été produits par le vent pour la première fois, soit plus de 70 % de l'électricité produite ce jour-là. Depuis, ce record n'a cessé d'être battu, le 30 décembre ayant été la date de production la plus élevée à ce jour, avec 20,918 GW. En raison des conditions météorologiques, le pays doit exporter de l'énergie solaire pour atteindre ses objectifs, car l'énergie solaire ne représente actuellement que 4,4 % de l'énergie renouvelable dans le pays. L'énergie sans carbone de la Grande-Bretagne est passée de moins de 20 % en 2010 à plus de 50 % d'ici à la fin de 2022.
Le Maroc, quant à lui, s'est fixé comme objectif que 52 % de l'énergie produite dans le pays provienne des énergies renouvelables d'ici à 2030. Malgré l'inauguration de plusieurs centrales solaires, comme la centrale solaire Noor II, qui produisent des centaines de mégawatts, le pays reste pour l'instant dépendant du pétrole, du gaz naturel et du charbon. De même, le pays cherche à répondre à sa demande croissante d'énergie avec moins d'importations en exploitant son vaste potentiel d'énergie renouvelable et en réduisant sa consommation d'énergie de 20 % d'ici à 2030.
En outre, pour éviter tous les obstacles possibles à la production d'énergie propre et à son exportation vers l'Europe, le Maroc a signé un protocole d'accord avec la France, l'Allemagne, le Portugal et l'Espagne en 2022 pour intégrer leurs marchés de l'électricité verte afin d'atténuer le changement climatique. Ce protocole vise à supprimer les obstacles injustifiés aux accords transfrontaliers d'achat d'électricité renouvelable par les entreprises (CPPA) entre les signataires.
Le Maroc s'efforce de faire converger sa législation et sa réglementation avec l'acquis de l'UE, de développer un système de certification des énergies renouvelables reconnu par l'UE et de proposer des amendements législatifs pour soutenir le développement d'accords transfrontaliers d'achat d'électricité par les entreprises entre les cinq pays.
Le royaume alaouite est en train de devenir une puissance solaire capable d'exporter son énergie propre vers les pays européens.