L'Algérie connaît un fort ralentissement de sa croissance économique en 2024

Une Algérienne fait ses courses dans un supermarché de la capitale Alger - REUTERS/RAMZI BOUDINA
Cette baisse est due au ralentissement du taux de croissance des industries extractives 

Le taux de croissance de l'Algérie a fortement baissé par rapport à celui de 2023, selon les données nationales trimestrielles de l'Office national des statistiques (ONS). Ceci s'explique en partie par le fait que l'économie nationale a été affectée par le déclin des industries extractives, principal moteur de l'économie algérienne.  

Au cours du deuxième trimestre 2023, la croissance économique est passée à 5 %, contre 3,6 % à la même période en 2024. Néanmoins, le PIB du pays est passé de 8 288,4 à 8 784,5 milliards de dinars entre le deuxième trimestre 2023 et 2024. Cette augmentation du PIB a eu pour effet une inflation globale des prix de 2,3 %, après une baisse de 2,6 % en 2023. 

« La croissance en volume a été principalement soutenue par plusieurs secteurs, notamment l'agriculture, l'industrie manufacturière, le commerce, la réparation d'automobiles et d'articles ménagers, les transports et les communications. Ces secteurs ont enregistré des taux de croissance respectifs de 6,5 %, 4,3 %, 6,0 % et 4,8 % », indique l'ONS.   

L'agriculture et la pêche sont passées de 2,8 % au deuxième trimestre 2023 à 6,4 % au cours des trois premiers mois de 2024. Quant aux industries manufacturières, elles sont passées d'un taux de croissance de 1,0 % au premier trimestre 2023 à 4,3 % à la même période cette année. La valeur ajoutée du secteur s'est établie à 929,4 milliards de dinars au deuxième trimestre 2024, contre 854,9 milliards de dinars l'année dernière à la même période. 

Marché de produits agricoles dans la banlieue de Bab el-Oued à Alger, la capitale algérienne - AFP/ RYAD KRAMDI

Le secteur de l'électricité et du gaz suit la même dynamique, avec une croissance de 8,2 % au deuxième trimestre 2024 contre 1,7 % à la même période de 2023. 

En revanche, le taux de croissance des industries extractives diminue à 2,7 %, s'éloignant du chiffre du T2 2023, où il atteignait 8,0 %. La valeur ajoutée des industries extractives a été de 1 131,4 milliards de dinars au deuxième trimestre 2024, contre 1 148,6 milliards de dinars à la même période de l'année précédente. 

Au sein du secteur des services, il existe des distinctions. Par exemple, le rythme de croissance des hôtels et restaurants a fortement baissé, seulement 9,5 % contre 34,2 % au deuxième trimestre 2023. Le commerce et les réparations ont également stagné à 6,0 % contre 5,9 % l'année dernière. 

Des produits laitiers sont exposés parmi d'autres articles en vente dans un magasin à Alger - REUTERS/RAMZI BOUDINA 

En revanche, en termes de volume des importations de biens et services, il a augmenté à 13,3 % au deuxième trimestre 2024, contre 9,6 % à la même période en 2023, selon l'ONS. L'organisme explique cette hausse par l'augmentation des importations de biens, puisqu'elles ont enregistré une hausse de 14,6 % au deuxième trimestre 2024, contre 9,1 % durant la même période en 2023.   

L'Algérie a le troisième PIB du continent africain et s'attend à atteindre un niveau historiquement élevé dans les années à venir. Le pays vend de plus en plus à l'étranger, notamment des produits hors hydrocarbures tels que le ciment, les engrais, l'ammoniac, l'acier, le feldspath, etc. 

Le pays nord-africain devra accélérer l'industrialisation et la production locale pour changer la donne sur le marché intérieur et peser davantage sur les exportations. C'est le seul moyen de sortir de la dépendance aux hydrocarbures, sous réserve de l'évolution de l'économie mondiale.