L'Algérie s'associe à l'OTAN pour sécuriser ses installations pétrolières
Le ministre algérien de l'Énergie, Mohamed Arkab, a annoncé la décision de son pays de coopérer avec l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN) pour sécuriser ses installations énergétiques. Cette décision marque un tournant dans la politique étrangère de l'Algérie, notamment en raison des menaces croissantes qui pèsent sur la région, et témoigne de l'inquiétude de l'Algérie face aux dangers qui pèsent sur ses intérêts stratégiques.
D'autre part, le fait de se tourner vers l'OTAN pour sécuriser les installations pétrolières montre que l'Algérie se rapproche de l'Occident après des années de relations étroites avec la Russie et la Chine, ce qui a mis à mal ses liens avec l'Europe.
Aujourd'hui, à la suite d'une réunion parlementaire entre des représentants algériens et d'autres membres de l'Assemblée parlementaire de l'OTAN, Arkab a souligné l'extrême importance de la sécurisation des installations énergétiques dans son pays.
Abordant les efforts déployés par l'Algérie pour renforcer les mesures de sécurité autour de ses infrastructures stratégiques, en particulier dans les secteurs du pétrole et du gaz, le ministre a révélé l'élaboration de mesures de sécurité et de surveillance dans le cadre d'un plan global de sécurisation et de protection de ces complexes clés, en coordination avec les forces de sécurité et les unités de l'armée.
Il a également souligné les aspects fructueux de la coopération entre l'Algérie et l'OTAN, notamment en ce qui concerne « la sécurité des installations, la cybersécurité, le transfert de technologies de pointe et la possibilité de coopérer en matière de gestion des risques, de réponse aux situations d'urgence et de développement des compétences techniques par le biais de programmes de formation avancée ».
Bien que le ministre algérien n'ait pas révélé la forme ou la nature des dangers potentiels qui menacent les installations énergétiques du pays, les analystes les relient aux tensions sécuritaires qui entourent le pays, en particulier aux frontières sud et est, où se trouvent les plus grandes stations et installations pétrolières et gazières.
Depuis l'incident de Tiguentourine dans le sud du pays en 2013, lorsqu'un groupe affilié à Al-Qaïda a lancé une attaque et enlevé des travailleurs algériens et étrangers, l'Algérie a changé la manière dont elle sécurise les projets stratégiques, qui sont désormais tous soumis à l'administration de la sécurité et à l'armée.
Avec ce nouveau partenariat avec l'OTAN, il semble que l'Algérie, qui cherche à gagner en influence sur le marché européen de l'énergie, veuille ouvrir des opportunités de coopération sécuritaire avec l'alliance, en bénéficiant de son expertise en matière de protection des installations et des sources de production, des stations de transport et de stockage.
À cet égard, le ministre algérien a fait part des efforts de son pays pour s'imposer comme source primaire d'hydrogène vert et en faire un vecteur stratégique, dans le respect de ses engagements climatiques et de son programme de transition énergétique.
Arkab a également souligné le grand potentiel d'Alger pour devenir un leader régional majeur dans ce domaine, notamment grâce à sa pertinence dans le secteur de l'énergie, ainsi qu'à ses fortes capacités en matière de dessalement de l'eau.
Lors de sa rencontre avec la délégation de l'Assemblée parlementaire de l'OTAN, Arkab a également mis l'accent sur la sécurité énergétique dans le bassin méditerranéen et sur le développement des énergies nouvelles et renouvelables, en particulier l'hydrogène vert.
Le ministre algérien a également évoqué certains projets en cours et à venir, tels que le corridor sud 2, qui reliera l'Algérie à l'Allemagne via l'Italie et l'Autriche, le projet intégré de production d'hydrogène vert et de ses dérivés en Algérie, ainsi que l'initiative visant à exporter de l'hydrogène vers l'Espagne par le biais des gazoducs existants.
Arkab a déclaré qu'aujourd'hui, la sécurité énergétique est considérée comme « l'une des principales préoccupations des pays producteurs et consommateurs d'énergie », car « les défis liés à la croissance économique, aux conditions géopolitiques et aux fluctuations des prix ont fait de la sécurité énergétique un élément clé des relations internationales ».
Il a rappelé que son pays est un important producteur et exportateur d'énergie, et que le concept de sécurité énergétique signifie qu'il faut veiller à ce que les besoins en énergie soient satisfaits de manière durable. La sécurité énergétique consiste à assurer la satisfaction des besoins énergétiques de l'Algérie sur le long terme, en contribuant à la sécurité énergétique mondiale en termes de régularité, de stabilité et de crédibilité de l'approvisionnement en pétrole, en gaz et en autres sources d'énergie.
Il n'a pas caché que l'Algérie souhaitait devenir un centre énergétique régional, en développant des connexions électriques et gazières avec l'Europe et les pays africains voisins, à l'instar des projets d'interconnexion électrique avec l'Europe et du gazoduc transsaharien, reflétant ainsi son aspiration à renforcer la coopération régionale dans le domaine de l'énergie