Le Maroc au centre de l’attention de deux entreprises énergétiques israéliennes
Après la signature d’un premier accord, en décembre 2020, entre le Maroc et Israël, destiné à renforcer les relations entre les deux pays dans plusieurs secteurs dont celui des énergies renouvelables, le 15 août dernier, deux entreprises énergétiques israéliennes, Enlight Renewable Energy et NewMedEnergy, ont signé un nouvel accord de coopération destiné à développer de nouveaux projets dans le domaine énergétique.
Ce projet de coopération s’inscrit dans le souhait pour ces deux entreprises de développer le secteur énergétique dans 7 pays arabes que sont le Maroc, les Émirats arabes unis, le Bahreïn, Oman, l’Arabie saoudite, l’Égypte et la Jordanie. L’accord précise que l’objet de celui-ci vise « l’initiation, le développement, le financement, la construction et l’exploitation de projets d’énergies renouvelables au Maroc », avec une attention particulière portée à la production d’énergie solaire et éolienne ainsi qu’au stockage de l’énergie.
Le marché marocain voit d’un très bon œil cette coopération puisque la société NewMedEnergy, fondée en 201993 est notamment entrée dans l’histoire suite à « la signature d’accords sans précédents avec l'Égypte, la Jordanie et les Émirats arabes unis, qui ont renforcé la paix et accru la stabilité au Moyen-Orient » pour reprendre les termes employés par l’entreprise sur son site Internet. De même, la signature de cet accord constitue une aubaine pour le marché marocain qui voit arriver sur son sol Enlight Renewable Energy, crée en 2008, « un développeur mondial d'énergie renouvelable et un producteur d'électricité indépendant qui produit de l'énergie propre en Israël, en Europe et aux États-Unis » d’après les éléments que l’on peut retrouver sur leur site Web. L’entreprise n’a d’ailleurs pas manqué de rappeler qu’elle « exploitera ce que nous considérons comme une très grande opportunité dans la région qui a commencé avec le gaz naturel ».
Cette collaboration a pour objectif de mettre en lumière, à la fois, l’expertise des entreprises israéliennes dans le domaine de l’énergie mais aussi de souligner le potentiel énergétique marocain. Effectivement, le Maroc suscite l’intérêt de grands opérateurs mondiaux en raison de sa politique de transition énergétique ambitieuse et ses investissements massifs, de longue date, dans le domaine des énergies renouvelables. Aujourd’hui, le Maroc constitue un partenaire privilégié dans le secteur énergétique, notamment parce que le Royaume s’est investi depuis 2009 dans la lutte pour la protection du climat. Ainsi, le Royaume s’est doté de nombreux instruments comme les stratégies de transition et d’efficacité énergétique, afin d’atteindre les objectifs fixés.
Hissé au 1er rang, au niveau continental, le marché marocain est désormais pris à l’assaut par les entreprises israéliennes qui souhaitent que cette collaboration promeuve des projets d’intérêt mutuel. Le directeur général d’Enlight Renewable Energy estime d’ailleurs qu’« ensemble, nous pouvons être très compétitifs par rapport aux plus grands acteurs de ce domaine au monde » et ce d’autant plus que « les pays de la région MENA voient l'importance des énergies renouvelables ».
Yonatan Free, expert en relations internationales à l’Université hébraïque de Jérusalem, écrit que « pendant de nombreuses années, pour beaucoup de ces pays, le pétrole a été la clé du succès, d’une économie forte et d’un avenir. Mais maintenant, ils voient que ce n’est peut-être pas l’avenir et ils se tournent vers Israël, qui a été très fort sans avoir de ressources naturelles pendant la majeure partie de son existence ».
Aujourd’hui, les deux opérateurs israéliens voient dans le Maroc un atout pour le futur, eu égard à son potentiel technique solaire de plus de 49 000 TWH/an, son potentiel technique éolien de plus de 11 500 TWH/an ainsi que son potentiel d’énergie marocaine conséquent the 3 700km de côte marine. Certains spécialistes vont même jusqu’à avancer que si le Royaume exploitait 5% de ce potentiel, le Maroc pourrait répondre, sur le moyen terme, à ses besoins énergétiques, décarboner son économie et valoriser une partie de ses ressources sous forme d’électricité ou hydrogène vert pour l’exportation.