Marruecos se apoya en la cuestión saharaui para renovar el acuerdo pesquero con la Unión Europea
La position de l'Europe sur le Sahara occidental est une question d'importance vitale pour la nation nord-africaine en raison de ses nombreux intérêts, qui incluent un débouché sur l'océan Atlantique. Pour l'UE comme pour le Maroc, la pêche est un secteur clé, la base de l'entente entre régions voisines étant un point essentiel dans une relation qui remonte à plus de 30 ans. Conscient de la situation, le gouvernement marocain a demandé aux instances européennes en charge du dossier de mettre à jour la résolution sur la souveraineté du Sahara Occidental afin de renouveler les pactes et accords de pêche. Lors de la réunion des ministres européens de l'agriculture et de la pêche à Bruxelles, il n'est pas certain que l'accord soit exclusivement et principalement suspendu à la question sahraouie.
Le Conseil des ministres de l'agriculture et de la pêche, confronté à l'expiration du pacte de pêche en juillet, a décidé de se réunir en début de semaine pour discuter de la question. Ainsi, Luis Planas, le ministre espagnol de l'Agriculture et de la Pêche, a estimé lors de la réunion que le renouvellement de l'accord ne serait pas possible sans une résolution claire sur le Sahara occidental. L'accord circonscrit la capacité de l'ensemble de la flotte européenne à mener des activités de pêche dans les eaux correspondant au Royaume du Maroc. De tous les pays de l'UE, les plus touchés par la possibilité de non-renouvellement seraient les États baltes de Lituanie et de Lettonie, et la Pologne, dont les flottes sont les deuxièmes après la flotte espagnole.
Le secteur de la pêche est considéré comme l'un des moteurs de l'économie marocaine, en grande partie grâce à l'important trafic maritime quotidien que reçoit le port de Tanger Med. Lors de la présentation du projet de budget 2022 pour le secteur de la pêche, le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a tracé les lignes rouges à ne pas franchir pour que le pays nord-africain puisse à l'avenir entamer des négociations sur tout type d'accord relatif au secteur de la pêche : le respect de la souveraineté marocaine. Les principales villes européennes commencent déjà à bouger.
Pour l'heure, elles attendent l'arrêt de la Cour de justice européenne, qui a prématurément annulé l'émission du principe d'accord. Du côté marocain, les conditions pour porter le préaccord à l'UE sont claires. Comme l'a expliqué le chercheur international Hisham Moatadid à l'hebdomadaire arabe, les intentions de Rabat de la part de l'administration marocaine vont au-delà de l'aspect économique et sont centrées sur la position géopolitique favorable que lui conférerait une résolution favorable de la question sahraouie, dans laquelle, selon les observations de l'expert, toutes les organisations concernées devraient être impliquées.
De tous les contrats actifs en Europe, le partenariat de pêche avec le Maroc est considéré comme le plus important des accords économiques existants. Depuis le lancement de l'accord en juillet 2019, plus de 120 navires de pêche de presque tous les États membres ont navigué dans les eaux du Royaume. La Moncloa craint que l'inaction européenne face aux demandes venant de Rabat ne soit préjudiciable à la production nationale. C'est ce qu'a fait savoir le ministre espagnol de l'Agriculture et de la Pêche qui, face à la possibilité de ne pas parvenir à un accord avec le pays nord-africain, a demandé à tous les partenaires européens d'ajouter des mesures exceptionnelles pour soutenir le secteur en Espagne.
Les négociations commenceront au début de l'été, dans l'attente de l'arrêt de la Cour européenne de justice concernant la souveraineté du Sahara, qui devrait être disponible en septembre. La Cour a déclaré que l'arrêt restait en vigueur car "il inclut des produits provenant de la région contestée du Sahara, revendiquée à la fois par Rabat et par le Front Polisario". Face à l'éventuel refus de renouvellement par l'une ou l'autre des parties, l'Espagne et le Maroc, en tant que principales parties concernées, feront valoir que la signature de l'accord a eu lieu à un moment où les aspirations du peuple sahraoui et des organisations favorables allaient dans le même sens, c'est-à-dire contre les revendications séparatistes.