Marruecos y Nigeria reanudan la inversión del gasoducto
Le Nigeria possède les plus grandes réserves prouvées de gaz en Afrique, soit 5,66 trillions de mètres cubes. Cette découverte a suffi pour que les nations africaines situées sur le flanc atlantique du continent négocient pour renforcer leurs économies et donc le niveau de vie de leurs citoyens.
Le plan est réalisé par plusieurs entreprises, comme l'entreprise australienne Worley, qui s'occupe notamment de la construction de projets de durabilité. De même, plusieurs institutions des deux pays font partie du plan, comme l'Office national des hydrocarbures et des mines du Maroc (ONHYM), la Société nationale de pétrole du Nigeria (NNPC), la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et la Société pétrolière du Sénégal (PETROSEN).
Il s'agira d'un canal de circulation du gaz de plus de 7 000 km de long, reliant les deux pays participants et traversant 13 pays africains. Le projet prévoit de s'appuyer sur les infrastructures existantes pour atteindre la Côte d'Ivoire, le Liberia, la Sierra Leone, la Guinée Conakry, la Guinée Bissau, la Gambie, le Sénégal, la Mauritanie et enfin le Maroc jusqu'à Tanger. Ce projet est également un élément essentiel pour les pays africains, car il a une dimension économique, selon laquelle ces pays gagneraient en productivité avec des industries qui fonctionnent. Ces pays, qui auront leur part de gaz, pourront modifier leur mix énergétique. De cette manière, l'énergie sera payée à un coût moindre et certains secteurs, comme l'électricité et l'industrie, seront soulagés de leurs paiements de consommation élevés. Ceci, à son tour, permettra aux marchés de se réunir et de mobiliser des financements pour le développement du projet.
Le projet du Grand Gaz Nigeria-Maroc est entré dans sa phase finale le mois dernier, après que le Maroc a signé un protocole d'accord avec le groupe de la CEDEAO et le Nigeria pour achever ce projet géant, qui pourra transporter du gaz vers l'Europe d'ici 2047. Le mémorandum a été signé à Rabat par la directrice générale de l'Office des hydrocarbures et des minéraux du Maroc, Amina Benkhadra, le représentant de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), Sediko Douka, et Mallam Mele Kolo Kyari, directeur exécutif de la NNPC.
La construction du gazoduc permettra d'établir un lien entre tous les pays où le gaz circulera, formant ainsi une communauté amicale entre toutes les nations d'Afrique occidentale. "C'est un projet qui avance, qui sera un modèle d'intégration régionale et qui changera le visage de l'Afrique atlantique et est-atlantique", a déclaré Nasser Bourita, le ministre alaouite des Affaires étrangères. Les deux parties ont souligné que leurs bonnes relations sont dues à la grande amitié entre le roi Mohammed VI du Maroc et le président Muhammadu Buhari du Nigeria. Les experts en politique de sécurité affirment que l'infrastructure entre le Nigeria et le Maroc est la plus viable, car elle tient compte des défis géopolitiques, rappelant que ce gazoduc, qui est construit sur la côte ouest, évitera les conflits entre certains pays.
En outre, le gazoduc est l'une des deux initiatives promues par la société nigériane, dans le but de tirer parti de la demande européenne de nouvelles sources de gaz naturel, suite à l'opération russe en Ukraine. Le gouvernement affirme vouloir monétiser davantage cette ressource pour l'usage domestique et l'exportation, remplacer le pétrole brut comme principale matière première du pays et, selon le directeur général de la Société pétrolière nationale nigériane, Kyari, quadrupler la production de gaz dans les quatre prochaines années.
Les experts estiment que les pays occidentaux, dont l'Espagne, préfèrent l'arrivée du gaz nigérian par le territoire marocain afin que le problème actuel entre l'Algérie et l'Espagne ne se répète pas. Ils ont souligné que les responsables africains et nigérians n'ont pas parié sur l'Algérie pour réaliser ce projet, notamment parce qu'il nécessite des fonds importants et que l'autre projet est soutenu par la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest.