Le Maroc et l'Espagne organiseront une réunion en juin afin d'explorer les possibilités de collaboration entre les entreprises du secteur des énergies renouvelables des deux pays

La energía une a España y Marruecos cada vez más

AFP/FADEL SENNA - Vue aérienne des miroirs solaires de la centrale solaire à concentration Noor 1, près de la ville de Ouarzazate

Du 6 au 8 juin, une réunion se tiendra à Casablanca entre des entreprises du secteur de l'énergie afin de promouvoir la collaboration entre le Maroc et l'Espagne dans le domaine des énergies renouvelables. Selon le gouvernement espagnol, le Maroc peut offrir des opportunités d'affaires aux entreprises espagnoles du secteur de l'énergie par le biais d'appels d'offres publics gérés par l'Agence marocaine pour l'énergie durable (MASEN), l'organisme public chargé de coordonner l'ensemble de la stratégie en matière d'énergies renouvelables. Des collaborations pourraient également être mises en place avec d'autres entreprises privées qui répondent à des appels d'offres et ont besoin d'équipements ou de matériaux.

Le Maroc s'est engagé depuis des années dans la voie des énergies propres, car il est dépendant des combustibles fossiles et ne dispose pratiquement pas de gaz ou de pétrole, surtout par rapport à ses voisins, l'Algérie et la Libye. Ainsi, grâce à sa situation géographique et à ses caractéristiques climatiques favorables, le Maroc est devenu un fournisseur potentiel d'énergie propre, non seulement pour le pays lui-même, mais aussi pour l'Europe.

Avec plus de 300 jours d'ensoleillement par an sur son vaste territoire et ses terres désertiques peu peuplées, et un potentiel éolien à haut rendement dans l'Atlantique, le Maroc peut tirer parti de sa situation privilégiée pour progresser vers l'indépendance énergétique, augmentant ainsi sa sécurité énergétique et, en même temps, produisant des excédents pour l'exportation vers l'Europe à un coût très compétitif.

Selon l'Institut espagnol d'études stratégiques, le MASEN souhaite mettre en place un total de 20 centrales solaires, ainsi que plusieurs centrales éoliennes, qui lui permettront d'atteindre 2 000 MW par an, en plus des barrages hydroélectriques existants du pays, capables de générer 1 300 MW supplémentaires. De même, le royaume alaouite souhaite stimuler les investissements nationaux et étrangers dans ce secteur afin d'atteindre l'objectif de faire en sorte que les énergies renouvelables représentent 52 % du total des sources d'énergie du pays d'ici à 2030.

Les entreprises espagnoles ont de grandes opportunités dans le domaine de l'énergie solaire et éolienne dans le pays voisin, comme le montre le contrat attribué à TSK. Cette société d'ingénierie et de construction basée en Espagne est chargée de la conception et de la construction de la première phase de Noor Midelt. La centrale Noor Midelt est la quatrième centrale thermo-solaire au Maroc et la troisième à utiliser la technologie des capteurs cylindro-paraboliques. Elle fournira de l'électricité propre à plus d'un million de personnes, à un prix estimé à un quart de ce que coûte au Maroc l'électricité produite à partir du pétrole, selon le quotidien 360. Le consortium formé par l'électricien français EDF, l'entreprise d'Abu Dhabi Masdar et l'entreprise marocaine Green of Africa a sélectionné TSK en 2019 pour la conception de cette centrale solaire innovante, avec un investissement de plus de 700 millions d'euros.

Depuis la réunion de haut niveau entre les gouvernements marocain et espagnol en février 2023, les relations entre les deux exécutifs et leurs différents secteurs d'activité n'ont cessé de se renforcer. Le Maroc a besoin d'investisseurs pour pouvoir atteindre ses objectifs de 2030 en matière d'énergie propre et devenir moins dépendant des combustibles fossiles, tout comme l'Espagne et l'Europe. La collaboration entre les deux pays est donc nécessaire et devra se poursuivre si l'on veut importer de l'énergie solaire ou éolienne du Maroc vers l'Europe. Pour ce faire, il faut investir dans un réseau énergétique capable d'acheminer l'énergie du sud du Maroc vers l'Europe en passant par la péninsule ibérique. Le faible coût de production de cette énergie dans le royaume marocain pourrait être une solution à la dépendance aux hydrocarbures, qui sont de plus en plus chers et nous rendent dépendants d'une énergie qui n'est pas infinie et polluante, en contradiction avec les objectifs fixés par l'Europe vers un avenir plus vert et plus durable.