L'euro atteint la parité avec le dollar

L'euro et le dollar sont passés à un centime près d'atteindre exactement la même valeur pour la première fois en 20 ans, lorsque l'euro tournait autour de 1,007 dollar, soit une baisse de près de 15 % la même année.

Cette étape intervient à un moment où les marchés craignent de plus en plus une éventuelle récession économique en Europe, associée à une inflation élevée et à une incertitude croissante quant à l'avenir des approvisionnements en gaz russe.

L'Europe subit déjà les conséquences de l'invasion russe en Ukraine et le scénario économique n'est pas encourageant. Cette dépréciation de l'euro intervient à un moment où l'Europe traverse une grave crise énergétique déclenchée par l'invasion de l'Ukraine par la Russie en février dernier. 

Cette crise, dont l'ampleur des conséquences est encore inconnue, intensifie encore les craintes concernant la récession économique dans laquelle l'Europe commence à s'enfoncer.

En ce qui concerne le gaz, la compagnie gazière russe Gazprom a entamé des travaux de maintenance sur son gazoduc Nord Stream 1 il y a dix jours, et des doutes subsistent quant à la reprise de la fourniture de gaz à l'Europe une fois que Moscou aura terminé les réparations.

Pour ajouter à cette incertitude, les taux d'intérêt augmenteraient beaucoup plus rapidement en Europe qu'aux États-Unis, une situation qui attire les marchés mondiaux vers les États-Unis. Pour les investisseurs, les rendements offerts par les bons du Trésor américain sont supérieurs à ceux de la dette européenne, ce qui les incite à préférer le dollar à l'euro, la monnaie américaine étant considérée comme une "valeur refuge". 

La première conséquence de la dépréciation de l'euro est l'augmentation générale du coût de la plupart des produits de base. Dans le secteur pétrolier, les prix des carburants ont dépassé des sommets historiques, ce qui a un impact direct sur les poches des consommateurs qui voient les prix continuer à augmenter alors que les revenus restent statiques.

Depuis le début de l'année, l'euro a accumulé une dépréciation d'environ 12 % par rapport à la monnaie américaine, en raison de la plongée de la zone euro dans la récession due à l'impact de la guerre russo-ukrainienne.

Alors que la Banque centrale européenne (BCE) a annoncé qu'elle procédera à sa première hausse de taux depuis 2011 à la fin du mois de juillet, le Système fédéral de réserve (Fed) a commencé à resserrer ses politiques monétaires par rapport aux politiques appliquées par la BCE.

Toutefois, en mars dernier, la Fed a recommencé à normaliser sa politique monétaire, avec une hausse de 25 points de base, suivie de hausses de 50 et 75 points de base, respectivement.

Coordinateur pour les Amériques : José Antonio Sierra.