Le Liban va réactiver le gazoduc arabe pour importer du gaz naturel d'Égypte
Le Liban commence lentement à se remettre de la situation énergétique dramatique qu'il a connue ces derniers temps. À cette fin, elle a l'intention de réaliser un projet de réactivation du gazoduc qui lui permettra d'importer du gaz naturel d'Égypte. Bien que cela ne semble pas être tout à fait simple, étant donné que la section libanaise de l'oléoduc est hors service depuis avant le conflit syrien, il y a dix ans. Cette initiative intervient à un moment important, à six mois des élections dans le pays libanais, qui est à nouveau secoué par une controverse sur une éventuelle distanciation avec le Hezbollah.
L'approvisionnement en gaz de l'Égypte vers le Liban se fera via la Jordanie et la Syrie. L'un des problèmes à résoudre était les sanctions imposées par les États-Unis au régime syrien, bien que cela ne devrait pas affecter le pipeline, puisque Washington a exprimé son soutien à sa réactivation. Le ministre de l'Énergie, Walid Fayad, a déclaré que les services techniques du gaz égyptien commenceront à travailler dans les prochains jours et que le projet devrait être achevé dans un peu plus de deux mois.
Fayad a déclaré que l'objectif est de transporter 650 millions de mètres cubes par an de gaz au Liban, qui atteindront la centrale électrique de Deir Ammar, dans le nord du pays. Elle devrait produire 450 mégawatts, ce qui se traduirait par trois à quatre heures d'approvisionnement en électricité par jour. Le coût approximatif se situerait entre 7,5 et 8 cents par kilowatt, "ce qui est moins cher que tous les coûts de production que nous avons", et servirait également à construire de nouveaux réservoirs pour stocker les produits pétroliers.
Les États-Unis surveilleront cette initiative pour s'assurer qu'elle ne viole aucune des sanctions imposées. La Russie fera également partie de ce projet d'une manière ou d'une autre, puisqu'en 2019, le Liban a signé un accord avec Rosneft, la plus grande compagnie pétrolière de Vladimir Poutine, pour moderniser et exploiter les installations de stockage à Tripoli. Le ministre de l'Énergie a assuré que Rosneft réhabilitera et construira des réservoirs pouvant contenir 150 000 mètres cubes de stockage, avec 250 000 mètres cubes à l'horizon au fur et à mesure de l'avancement du projet. Toutefois, les travaux de modernisation des réservoirs et la construction de trois nouveaux réservoirs prendront environ 18 mois.
La réouverture du gazoduc avec l'Égypte constitue une avancée importante pour un pays qui tente toujours de surmonter l'une des pires crises énergétiques de mémoire d'homme. À cela s'ajoute la crise financière qui, selon les chiffres du gouvernement, a causé des pertes allant jusqu'à 69 milliards de dollars. En outre, le coût de la restructuration du système bancaire pourrait atteindre entre 23 et 102 milliards de dollars, ce qui nécessitera l'aide du Fonds monétaire international (FMI) qui, pour l'instant, n'est pas favorable à une coopération avec le Liban, du moins jusqu'à ce que certains changements positifs soient observés, comme ceux que la réactivation du gazoduc devrait entraîner.