Il y a trois jours, la reprise des activités dans les domaines du cidre et de Ras Lanuf a également été annoncée

La Libye annonce la réouverture du champ pétrolier d'Al-Fil

PHOTO/AFP - La compagnie pétrolière nationale libyenne dans la ville de Ras Lanuf

La compagnie pétrolière nationale libyenne (NOC) a annoncé aujourd'hui la levée du statut de « force majeure » dans le champ d'Al-Fil, le deuxième plus grand de l'ouest et la clé de l'approvisionnement énergétique de la capitale, qui a été soumis à des coupures d'électricité, de gaz de ville et d'eau continues pendant des mois. 

Cette annonce intervient trois jours seulement après que la compagnie pétrolière locale Al-Waha, une filiale du NOC, ait annoncé la fin de l'« état de force majeure » dans les ports pétroliers de Sidra et Ras Lanuf, les plus importants du golfe de Syrte, le cœur de l'industrie pétrolière libyenne.

Et cela fait partie de la stratégie de la Libye pour récupérer les 800 000 barils de pétrole par jour, et le million d'unités début décembre, après plus de huit mois de blocus. 

Ces deux annonces font partie des conséquences de la signature, le 23 octobre dernier, d'un accord de cessez-le-feu entre les gouvernements rivaux de l'est et de l'ouest de la Libye, négocié par l'ONU dans la ville suisse de Genève. 

Un accord qui prévoit également le départ de tous les mercenaires étrangers dans les 90 jours et la suspension de tous les projets de coopération militaire et sécuritaire signés avec d'autres pays ; des conditions qui ont été rejetées par la Turquie, l'un des pays qui s'est le plus immiscé dans la guerre multinationale en Libye avec la Russie, les Émirats arabes unis, le Qatar, la France, l'Italie et la Russie.
 

Un accord de paix fragile

L'accord, conclu après quatre jours d'intenses négociations dans le cadre du comité militaire 5+5, comprend un plan de « restructuration » de la Garde des installations pétrolières, la milice qui contrôlait le golfe de Syrte et avait un accord avec le gouvernement non reconnu de l'Est, sous la tutelle du maréchal Khalifa Haftar. 

La milice elle-même avait bloqué les installations pétrolières et forcé le NOC à décréter « un état de force majeure » en février dernier, au plus fort de l'offensive des milices pro-gouvernementales soutenues par l'ONU à Tripoli (GNA) contre les forces de Haftar, qui assiégeaient la capitale depuis avril 2019. 

Soutenue par la Turquie et des mercenaires syriens envoyés d'Ankara, la milice du GNA a réussi à récupérer une grande partie du territoire perdu et à repousser la milice de Haftar vers l'axe formé par la ville côtière de Syrte et l'oasis d'Al-Jufrah, la ligne de front actuelle.

L'« état de force majeure » a non seulement fait chuter l'industrie pétrolière libyenne en dessous de 100 000 barils de pétrole par jour, mais il a également aggravé les coupures d'électricité, de gaz naturel et d'eau courante dont souffre le pays depuis que l'OTAN a contribué militairement à la victoire des groupes rebelles hétérogènes sur la dictature de Mouammar Kadhafi en 2011. 

À l'époque de la tyrannie, la Libye produisait environ 1,8 million de barils par jour. L'annonce de la réouverture des ports de Sidra et Ras Lanuf a aujourd'hui influencé la chute du prix du pétrole en bourse.