La industria de Marruecos protagoniza un desarrollo considerable
Casablanca a accueilli la Journée de l'industrie marocaine, qui a mis en lumière l'importante évolution industrielle et économique que connaît le royaume marocain, sous la direction du roi Mohammed VI. Atalayar s'est entretenu avec Karim Cheikh, président du Groupement des industries marocaines aéronautiques et spatiales, pour analyser la situation.
Quel bilan tirez-vous de la Journée de l'industrie organisée à Casablanca ?
Cette Journée nationale de l'industrie au Maroc est un événement sans précédent que nous organisons sous le patronage de Sa Majesté. Et, comme vous avez pu le constater, il y a eu un débat riche sur les enjeux industriels du Maroc, parce que l'industrie au Maroc aujourd'hui connaît un développement considérable si on met entre parenthèses les deux années de la pandémie du COVID, que ce soit au niveau de l'automobile, de l'aéronautique, du textile, de l'agro-industrie et d'autres secteurs industriels. Donc, sous la vision éclairée de Sa Majesté, notre industrie se développe de plus en plus et cette journée est vraiment très opportune parce qu'elle permet aux différentes fédérations industrielles de la CGEM avec notre ministère de l'Industrie de faire le point, de discuter.... Vous avez déjà vu les questions que nous traitons en matière de compétitivité, de capital humain, d'investissements..... Ce sont donc des questions transversales et je crois que cette conférence a le mérite de mettre en valeur les différences industrielles du pays.
Le chef du gouvernement et les ministres sont là pour vous dire que l'industrie au Maroc est un enjeu important pour le développement de l'économie et la création d'emplois. En ce qui concerne le secteur aéronautique, que je préside, il y a plus de 140 entreprises qui opèrent dans le secteur et il a connu un développement considérable en 20 ans, parce qu'il y a 20 ans il y avait 4 ou 5 entreprises et aujourd'hui il y en a plus de 140, 20 000 emplois directs dans les écosystèmes qui concernent l'ingénierie, la maintenance, l'assemblage, les pièces composites des moteurs et donc le développement a eu une croissance de plus de 20 % par an. Le COVID est arrivé, tout s'est ralenti, mais les chiffres de 2022 ont dépassé les chiffres d'affaires de 2019 parce que nous avons dépassé les 2 milliards d'euros à l'export, nous opérons pour nos clients européens et américains et nous avons des ambitions importantes en termes de recherche et technologie Industrie 4.0, de formation de capital et de recherche et d'innovation qui sont importantes pour nous.
Vous avez parlé de recherche. J'imagine que pour vous, dans l'aéronautique et l'espace, la technologie joue un rôle très important. Quels sont vos objectifs d'un point de vue technologique ?
Vous savez que les ambitions des constructeurs aéronautiques, que ce soit Airbus ou Boeing, parlent d'un avion vert, décarboné d'ici 2050, et cela va créer des ruptures technologiques majeures, donc on parle de propulsion à l'hydrogène, de propulsion électrique, donc cela va nous obliger à nous préparer à ce que de nouvelles technologies soient présentes dans la partie propulsion et aussi dans les cellules et la structure de l'avion en utilisant des composites, je dirais des composites légers, pour rendre l'avion plus léger. Nous sommes donc très réceptifs à l'évolution, car nous faisons des prévisions technologiques qui nous permettront de maintenir, voire d'améliorer, notre position dans le secteur aéronautique, qui est une chaîne d'approvisionnement mondiale. Aujourd'hui, nous sommes le premier pays d'Afrique et le cinquième du monde, mais nous souhaitons développer encore plus cette logistique.
Pour développer cette industrie, en termes de formation, y a-t-il des talents, y a-t-il quelque chose à faire en termes de formation au Maroc ?
En termes de formation du capital humain, le secteur a son propre institut, qui a été créé en 2011, donc il répond aux besoins de notre industrie. Nous formons des jeunes, donc des techniciens. Nous avons donc presque résolu le problème du capital humain en formant des techniciens supérieurs et des ingénieurs. Nous avons des accords avec des universités et des écoles d'ingénieurs et nous avons signé un accord avec le ministère de l'Industrie, la CGEM, les industries aéronautiques et automobiles et le ministère de l'Enseignement supérieur pour former 100 000 ingénieurs et techniciens supérieurs en fonction des besoins de nos industriels. Nous en sommes donc aujourd'hui au stade où les étudiants des universités vont déployer les méthodes demandées par l'industrie.