L'OPEP+ confirme une forte réduction de l'offre jusqu'à la fin de l'année
Les fortes réductions de l'offre de pétrole par l'alliance OPEP+, dirigée par l'Arabie saoudite et la Russie et responsable d'environ 40 % de la production mondiale de brut, se poursuivront au moins jusqu'au 31 décembre de cette année.
C'est ce qu'a confirmé mercredi le comité de suivi de l'OPEP+ CMCM (anciennement JMMC) lors d'une réunion télématique présidée par le ministre saoudien de l'Énergie, Abdelaziz bin Salman, et le vice-premier ministre russe, Alexander Novak.
"Le comité continuera à évaluer de près les conditions du marché" et se tient prêt à prendre des mesures supplémentaires à tout moment, indique la déclaration finale de la réunion, publiée par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) sur son site web.
Ce résultat de la réunion était attendu par les marchés, où les prix du pétrole ont affiché aujourd'hui une forte tendance à la baisse.
Quelques heures plus tôt, l'Arabie saoudite et la Russie avaient confirmé depuis leurs capitales les réductions de leurs approvisionnements, pour un total de 1,3 million de barils par jour (mbj), qu'elles se sont engagées à appliquer "volontairement" et en plus des réductions contraignantes convenues avec le reste des partenaires.
La réduction volontaire du pompage saoudien de 1 mbj et celle de 300 000 bj des exportations russes, qui ont commencé à être appliquées en juillet, s'ajoutent à celles de 3,6 mbj qui sont partagées entre 20 des 23 pays membres de l'OPEP+.
Le volume de barils ainsi retirés du marché s'élève à 4,9 mbj, soit près de 5 % de l'offre mondiale d'"or noir".
Le Venezuela, l'Iran et la Libye sont exemptés de l'engagement de limiter leurs extractions, en raison de la situation exceptionnelle de leurs industries, affectées par des sanctions, des crises et des conflits armés.
En confirmant la validité de sa réduction volontaire limitant sa production de pétrole à 9 mbj, le ministère saoudien de l'énergie a déclaré qu'il l'étudierait à nouveau "pour voir s'il réduit ou produit davantage".
Novak, qui est chargé des négociations de la Russie avec l'OPEP+, a également déclaré aujourd'hui qu'"une analyse de marché sera réalisée le mois prochain afin de décider si la Russie doit accentuer la réduction ou augmenter sa production".
Par ailleurs, le Kazakhstan a prévenu aujourd'hui qu'il allait pomper moins que prévu en raison d'un retard dans le démarrage de l'extension d'un champ.
Le ministre kazakh de l'Énergie, Almasadam Satkaliyev, a déclaré qu'il présenterait bientôt "une prévision révisée" de sa production, rappelant qu'il a "des engagements liés à la limitation de l'extraction de pétrole brut sur la base des accords de l'OPEP+".
Les réductions de l'alliance pétrolière ont été le principal facteur de la hausse soutenue des prix du pétrole jusqu'à la fin du mois de septembre, lorsque le Brent et le brut de référence de l'OPEP ont dépassé les 96 et 97 dollars, respectivement.
Depuis lors, cependant, ils ont perdu une partie du terrain gagné, sous la pression de l'appréciation du dollar américain, entre autres facteurs.
Le pétrole brut Brent, qui a oscillé depuis le début de l'année entre un maximum de 96,55 dollars (27 septembre) et un minimum de 71,84 dollars (12 juin), se vendait à 89,9 dollars à la mi-journée, soit une baisse de 1,1 % par rapport à la clôture de mardi.
La prochaine session du CMCM a été fixée au 26 novembre, peu avant la conférence ministérielle de l'OPEP+ prévue le même jour.