Le marché immobilier saoudien s'ouvre aux étrangers

Pèlerins lors du pèlerinage du Hajj à Mina, près de la ville sainte de La Mecque, en Arabie saoudite - PHOTO/SPA
Le 27 janvier, l'Arabie saoudite a ouvert ses portes aux investissements étrangers dans le secteur immobilier opérant dans les villes de La Mecque et de Médine, les deux villes les plus saintes de l'Islam, ce qui était auparavant réservé exclusivement aux ressortissants saoudiens 
  1. Participation aux pèlerinages 
  2. Conditions 
  3. Licences d'investissement immobilier 

L'Arabie saoudite a autorisé la participation d'investisseurs étrangers au marché de l'immobilier dans le cadre de sa stratégie visant à lever des capitaux internationaux et à surmonter tous les défis liés à la réalisation des objectifs de son plan Vision 2030. 

Vision 2030 est un plan stratégique qui vise à réduire la dépendance de l'Arabie saoudite à l'égard du pétrole, à étendre son économie et à développer des secteurs tels que la santé, l'éducation, les infrastructures, les loisirs et le tourisme.  

Selon un communiqué publié par l'Autorité du marché des capitaux, depuis le 27 janvier, ses responsables autorisent les étrangers à investir dans des sociétés cotées en bourse qui possèdent des propriétés permanentes ou temporaires sur les territoires de La Mecque et de Médine. 

Participation aux pèlerinages 

Cette décision intervient trois ans après que les non-Saoudiens ont été autorisés à investir dans des fonds immobiliers dans les limites des deux villes. Contrairement à l'autorisation précédente, le nouveau plan permettra aux étrangers d'investir dans des sociétés dont les bénéfices dépendent du pèlerinage annuel à La Mecque, l'une des principales sources de revenus de l'Arabie saoudite. 

À cet égard, les autorités ont déclaré dans un communiqué que l'initiative visait à « attirer des capitaux étrangers et à fournir les liquidités nécessaires aux projets existants ou futurs à La Mecque et à Médine ». 

Il faut ajouter que l'objectif du gouvernement saoudien pour l'année 2030 est de lever quelque 30 millions de dollars par an pour le Hajj et la Omra, deux pèlerinages religieux très importants pour les musulmans et qui représentent une manne financière non négligeable pour cette monarchie du Golfe. D'ailleurs, selon les données officielles, les deux pèlerinages ont eu un revenu estimé à 12 milliards de dollars en 2019. 

Des milliers de pèlerins lors de la célébration du Hadj à La Mecque, en Arabie saoudite - PHOTO/PEXELS/Haydan Assoendawy

Ainsi, le Hajj ou pèlerinage annuel dans la ville sainte de La Mecque continue de jouer un rôle clé dans l'économie saoudienne, et avec lui, l'augmentation du nombre de pèlerins est devenue un élément clé d'un ambitieux programme de réformes visant à diversifier l'économie pour qu'elle ne dépende plus des revenus pétroliers. 

À la suite de cette nouvelle, l'indice principal de l'Arabie saoudite a augmenté de 0,2 % grâce aux gains réalisés par les entreprises possédant des propriétés à La Mecque, telles que Jabal Omar Development Company et Makkah Reconstruction and Development Company, dont les revenus ont augmenté de 10 % chacune. 

Conditions 

Les investissements non saoudiens dans des sociétés opérant à La Mecque et à Médine ne peuvent se faire que par l'achat d'actions de sociétés saoudiennes cotées à la bourse locale, Tadawul, ou par l'achat de titres de créance pouvant être convertis en actions. Il sera même possible d'opter pour les deux options à la fois. 

Cette nouvelle mesure permettra aux investisseurs étrangers d'investir dans des entreprises dont les revenus dépendent du Hajj, mais une restriction sera mise en place qui les empêchera de détenir des actions ou des titres de créance convertibles en actions de ces entreprises. 

Le prince héritier et premier ministre Mohammed Bin Salman - PHOTO/SPA

Selon l'Autorité du marché des capitaux d'Arabie saoudite, les investissements étrangers sont « limités aux actions des sociétés saoudiennes cotées à la Bourse saoudienne ou aux instruments de dette convertibles en actions » et ne peuvent excéder 49 % des actions de la société.

Il est important de rappeler que la bourse d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Tadawul, est considérée comme la plus importante du golfe Persique avec une valeur de 2,72 billions de dollars. Elle a ouvert ses portes aux investisseurs étrangers en 2015 dans le but d'attirer davantage de capitaux et de diversifier son économie.  

Licences d'investissement immobilier 

Selon le directeur général de l'Autorité générale de l'immobilier, Abdullah bin Saud Al-Hammad, l'entité a approuvé plus de 130 licences pour des investissements immobiliers étrangers au troisième trimestre 2024, dans le but d'attirer davantage d'investissements étrangers.

Lors de son discours, Al-Hammad a souligné que ces licences reflètent « la confiance des investisseurs mondiaux, l'attrait du Royaume en tant que destination d'affaires, les opportunités croissantes pour les investisseurs dans le secteur immobilier saoudien et la force de sa législation ». Il a également révélé que le secteur immobilier représente 12 % du PIB, qui a dépassé les 1 000 milliards de dollars. 

La Mecque, Arabie saoudite - PHOTO/FILE

Au cours des dernières années, le secteur immobilier saoudien s'est imposé comme l'un des piliers de l'économie. Pour sa part, l'Autorité générale de l'immobilier a annoncé la publication de plus de 20 législations de base, qui visent à améliorer sa fiabilité, selon le ministre des municipalités et du logement, Majid Al-Hogail. 

À cet égard, le ministre Al-Hogail a déclaré : « Le cadre réglementaire vise à faciliter et à réglementer les dispositions relatives au développement de projets immobiliers sur plan, depuis l'octroi de licences jusqu'à l'achèvement des projets immobiliers », et a expliqué que la nouvelle législation réglementaire du secteur a contribué à une croissance remarquable l'année dernière, avec 192 licences délivrées pour des projets dont la valeur totale dépasse 39 milliards de dollars.