Le Maroc capitalise la deuxième phase du projet Sound Energy à Tendrara
L'arrivée d'accords de financement tels que celui-ci est une conséquence naturelle des relations étroites entre Rabat et Londres. La capacité gazière du Maroc est en plein essor. C'est pourquoi Attijariwafa Bank a décidé de soutenir le projet de production de gaz naturel proposé par le géant britannique de l'énergie Sound Energy.
La région de Tendrara, à l'est du pays, verra ainsi ses infrastructures gazières renforcées. La réalisation du projet apportera une croissance économique sans précédent à la région avec la création de nombreux emplois et l'augmentation des investissements dans la zone.
Selon un communiqué de presse publié par la société britannique, les fonds seront utilisés pour achever le forage et l'exploitation des puits ainsi que la construction d'un gazoduc destiné à transporter le gaz naturel prévu jusqu'à l'acheteur, l'Office national de l'électricité et de l'eau potable de l'État.
"Ce financement est le plus important de ce type pour le développement d'un gisement de gaz au Maroc", a déclaré Graham Lyon, directeur général de la société cotée à la Bourse de Londres.
L'effet de l'investissement n'a pas tardé à se faire sentir. Mercredi matin à Londres, les actions de Sound Energy ont augmenté de 6,2 % pour atteindre 1,49 pence par action en réaction à la nouvelle, avant de perdre une partie de leurs gains. Le 23 juin de l'année dernière, la société a entamé des pourparlers avec la banque marocaine pour obtenir ce financement. L'investissement sera remboursé sur 12 ans, avec une période de grâce de deux ans à compter de la date de souscription de la police, après quoi tous les services seront disponibles.
Les réserves de la région de Tendrara constituent la plus grande découverte de gaz naturel du Royaume, avec des estimations d'environ 377 milliards de pieds cubes, selon les informations figurant sur le site web de la société. Sound Energy possède la plus grande zone d'exploration d'hydrocarbures au Maroc, d'une superficie totale de 28 000 kilomètres carrés.
Actuellement, le pays produit 100 millions de mètres cubes de gaz naturel par an, ce qui représente 10 % du milliard de mètres cubes de consommation annuelle, qui est couvert par le marché international.
Le gazoduc Maghreb-Europe est un gazoduc qui relie l'Espagne au Maroc et qui permettait à ce dernier d'importer une quantité importante de gaz naturel en provenance d'Algérie. Cependant, le Royaume a eu recours à l'exploitation inverse du tronçon du gazoduc situé sur son territoire pour s'approvisionner en gaz naturel liquéfié sur le marché européen via l'Espagne après l'expiration du contrat signé avec l'Algérie en octobre 2021, suite à la rupture des relations diplomatiques entre le pays algérien et le royaume marocain.
Dans une interview accordée à Economie de l'Est, la ministre marocaine de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali, a indiqué que la production de gaz naturel du pays augmenterait de 300 millions de mètres cubes grâce aux découvertes en cours de développement. Dans les années à venir, le gouvernement marocain prévoit que la production de gaz naturel pourrait atteindre 400 millions de mètres cubes, soit 40 % des besoins énergétiques du pays, grâce au développement des régions de Tendrara et Larache.
"Ces accords s'inscrivent dans le cadre du plan de l'Etat pour sa transition énergétique, qui vise à atteindre 52% de la capacité de production d'électricité du pays à partir d'énergies renouvelables à l'horizon 2030", Leila Benali
Afin d'assurer une plus grande stabilité du système électrique local, de l'électricité et des industries énergivores, le Maroc s'engage à augmenter la production et à créer les infrastructures nécessaires pour sécuriser les approvisionnements en gaz en provenance de l'étranger. Cela permettra de contrer les fluctuations de la production d'énergie à partir de sources renouvelables.