L'Office national marocain du tourisme (ONMT) s'efforce de regagner la confiance des principales agences et compagnies de voyage espagnoles, telles qu'Iberia

Marruecos busca atraer de nuevo a los turistas españoles

PHOTO/FILE - Tourisme au Maroc

Le gouvernement marocain a annoncé la réouverture de son espace aérien dès le mois de février, sous la pression de nombreux experts et agents économiques. L'évolution favorable de la situation épidémiologique du pays a été déterminante pour la reprise des vols internationaux.

L'ONMT a évoqué la possibilité de reprendre les pouvoirs d'Iberia. Elle cherche ainsi à assurer la promotion du Maroc en tant que destination touristique dans plus de 100 sites européens et sud-américains promus par la compagnie aérienne. Cela se traduirait par une augmentation des liaisons avec les villes de Casablanca, Marrakech et Tanger.

Iberia a connu une récupération de 100% de sa capacité pour la ligne Madrid-Tanger, et une amélioration de 76% pour la ligne Madrid-Marrakech, avec un total de neuf fréquences ou voyages par semaine. Le niveau d'interconnexion avec les destinations en Amérique et dans d'autres pays européens est très bénéfique pour atteindre les niveaux pré-pandémiques. 

Adel El Fakir, directeur général de l'Office national du tourisme, estime que la présence des partenaires espagnols est essentielle pour "déclencher une reprise tant attendue des deux côtés de la Méditerranée". Il ajoute que le gouvernement se concentre sur la sécurisation des capacités aériennes des principales compagnies aériennes pour amorcer la reprise rapide du tourisme au Maroc.

Les autorités ont annoncé la fermeture des frontières et de l'espace aérien en novembre dernier en raison de l'augmentation des infections causées par la variante Omicron. De nombreux vols commerciaux ont été annulés, laissant les touristes sans possibilité de rentrer chez eux.

Certaines compagnies aériennes, comme Air Arabia ou Air Maroc, ont programmé plusieurs vols spéciaux entre le Maroc et d'autres pays européens pour rapatrier toutes les personnes bloquées sur le sol marocain. Iberia, ainsi que l'ambassade d'Espagne, ont demandé aux autorités compétentes l'autorisation d'affréter leurs avions de Casa Blanca à Madrid.

Cette situation a entraîné une perte de confiance de la part des compagnies aériennes internationales et des touristes en général. Pour rétablir la confiance, l'Office National des Aéroports (ONDA) a lancé un plan spécial pour accueillir les voyageurs entrant et sortant du Maroc dans les meilleures conditions possibles, en garantissant des mesures sanitaires adéquates.

Ryanair, la plus grande compagnie aérienne à bas prix d'Europe, assure qu'elle maintiendra toutes ses liaisons aériennes avec le pays du Maghreb. Pour la nouvelle saison estivale (avril-octobre 2022), elle entend atteindre une capacité supérieure de 50 % à celle d'avant la pandémie.

Suite à la réouverture des frontières, British Airways a décidé de reprendre ses vols vers le Maroc. Pour l'instant, elle n'offrira que des services entre Heathrow et Marrakech. À partir du mois de mars, les vols de l'aéroport de Gatwick vers le Maroc reprendront.

L'arrêt des activités touristiques a affecté de nombreux professionnels et ceux-ci ont été contraints de demander une aide de l'État pour les aider à se rétablir. Rkia Alaoui, présidente du Conseil régional du tourisme de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, affirme que les pertes du secteur sont estimées à des milliards de dirhams.

L'objectif principal est de "sauver le secteur de la ruine totale par des mesures de soutien fortes", dit-il. À cette fin, le ministère du Tourisme a annoncé l'adoption d'un plan d'urgence reposant sur trois mesures. La première d'entre elles est l'extension du paiement des indemnités perçues au premier trimestre 2022.

Le second permet de différer les paiements dus à la Caisse nationale de sécurité du Maroc (CNSS). La dernière mesure concerne l'instauration d'un moratoire sur les échéances bancaires pendant un an. Les hôteliers et les entreprises de transport, comme annoncé par le gouvernement, sont les seuls bénéficiaires de ce moratoire sur les paiements.

La Confédération nationale du tourisme (CNT), quelques jours avant la réouverture, a demandé que les voyagistes et les restaurateurs bénéficient également de cette mesure. De nombreux hommes d'affaires considèrent que le plan du gouvernement est insuffisant. Malgré cela, ils sont confiants dans une reprise rapide de leurs activités