Le Maroc cherche à renouveler l'accord de pêche de l'UE avec l'aide du gouvernement espagnol
Lors de la Conférence de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), qui s'est tenue du 1er au 3 juillet, le ministre espagnol de l'Agriculture, de la Pêche et de l'Alimentation, Luis Planas, a rencontré son homologue marocain, Mohamed Sadiki, pour une réunion bilatérale afin de discuter de l'éventuel renouvellement de l'accord de pêche de l'Union européenne (UE) avec le Maroc.
Au cours de cette conférence de la FAO, le représentant marocain a également tenu une série de tables rondes avec des cadres de haut niveau, présentant sa vision de la sécurité alimentaire et de la gestion des ressources en eau. Selon Al-Arab, le ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération africaine, Nasser Bourita, a déclaré que "la sécurité alimentaire, en plus d'être un projet national structuré, est un engagement fondamental du Maroc au niveau international et régional".
Cet accord, qui expire le 17 juillet, signifie le retrait de 120 navires européens des côtes marocaines et la fin de leurs activités de pêche dans la zone. Le Maroc a accordé 138 licences de pêche dans le cadre de cet accord, et le gouvernement espagnol détient 93 de ces licences, qui correspondent à des activités en Andalousie, aux îles Canaries et en Galice. Le dernier accord de pêche, signé en 2019, est le dernier d'une série d'accords et de protocoles bilatéraux datant de plus de 30 ans.
L'éventuel non-renouvellement de l'accord de pêche intervient à la suite du rejet par l'Europe des activités de pêche menées au large des côtes du Sahara occidental. La Cour de justice de l'UE a annulé en 2021 les accords de pêche et d'association en faveur des intérêts du Front Polisario concernant la souveraineté sur les eaux au large du Sahara occidental, étant donné que ces accords de pêche ont été "approuvés sans le consentement du peuple sahraoui" selon l'UE.
Selon l'agence de presse EFE, le ministre espagnol, lors de la conférence de la FAO, a déclaré que "c'est une question à laquelle l'Espagne est très intéressée, parce que géographiquement c'est le pays de l'Union européenne le plus proche du continent africain, où se produisent des phénomènes tels que les mouvements migratoires, qui sont une conséquence de tous les problèmes en termes d'alimentation et de changement climatique". Si l'accord n'est pas renouvelé, le gouvernement espagnol commencera à soutenir les pêcheurs affectés par cette situation à partir du 18 juillet. L'UE ayant une compétence exclusive en matière de pêche, la possibilité d'un accord bilatéral entre le Maroc et l'Espagne ne serait pas envisageable.
Le ministre espagnol de l'Agriculture a tenu une réunion avec des représentants européens à Bruxelles afin de trouver des solutions possibles pour les pays touchés par le non-renouvellement de l'accord de pêche. À deux semaines de la fin de l'accord, il est peu probable qu'un accord puisse être trouvé avant son expiration.
L'Espagne cherche donc à débloquer la situation et à parvenir à un accord entre le Maroc et l'UE sur une question aussi importante que la pêche. Démontrant que les relations diplomatiques hispano-marocaines sont à un grand moment, le gouvernement espagnol de Pedro Sánchez a officiellement soutenu la proposition d'autonomie du Maroc pour le Sahara occidental comme la voie "la plus sérieuse, crédible et réaliste" pour résoudre le conflit sahraoui, qui dure depuis plus de quatre décennies. Le tout dans le respect des postulats des Nations unies.