L'objectif est d'attirer les investissements en capital privé afin de remédier au problème de financement, de développer le marché des changes et d'améliorer le climat des affaires

Le Maroc se concentre sur l'attraction de l'investissement en capital privé

Dirhams - PHOTO/FILE

Selon les responsables du Pôle financier marocain, l'efficacité de l'investissement en capital pour les marchés émergents dans le flux des devises et l'amélioration du climat des affaires font que l'intérêt pour attirer les investissements des sociétés de capital-investissement est grandissant dans le pays maghrébin, surtout après l'entrée en vigueur de la Nouvelle Charte de l'Investissement en 2023. 

  1. Le pôle financier du Maroc favorise les investissements en capital 
  2. L'investissement en fonds propres, un remède au déficit de financement  
  3. La position stratégique du Maroc attire les entreprises mondiales 
  4. Intérêt croissant de l'Asie 
  5. La nouvelle charte d'investissement  
  6. Des investisseurs soutenus par l'État  

L'action consiste à attirer les sociétés de capital-investissement et à les orienter ensuite vers les entreprises qui ont un potentiel de croissance prometteur, afin de les aider à progresser. Il s'agit d'entités de rachat et de fusion qui sont développées dans le but de lever des capitaux, principalement par le biais d'une introduction en bourse, l'objectif final étant d'acheter les entreprises cibles ou de fusionner avec elles.

Selon les experts financiers, le nombre d'entreprises enregistrées dans le pôle financier s'élève à 215, fournissant environ 7 000 emplois dans différents secteurs et partageant des intérêts sur les marchés africains. 

Siège d'Attijariwafa Bank à Casablanca (Maroc) - PHOTO/ATTIJARIWAFA BANK

De cette manière, l'entreprise cible peut s'intégrer plus rapidement dans les marchés boursiers. Vu l'efficacité de cette opération, l'accent sera mis sur l'attraction de sociétés de capital-investissement durant l'année en cours et restera opérationnel pour les années à venir. 

La position géographique du Maroc en fait une place financière forte, car ce pays d'Afrique du Nord est idéalement situé au carrefour de l'Europe, du Moyen-Orient et de l'Afrique, sans perdre de vue sa proximité avec les États-Unis. 

Le pôle financier du Maroc favorise les investissements en capital 

Le pôle financier du Maroc, classé premier centre financier d'Afrique, continue d'attirer des sociétés de capital-investissement de plusieurs pays avec le lancement de la deuxième phase de son expansion.

Les 100 hectares de la première section entièrement aménagée sont en cours de développement. Et pour répondre à la demande anticipée, la deuxième phase de développement de la zone du pôle comprend une expansion d'environ 14 hectares qui sera prête d'ici 2026.   

Le Pôle financier du Maroc a été fondé en 2010 à Casablanca et a réussi à attirer plusieurs sociétés financières et sièges régionaux, ainsi que des sociétés multinationales, des prestataires de services et des sociétés de portefeuille. 

Casablanca, Maroc - PHOTO/Hemis via AFP/hemis.fr/JACQUES PIERRE/hemis.fr

A travers le Pôle financier, le Maroc facilite les procédures administratives pour la stabilisation et l'arrivée des personnes, assure la libre circulation des capitaux et offre des méthodes alternatives de résolution des conflits à travers le Centre International de Médiation et d'Arbitrage de Casablanca (CIMAC). 

Il convient de mentionner que Casablanca Finance City (CFC) est une initiative publique marocaine visant à faire de Casablanca une grande place financière africaine. 

L'investissement en fonds propres, un remède au déficit de financement  

Selon les données de l'Association marocaine des investisseurs en capital, l'investissement en capital des entreprises marocaines a récemment atteint environ 100 millions de dollars, un chiffre qui devrait augmenter dans les années à venir. 

La relocalisation de l'investissement en fonds propres des entreprises permettrait de résoudre les problèmes de vulnérabilité des fonds propres des entreprises, une situation qui est principalement due aux difficultés d'accès au financement. 

De l'avis des responsables gouvernementaux et de la communauté économique locale, cette prise de participation est un pas important vers l'entrée en bourse et la dynamisation du marché financier. 

Drapeaux marocains - PHOTO/FILE

La position stratégique du Maroc attire les entreprises mondiales 

Le Maroc s'appuie sur sa position géographique unique pour devenir un centre financier solide. À cet égard, le président du Pôle financier affirme toujours que "le pays est idéalement situé au carrefour de l'Europe, du Moyen-Orient et de l'Afrique, ainsi qu'à proximité de l'Amérique".  

La situation financière du pays nord-africain est également liée à des accords de partenariat avec quelque 19 pays africains qui donnent accès à toutes les informations sur les opportunités de croissance et d'investissement.

La Chine, le Japon et la Corée du Sud sont considérés comme le fer de lance des entreprises asiatiques, ainsi que des entreprises européennes, espagnoles en tête, dans le secteur des énergies renouvelables, sans perdre de vue les entreprises des deux Amériques. 

Tour Mohammed VI à Rabat - AFP/FADEL SENNA

Intérêt croissant de l'Asie 

Les chiffres sur les nouveaux investissements révèlent l'intérêt asiatique pour le Maroc, avec un quart des projets approuvés l'année dernière provenant du Japon et de la Chine, principalement concentrés dans les énergies renouvelables et les véhicules électriques. La vague d'investissements de 9,5 milliards de dollars de la Chine envahit l'industrie automobile marocaine.

Le royaume alaouite est devenu une destination privilégiée pour les investisseurs étrangers, car il est l'un des pays les plus compétitifs au monde. Les entreprises chinoises elles-mêmes investissent dans le pays parce que les coûts y sont inférieurs aux leurs. 

Un autre facteur lié à la phase post-COVID et à la guerre en Ukraine influence cette décision, en particulier lorsque des marchés clés tels que l'Union européenne et les États-Unis d'Amérique tentent de rapprocher leurs chaînes d'approvisionnement. Cela a permis au Maroc de se démarquer par rapport à d'autres destinations d'investissement. 

Mohammed VI, roi du Maroc et Xi Jinping, président de la Chine - PHOTO/FILE

La nouvelle charte d'investissement  

Le nouveau pacte d'investissement du Maroc a attiré des projets d'investissement d'une valeur de 150 milliards de dirhams (15 milliards de dollars) un an après son adoption, soutenant la réalisation de son principal objectif d'augmenter la part de l'investissement privé dans le Royaume d'un tiers à deux tiers d'ici 2035.  

La nouvelle charte est entrée en vigueur en mars de l'année dernière et offre des subventions allant jusqu'à 30 % du montant total de l'investissement sous certaines conditions, notamment la création d'opportunités d'emploi accrues, en particulier pour les femmes, l'investissement dans des secteurs à forte valeur ajoutée, et en dehors des grandes villes.  

Selon les responsables marocains, les résultats de la Charte des investissements ont été visibles sur le terrain, dépassant même les chiffres escomptés. 

La ministre marocaine des Finances Nadia Fettah - REUTERS/ELIZABETH FRANTZ

Du 1er mars 2023 au 1er mars 2024, la Commission nationale d'investissement (CNI) a approuvé des projets d'investissement fournissant 70 000 emplois directs et indirects, et la plupart des projets devraient être opérationnels dans une moyenne de trois ans. 

Avant l'adoption de la nouvelle Charte de l'investissement, le taux d'investissement annuel était compris entre 30 milliards de DH et 11 000 emplois. Cela signifie que l'investissement au cours de la première année du nouveau pacte d'investissement a été multiplié par 5 par rapport à la moyenne avant 2022.

Des investisseurs soutenus par l'État  

Les projets d'investissement agréés ont bénéficié de subventions de l'ordre de 2 milliards de dirhams. Un chiffre qui reflète l'effort considérable de l'État dans des conditions économiques difficiles et qui véhicule le message sous-jacent que "l'État est aux côtés des investisseurs". 

L'industrie est le secteur le plus important pour attirer les investissements dans le cadre de la nouvelle Charte. Dans ce secteur, l'industrie automobile, en particulier l'électricité, est l'industrie la plus représentative. Les investissements concernent également d'autres secteurs tels que les énergies renouvelables, le dessalement de l'eau de mer, le tourisme, l'éducation, la santé et la culture. 

Le Roi du Maroc inaugure le Centre Hospitalier Universitaire "Mohammed VI" à Tanger - PHOTO/MAP

Le Maroc compte principalement sur la mobilisation des investissements propres des investisseurs locaux, ce qui a déjà été réalisé, puisque plus de 70 % des projets approuvés au cours de la première année provenaient d'investisseurs marocains.  

La priorité du Maroc est de soutenir les investissements de toute taille, et son rôle se poursuit au-delà de la mise en œuvre des projets par une maintenance continue dans l'espoir de voir les fruits de ces investissements de cette année à 2026.