Le Maroc encourage le secteur privé à embaucher des stagiaires pour lutter contre le chômage
Dans le but de stimuler l'emploi, le gouvernement marocain a proposé d'étendre le champ des exonérations à tous les stagiaires, en termes d'indemnités mensuelles de formation, dans une limite maximale de 6 000 dirhams pour une période de 12 mois.
En outre, si le stagiaire est embauché dans le cadre d'un contrat de travail à durée indéterminée, la totalité du salaire mensuel, dans la limite de 10 000 dirhams, sera exonérée de l'impôt sur le revenu pendant 12 mois. En outre, les entreprises peuvent également bénéficier du programme en employant un maximum de dix personnes pendant une période de deux ans à compter de la date de recrutement.
L'exonération est actuellement subordonnée à l'inscription des stagiaires auprès de l'Agence nationale pour la promotion de l'emploi et des compétences (ANAPEC) et il est précisé que les stagiaires ne peuvent bénéficier de cette exonération qu'une seule fois. En outre, l'employeur doit s'engager à employer au moins 60 % des stagiaires à la fin de leur formation.
Cette initiative est un avantage pour les nouvelles entreprises, car elles ont la possibilité d'améliorer leurs coûts de fonctionnement d'une manière qui ne pèse pas sur leur activité et qui, en même temps, stimule l'environnement des affaires.
L'analyste économique Rachid Sari souligne à l'Arab Weekly la nécessité d'adopter des approches multiples pour déterminer les tendances globales du marché du travail au Maroc, telles que la détermination des proportions de jeunes ayant des contrats à durée déterminée et à durée indéterminée, en plus de ceux ayant un contrat à durée déterminée.
« L'identification de données aussi précises pourrait résoudre de nombreux problèmes auxquels est confronté le marché du travail local », ajoute Sari, directeur du Centre africain d'études stratégiques et de numérisation.
Un récent rapport publié par la Banque mondiale en coopération avec l'Observatoire marocain des petites et moyennes entreprises indique que l'amélioration de la productivité du secteur privé est nécessaire pour que le Maroc atteigne ses objectifs de développement définis dans le modèle de développement 2035.
Les experts de la Banque mondiale ont assuré que cela conduirait à un environnement propice à l'innovation, à la croissance des entreprises et à la transformation économique du système de travail des entreprises marocaines.
À cet égard, le ministère de l'Économie et des Finances a récemment confirmé que le gouvernement prévoit plusieurs mesures pour stimuler l'emploi l'année prochaine, en mobilisant des ressources estimées à environ 1,4 milliard de dollars.
Selon le document budgétaire, les allocations seront réparties selon trois axes, dont le premier stimulera l'investissement et représentera environ 1,2 milliard de dollars, tandis qu'environ 100 millions de dollars seront alloués à la préservation des opportunités d'emploi dans les zones rurales. Le même montant sera également utilisé pour améliorer l'efficacité des programmes de promotion de l'emploi.
Le ministre de l'Inclusion économique, Younis Al-Sukuri, a confirmé lors d'une session parlementaire que le Royaume compte 57 centres de formation professionnelle dans des entreprises du secteur privé, obtenant des résultats significatifs en termes de placement. Ces centres s'adressent à des milliers de jeunes par le biais de contrats avec des coopératives et des entreprises afin de les doter des compétences nécessaires et de leur fournir des emplois dans le but d'augmenter le nombre de bénéficiaires des programmes gouvernementaux.
Pour les autorités du pays, la stimulation de l'investissement est un élément clé de leurs programmes visant à faire progresser le développement économique et social et à lutter contre le chômage.
Le taux de chômage devrait atteindre environ 13,4 % à la fin de cette année et tomber à 12,6 % en 2025, selon des données publiées à l'occasion des réunions annuelles du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale cette semaine à Washington.
Selon les statistiques de la Commission de planification, le nombre de chômeurs à la fin de l'année dernière était d'environ 1,58 million de personnes, soit 10 % de la population active totale du pays, qui compte environ 38 millions d'habitants.
75 % de la population rurale tire ses revenus de l'agriculture, qui emploie 33 % de la main-d'œuvre active totale du pays. Les exportations de ce secteur représentent 14 % des exportations annuelles totales et contribuent à environ 13 % du produit intérieur brut.