Marruecos y Nigeria están cada vez más cerca de crear su propio gasoducto
Mansur Muhtar, représentant de la Banque islamique de développement (BID), accompagné du vice-président de cette entité, et Nadia Fettah, représentant le gouvernement marocain et ministre de l'Économie et des Finances, accompagnée d'Amina Benkadra, directrice générale de l'Office des hydrocarbures et des mines (ONHYM), ont tenu une réunion virtuelle au cours de laquelle des accords ont été signés pour financer l'étude FEED (Front-End Engineering Design) qui permettra au gazoduc entre le Nigeria et le Maroc de devenir enfin une réalité. Ce nouvel accord marque une étape importante vers la construction de ce gazoduc et réaffirme les bonnes relations qui existent entre les deux nations.
La nouvelle étude à financer vise à analyser les conditions requises pour la création de cette ligne de gaz, et si elle s'avère finalement viable, une décision finale sera prise quant à sa réalisation ou non. Selon les gouvernements des deux pays, ils participeront à parts égales au coût du projet, qui est estimé à environ 90,1 millions de dollars. Pour sa part, la BID versera 15,45 millions de dollars à chaque gouvernement dans le cadre de l'opération Ijara Facility. En ce qui concerne la part du Nigeria, la banque IsDB a approuvé son financement et contribuera à la cause à hauteur de 29,75 millions de dollars, ce qui représente une contribution de 50 % des dépenses nigérianes pour les études d'ingénierie et la conception de l'infrastructure.
La construction du gazoduc a pour but de fournir du gaz à 15 pays d'Afrique de l'Ouest, ainsi que de réduire le torchage du gaz au Nigeria, qui vise à diversifier les ressources énergétiques de la nation. Elle devrait également permettre d'optimiser le coût du transport du gaz, qui s'effectue actuellement par la transformation de cette ressource en gaz naturel liquéfié (GNL).
Cette nouvelle réunion marque un pas de géant vers la construction du gazoduc, un projet autrefois parrainé par le roi du Maroc Mohammed VI et le président du Nigeria Muhammadu Buhari. Il a été confirmé cet été que les deux pays étaient déjà en négociations lorsque Yusuf Osman, directeur général de la Nigerian National Petroleum Corporation, a révélé la nouvelle aux médias. Bien que l'annonce de sa création ait été faite en 2016, lorsque l'étude de faisabilité de la construction de ce canal a été achevée.
Tant le roi du Maroc que le président du Nigeria ont réitéré à de nombreuses reprises l'engagement et la coopération des deux pays dans ce type de projet. Selon un communiqué officiel de la Maison royale marocaine : "Les deux chefs d'État se sont félicités de la dynamique positive des relations bilatérales dans tous les domaines", affirmant la bonne connexion entre les deux territoires.
Lors de l'annonce, Buhari a remercié le Maroc pour son soutien dans la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent, grâce à la création d'organisations telles que l'Institut Mohammed VI du Nigeria, qui a pour mission d'éradiquer ces problèmes.
Le Maroc continue de consolider son expansion sur le continent africain à travers divers projets. Avec ce gazoduc, elle entend démontrer son influence et encourager la coopération avec différents pays pour promouvoir le développement du continent en termes d'énergie et d'économie.
En plus de ce fait, la confirmation de plusieurs bassins souterrains qui permettent l'accumulation de gaz sous le sol du pays alaouite ferait du Maroc l'une des nations les plus riches en cette ressource naturelle et, par conséquent, l'un des plus grands exportateurs de ce produit vers d'autres pays. Et ce n'est pas le seul pipeline que le Royaume est en train de créer, puisqu'il est à la recherche d'une entreprise depuis un certain temps, et tout porte à croire que la Chine pourrait être impliquée dans ce projet, puisque les autorités marocaines sont en négociation avec China Communicatios Constructions Co (CCCC), qui pourrait être l'entreprise sélectionnée pour ce travail.
Tous ces pipelines permettront au Maroc de disposer de son propre approvisionnement en cette ressource. Il pourrait ainsi oublier son voisin algérien, puisque les relations se sont refroidies ces derniers temps et que la nation algérienne a décidé de fermer plusieurs canaux qui approvisionnaient le Royaume depuis octobre dernier.