Le Maroc, un partenaire commercial clé des BRICS qui ne fait pas encore partie du groupe
La réunion des pays BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) qui s'est tenue la semaine dernière à Johannesburg n'a pas réservé de surprises quant à l'arrivée de nouveaux membres dans le groupe, dont ni le Maroc ni l'Algérie ne font partie pour le moment.
Lors du 15e sommet des BRICS, auquel Vladimir Poutine n'a pas assisté personnellement, comme prévu, et qui a coïncidé avec le décès du leader du groupe Wagner, Evgueni Prigojine, les dirigeants des quatre autres pays ont annoncé l'élargissement de l'alliance pour contrecarrer la domination des pays du bloc occidental dans l'économie mondiale.
Lula da Silva (Brésil), Narendra Modi (Inde), Xi Jinping (Chine) et Cyril Ramaphosa (Afrique du Sud), ce dernier en tant qu'hôte et porte-parole, ont déclaré que l'Argentine, l'Arabie saoudite, l'Égypte, l'Éthiopie, les Émirats arabes unis et l'Iran deviendront membres à part entière des BRICS à partir du 1er janvier 2024.
Les spéculations sur une éventuelle adhésion du Maroc ou de l'Algérie à ce groupe, qui est passé de cinq à onze membres et dont l'importance sur la scène économique internationale ne cesse de croître, ont ainsi été mises en veilleuse.
Les cinq membres de l'alliance (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) représentent 26 % du PIB mondial, avec un PIB combiné de près de 26 000 milliards de dollars et une population de plus de 3,24 milliards d'habitants.
Les échanges commerciaux de ces cinq pays représentent 20 % du commerce mondial, mais ils ne disposent que de 15 % des droits de vote au sein du Fonds monétaire international (FMI).
Commerce BRICS-Maroc
Au cours des dernières semaines, il a été question de l'adhésion du Maroc au groupe, bien que le ministère marocain des affaires étrangères ait catégoriquement démenti cette intention, car le gouvernement marocain ne voit pas d'un bon œil le caractère agressif des exigences du gouvernement sud-africain, organisateur et hôte du 15e sommet des BRICS.
Malgré cela, le Maroc entretient d'importantes relations bilatérales avec les autres membres du groupe. Selon les données de Hespress, le commerce global du Maroc avec les cinq pays du groupe a atteint 179 milliards de dirhams (17,937 milliards de dollars) en 2022, ayant augmenté de près de 30 pour cent d'une année sur l'autre.
Les échanges entre le Maroc et le Brésil ont atteint 30,3 milliards de dirhams (3,036 milliards de dollars) en 2022, avec un excédent marocain équivalent à environ 4,1 milliards de dirhams (410 millions de dollars). Ce chiffre dépasse les 25,8 milliards de dirhams (2,585 milliards de dollars) qui représentaient le volume des échanges en 2021.
En 2022, les exportations marocaines vers le Brésil ont baissé de 5,6 %, tandis que les importations ont augmenté de 72 % en glissement annuel.
Avec la Russie, le Maroc entretient une relation de dépendance pour son approvisionnement en carburant, ce qui se traduit par le fait que, sur les 23,7 milliards de Dh (2,374 milliards de dollars) d'échanges commerciaux entre les deux pays en 2022, la majeure partie des 22,8 milliards de Dh (2,28 milliards de dollars) correspond à des importations marocaines, contre seulement 905 millions de Dh (90,7 millions de dollars) d'exportations, un chiffre qui a progressivement baissé depuis 2018.
La Chine maintient son statut de premier partenaire commercial asiatique du Maroc, avec des échanges évalués à 77,4 milliards de Dh (7,756 milliards de dollars).
Comme dans le cas précédent, la majeure partie de ces échanges correspond aux importations marocaines (74 milliards de dirhams, 7,415 milliards de dollars), contre des exportations de seulement 3,3 milliards de dirhams (330 millions de dollars), ce qui entraîne un déficit commercial très important, que le gouvernement marocain tente de réduire.
Quant à l'Inde, les échanges commerciaux entre le Maroc et l'Inde sont beaucoup plus équilibrés, avec des exportations marocaines de 27,2 milliards de dirhams (2,725 milliards de dollars) contre des importations de 14 milliards de dirhams (1,402 milliards de dollars). Cet excédent commercial est principalement dû aux exportations marocaines de phosphates, d'acide phosphorique et d'engrais.
Enfin, si les relations bilatérales entre le Maroc et l'Afrique du Sud sont nettement perfectibles, les échanges commerciaux entre les deux pays ont atteint 6,4 milliards de dirhams (641 millions de dollars) en 2022 et progressent d'année en année.