Le Maroc présente ses priorités en matière d'eau et d'agriculture lors du Salon international de l'agriculture

1. Agriculture 
2. Plus d'un milliard de mètres cubes d'eau dessalée d'ici 2030  
3. Signature de deux accords stratégiques 

Après l'inauguration du Salon international de l'agriculture du Maroc (SIAM) par le prince héritier Mulay El Hassan, ce fut au tour des responsables des ministères concernés, à savoir ceux de l'Agriculture et de l'Équipement et de l'Eau, de prendre la parole.

Ahmed el Bouari, ministre de l'Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Ressources hydrauliques, et Nizar Baraka, ministre de l'Équipement et de l'Eau, ont défini les priorités du pays en matière de gestion des ressources hydrauliques et agricoles, et ont signé deux accords stratégiques pour une meilleure convergence entre les deux ministères. 

Agriculture 

Dans son discours d'ouverture du Salon international de l'agriculture du Maroc, le ministre de l'Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Ressources hydriques, Ahmed el Bouari, a insisté sur l'importance de la tenue annuelle du SIAM, qui rassemble des experts, des hauts responsables et des chercheurs à la recherche de solutions innovantes pour faire face aux défis du stress hydrique provoqué par sept années consécutives de sécheresse. 

« Grâce aux mesures proactives prises par le ministère, conformément aux orientations royales, nous avons pu maintenir les activités agricoles et approvisionner le marché national en denrées alimentaires tout au long de ces saisons », a précisé El Bouari, qui a ajouté : « nous continuons à mettre en œuvre la stratégie Génération verte 2020-2030, en commençant par l'examen des cinq dernières années afin de bien nous adapter aux nouveaux défis de l'avenir ». 

Le ministre a affirmé que « la saison agricole de cette année est considérée comme prometteuse grâce aux pluies que nous avons connues en mars et avril, qui ont contribué de manière significative à l'amélioration des ressources en eau du Royaume ».  

Selon les statistiques du ministère de l'Agriculture, la production céréalière atteindra cette année 44 millions de quintaux, soit une augmentation de 41 % par rapport à l'année dernière. Une amélioration considérable de la croissance de la productivité agricole est également attendue, qui atteindra 5,1 %, contre -4,8 % en 2024. 

Dans le cadre de l'amélioration de l'efficacité de l'irrigation et du renforcement de la capacité du Maroc à faire face aux défis climatiques, El Bouari a rappelé les plans et programmes lancés par le ministère pour améliorer l'élevage et accompagner les éleveurs, sans perdre de vue l'objectif primordial de satisfaire 80 % des besoins en eau agricole d'ici 2030. 

Ahmed El Bouari a souligné les principales priorités du Maroc en matière d'eau et d'agriculture, qui sont les suivantes : 

• Rechercher et activer la convergence entre les secteurs de l'eau et de l'agriculture dans le cadre de la mise en œuvre de la Stratégie verte 2020-2030 et du Programme national d'irrigation 2020-2027. 
• Augmenter l'offre en eau grâce à l'entretien, la construction et la programmation de barrages. 
• Construire des stations de dessalement de l'eau de mer. 
• Utiliser les énergies renouvelables dans la production d'eau dessalée. 
• Rationaliser et ratifier l'utilisation de l'eau agricole et la gestion de cette ressource. 
• Augmenter et améliorer l'utilisation des eaux usées. 

Plus d'un milliard de mètres cubes d'eau dessalée d'ici 2030  

Pour sa part, le ministre de l'Équipement et de l'Eau du Royaume du Maroc, Nizar Baraka, a rappelé la politique du Maroc en matière d'eau, inspirée de la vision du roi Mohammed VI, qui vise à relever les défis économiques, sociaux et environnementaux et insiste sur la mise à jour constante de la situation hydrique dans le pays, y compris dans les zones urbaines et rurales. 

Baraka a expliqué comment le Maroc avait adopté une approche proactive, tenant compte des obstacles liés aux changements climatiques aggravés par les années successives de sécheresse. Grâce à la volonté royale d'assurer 100 % de l'approvisionnement en eau potable et au moins 80 % de l'eau agricole à l'horizon 2030, la politique de l'eau s'appuie sur les leviers suivants : 

• Augmenter les ressources en eau traditionnelles, qui comptent 154 barrages de taille moyenne et grande, 16 barrages en cours de construction et trois barrages prévus qui entreront en service en 2030. 
• Assurer la gestion durable des barrages. 
• Accélérer la construction de stations de dessalement de l'eau comme ressource non conventionnelle (Dajla, Casablanca, Nador, Tiznit). 
• Produire plus de 1,7 milliard de mètres cubes d'eau dessalée en 2030, dont 500 millions entièrement consacrés à l'irrigation. 
• Renforcer la solidarité entre les différentes ressources en eau traditionnelles et non conventionnelles, ainsi qu'entre les zones côtières et intérieures du pays. 
• Réutiliser les eaux usées pour l'irrigation des espaces verts. 
• Sensibiliser et informer les citoyens en collaboration avec les acteurs des secteurs industriel, agricole et social. 

Signature de deux accords stratégiques 

Lors de la séance d'ouverture de la 17e édition du SIAM, le 22 avril, deux accords ont été signés à Meknès entre le ministère de l'Équipement et de l'Eau et le ministère de l'Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Ressources hydriques, dans le cadre de l'amélioration de la convergence des politiques de gestion des ressources hydriques au service de l'agriculture.

El Bouari et Baraka ont souligné ensemble l'importance de ces accords pour l'amélioration de la gestion et de la bonne gouvernance dans la politique de l'eau adoptée par le Maroc conformément à l'initiative royale. 

Le premier accord vise à renforcer la collaboration en matière de mise à disposition et d'exploitation de services climatiques à forte valeur ajoutée pour l'agriculture. 

Il s'agit de l'échange de données météorologiques et climatiques, de la recherche appliquée, de la formation et de l'intégration de ces données dans les politiques agricoles, afin de soutenir la stratégie agricole nationale à l'horizon 2030. 

Le deuxième accord porte sur la gestion participative de la nappe phréatique de Sais dans la région de Fès-Meknès. Il s'agit d'un contrat innovant qui engage toutes les parties prenantes et prévoit notamment la régulation des prélèvements, l'utilisation complémentaire des eaux de surface provenant du barrage et la promotion de pratiques agricoles durables.