Le Maroc va investir plus d'argent pour résoudre la crise de l'eau
Le gouvernement marocain va accélérer la transition vers des sources d'eau non conventionnelles, telles que l'eau de mer dessalée, dans le cadre du Programme national d'approvisionnement en eau potable et d'irrigation. Le roi Mohammed VI ordonne au gouvernement d'investir 14,3 millions de dollars supplémentaires pour faire face à la crise de l'eau. Le monarque marocain a donné son feu vert pour augmenter le budget du Programme national d'irrigation et d'alimentation en eau potable 2020-2027 à 14,33 milliards de dollars.
Les directives ont été données par le roi Mohammed VI lors d'une réunion qui s'est tenue mardi au Palais royal de Rabat. Le programme national d'approvisionnement en eau potable et d'irrigation était au centre de la réunion, qui s'est tenue pour suivre l'avancement de sa mise en œuvre. Nizar Baraka, ministre des Machines et de l'Eau, a présenté au monarque un exposé sur la situation de l'eau et l'évolution des différents volets du programme au cours de la réunion.
Cette réunion de travail s'est déroulée en présence du chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, du conseiller de SM le Roi, Fouad Ali El Himma, du ministre de l'Intérieur, Abdelouafi Laftit, de la ministre de l'Economie et des Finances, Nadia Fettah, du ministre de l'Equipement et de l'Eau, Nizar Baraka, de la ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali, et du directeur de l'Office national de l'électricité et de l'eau potable, Abderrahim El Hafidi.
À travers le programme national, le gouvernement s'emploie à relier les bassins fluviaux du Sebou, du Bouregreg et de l'Oum Er-Rbia en construisant de nouveaux barrages et en améliorant les prix d'une vingtaine de réservoirs existants, ce qui portera la capacité de stockage du Royaume à 6,6 millions de mètres cubes d'eau douce. Le gouvernement accélérera également la transition vers des sources d'eau alternatives, telles que l'eau de mer dessalée, et augmentera le pourcentage des capacités de réutilisation des eaux usées traitées dans le cadre du programme présenté par le roi Mohammed VI.
Des plans visant à accroître l'accès à l'eau potable dans les zones rurales sont également inclus dans le programme. Ces dernières années, la stratégie de développement du Maroc a mis l'accent sur la lutte contre la pénurie d'eau. Pour ce faire, le pays a lancé un plan sur 30 ans d'une valeur de 37,6 milliards de dollars US qui vise à améliorer les réseaux nationaux d'eau pour l'usage domestique et agricole, ainsi qu'à protéger les réserves d'eau affectées par le changement climatique.
Les ressources en eau du Royaume étant affectées par la croissance démographique et l'expansion des activités agricoles, la pénurie d'eau constitue un obstacle majeur aux objectifs de développement économique et social du pays. Selon les données de la Banque mondiale, le secteur agricole utilise à lui seul environ 88 % des ressources en eau du pays. Avec une consommation d'eau annuelle moyenne de seulement 645 mètres cubes en 2015, le Maroc dispose de l'une des ressources en eau par habitant les plus faibles au monde, bien en dessous du seuil mondial de pauvreté en eau de 1 000 mètres cubes.
L'objectif de ce projet, selon Nizar Baraka, est d'"éviter que 500 à 800 millions de mètres cubes d'eau ne se déversent dans la mer et d'assurer les besoins en eau potable et en irrigation au niveau de tous ces bassins". Le traitement des eaux usées, qui devrait être de 100 millions/m3 au lieu de 30 millions/m3, a également été abordé lors de cette réunion, selon Nizar Baraka, qui précise que ces mesures contribueront à la conservation de l'eau et à la protection de la nappe phréatique.
Selon les rapports de la Banque mondiale, les ressources en eau du Maroc par personne pourraient chuter à 500 mètres cubes d'ici à 2050, approchant ainsi la norme internationale d'extrême pénurie d'eau. Le pays a donc lancé un certain nombre de projets visant à atténuer les effets du changement climatique sur ses ressources en eau, notamment la construction de 20 barrages d'une capacité de stockage combinée de 5,38 millions de mètres cubes. En outre, l'accent a été mis sur les moyens d'améliorer l'efficacité de l'eau et de réduire les fuites dans les systèmes d'irrigation et d'eau potable, ainsi que sur l'accélération de l'irrigation au goutte-à-goutte pour couvrir un million d'hectares d'ici à 2030.
Les investissements marocains dans les projets de dessalement comprennent trois stations qui ont une capacité de production quotidienne combinée de plus de 200 000 mètres cubes et sont actuellement en cours de construction. Afin de maximiser l'utilisation de l'eau dans l'agriculture, le Maroc fait également de l'adoption de réseaux d'irrigation une priorité absolue.