Le ministre turc des finances démissionne en raison de problèmes de santé
Le ministre turc des finances et du trésor, Berat Albayrak, a quitté son poste le 8 novembre dernier en raison de problèmes de santé, selon un communiqué de presse de la présidence de la République de Turquie. Dans la note Recep Tayyip Erdogan, le président turc a accepté la démission de son gendre Albayrak et a annoncé le nom de son remplaçant Lotfi Alwan, qui était auparavant vice-premier ministre.
Par le biais de son compte Instagram, Albayrak a publié qu'après cette démission, il consacrera plus de temps à sa famille. « J'ai décidé de ne pas poursuivre ma fonction ministérielle que j'exerce depuis cinq ans. Dorénavant, je passerai plus de temps avec mon père, ma mère, ma femme et mes enfants, qui m'ont toujours soutenu pendant cette période », a-t-il déclaré dans son compte Instagram.
Erdogan a accepté dimanche la démission du ministre des finances, son gendre Berat Albayrak. Cette démission est également intervenue au lendemain de la destitution du gouverneur de la banque centrale Murat Uysal, afin de permettre à l'administration d'Erdogan de lancer une nouvelle stratégie économique et monétaire.
Le nouveau gouverneur de la Banque centrale, Naci Agbal, travaille au remplacement des membres du Comité de politique monétaire proche d'Albayrak, selon des sources proches de la question citée par Bloomberg.
« Au moment où les pays développés connaissent de graves difficultés économiques dues à la pandémie de coronavirus (...) notre pays a subi le moins de dommages possibles à un moment critique grâce au ministre Albayrak », a loué le président.
Suite à l'annonce du nouveau leader économique du pays, la lire s'est redressée, de 6,5 % par rapport au dollar, après la chute qu'elle a subie. Depuis que l'Albayrak est entré en fonction en 2018, la monnaie nationale a perdu plus de 40 % de sa valeur.
Selon Arab News, la démission d'Albayrak pourrait être liée à un différend au sein du cercle restreint d'Erdogan, car les désaccords entre Albaytak et le ministre de l'Intérieur Suleyman Soylu sont bien connus.
Cette nouvelle ligne d'action et les différents changements apportés par Erdogan à la tête du ministère de l'économie et de la banque centrale ont fait rebondir la livre turque avec des augmentations allant jusqu'à 5 % par rapport à l'euro, à 9,5 unités par euro.
La monnaie turque a ainsi abandonné les creux historiques enregistrés vendredi dernier, lorsqu'elle a dépassé pour la première fois la barre des 10 unités par euro. Fin 2019, 6,66 lires ont suffi pour obtenir un euro, ce qui signifie un effondrement de plus de 33 % depuis le début de 2020.
Les élections aux États-Unis pourraient également être un facteur de pression supplémentaire pour la monnaie turque, qui est celle qui a le plus sombré en 2020. Les marchés ont écarté l'idée qu'une victoire nette de Joe Biden augmenterait le risque d'une détérioration des relations entre Washington et Ankara. Il y a quelques semaines, Bloomberg a qualifié la livre turque de « pire monnaie du monde », car elle a atteint un plancher historique en octobre.
La position de la Maison Blanche sur la Turquie pourrait jouer un rôle clé dans un contexte où les marchés craignent les sanctions occidentales contre le régime de Tayyip Erdogan.
La semaine dernière, il a été révélé que l'inflation en glissement annuel pour le mois d'octobre a atteint 11,89 %, ce qui a accru la pression sur les taux d'intérêt fixés à 10,25 % afin d'atténuer l'effondrement de la lire.