Moody's relève ses perspectives économiques pour la Tunisie
La crise économique aiguë et la situation politique instable ont conduit la Tunisie à devenir un pays où les inégalités sont omniprésentes. Depuis la révolution de 2011, la Tunisie a connu une transition démocratique qui s'est accompagnée de changements politiques et sociaux importants. La dernière en date a eu lieu aux premières heures du jeudi matin, après que le Parlement a approuvé le gouvernement de coalition proposé par le Premier ministre désigné Elyes Fakhfakh. Dans le même temps, l'agence de notation Moody's a relevé ses perspectives pour le pays du Maghreb de négative à stable, en conservant sa note de B2.
Malgré cela, les analystes américains n'ont toujours pas confiance dans la dette tunisienne, qu'ils considèrent comme « hautement spéculative ». L'agence de notation américaine reconnaît la réduction du déficit à 9 milliards de dinars (environ 2,9 milliards d'euros), soit 7,9 % du PIB en novembre 2019 contre 9,9 l'année précédente. Cette réduction est en partie due à la politique restrictive de la Banque centrale, dont le taux d'intérêt de 7,75 % est le plus élevé depuis une décennie.
Malgré cette légère amélioration, Moody's a décidé de ne pas modifier la note du pays, considérant la dette du pays comme « hautement spéculative » pour les investisseurs. Cette volatilité s'accompagne d'une faible croissance du pays, à peine 1 % en 2019 contre 2,5 % en 2018, ce que l'agence américaine juge « insuffisant pour établir une nouvelle dynamique socio-économique » selon le quotidien Jeune Afrique. Selon ces informations, Moody's a également reconnu la baisse de cinq points de pourcentage du PIB de la dette publique.
En outre, Moody's a critiqué l'impasse politique dans laquelle se trouve le pays. Elyes Fakhfakh a été chargé de former un nouveau gouvernement après que le Parlement a rejeté le cabinet proposé par Habib Jemli. L'objectif de ce nouvel exécutif est de s'attaquer à la situation économique compliquée et de « réaliser les objectifs de la révolution », a déclaré Fakhfakh. Cette crise politique et économique est responsable du retard de près de six mois de la sixième revue du FMI qui pourrait conduire à un décaissement de 409 millions de dollars.
Pendant ce temps, la Tunisie continue à chercher des devises étrangères dans d'autres pays comme l'Algérie. Le Premier ministre tunisien désigné, Elyes Fakhfakh, a promis, lors de son discours de défense au Parlement mercredi, une réforme « profonde » de l'Etat pour rétablir la stabilité économique et sociale, mais aussi « l'espoir » pour les citoyens.
La croissance économique progressive que la Tunisie a connue au cours de la dernière décennie s'est accompagnée d'une stagnation de l'économie en raison des complexités politiques, économiques et politiques dont souffre le pays. Bien que l'économie reste fragile, les dernières données publiées par Moody's montrent clairement que les mesures prises ces dernières années, telles que la loi de finances pour 2019, ont été utiles.