Le Niger s'associe au Maroc pour améliorer les transports en Afrique

Le Maroc et le Niger souhaitent travailler ensemble pour construire un réseau de transport intégré et efficace qui permettra à ce dernier de surmonter les difficultés liées à son absence de littoral 
  1. Solidarité africaine et partenariat durable
  2. Moyens de renforcer les relations bilatérales
  3. Stimuler le commerce avec le Maroc

Le Maroc et le Niger souhaitent approfondir leurs relations bilatérales, notamment en matière de coopération dans le secteur des transports. Le 16 juillet dernier, le ministre marocain des Transports et de la Logistique, Abdessamad Kayouh, a rencontré le ministre nigérien des Transports et de l'Aviation civile, le colonel Abdourahamane Amadou, dans le but d'élargir la coopération bilatérale en matière de transport et de logistique, et d'explorer les possibilités de coopération dans les secteurs ferroviaire, aérien et routier. 

Cette réunion a réaffirmé l'engagement du Maroc à établir un partenariat bénéfique avec le Niger dans le domaine des transports, en mettant l'accent sur la formation, l'échange de connaissances et l'appui technique. 

À cette occasion, le Maroc a offert son expérience et son expertise en matière de sécurité routière, de développement du réseau ferroviaire et de modernisation des infrastructures aéroportuaires, soulignant sa volonté de partager son expérience avec le Niger, notamment à travers des programmes de formation technique avancée destinés aux étudiants de ce pays. 

 

Le président du Niger, Mohamed Bazoum - PHOTO/@PrésidenceNiger

Solidarité africaine et partenariat durable

La réunion des ministres des deux pays, qui s'est tenue dans la capitale marocaine, Rabat, est l'occasion de renouveler l'engagement croissant du Maroc envers ses partenaires africains, notamment en matière d'échange de connaissances techniques et de développement des infrastructures avec d'autres pays du continent. 

Lors de sa visite de travail au Maroc, le ministre Abdourahamane Amadou a salué le soutien constant du Maroc au développement du Niger et a exprimé la volonté de son pays de renforcer les relations bilatérales à travers une solidarité africaine active et un partenariat durable. 

Dans cette optique, l'Initiative Atlantique lancée par le Roi Mohammed VI est cruciale pour renforcer les relations entre les nations africaines dans un cadre solidaire qui vise à relier les pays du Sahel en leur offrant une ouverture sur l'Atlantique. L'initiative royale vise à aider ces nations enclavées à accéder aux voies maritimes et à stimuler leurs échanges commerciaux, industriels et agricoles. 

Amadou a exprimé son admiration pour les réalisations du Maroc dans le secteur des transports, affirmant que l'objectif est de s'inspirer des meilleures pratiques marocaines en matière de gouvernance, de réglementation et de développement des infrastructures. 

Il a également fait part du souhait de son pays de bénéficier de l'expérience marocaine dans la création d'une compagnie aérienne nationale, le développement des réseaux ferroviaires et le renforcement de la sécurité routière, et a expliqué que le Nigeria souhaite construire un réseau de transport intégré et efficace afin de surmonter les défis liés à son enclavement. 

Le ministre des Transports et de l'Aviation civile du Niger, le colonel de division Abdourahamane Amadou - PHOTO/RÉSEAUX SOCIAUX

Moyens de renforcer les relations bilatérales

Depuis la visite historique de Mohammed VI au Niger en décembre 2016, les opportunités de partenariat et de coopération entre les deux pays ont commencé à se dessiner afin de consolider et d'accélérer le développement des relations bilatérales. 

Les deux pays ont pu s'efforcer de renforcer les voies traditionnelles de coopération et d'identifier de nouvelles pistes de collaboration, en se concentrant notamment sur des secteurs vitaux qui représentent l'avenir du continent. 

Le Maroc et le Niger poursuivent leur rapprochement stratégique à travers des projets communs de grande envergure, tels que le gazoduc Afrique-Atlantique, qui illustrent la coopération exemplaire entre les deux pays dans le domaine de l'énergie et leur engagement en faveur de l'intégration régionale. 

Le partage des connaissances en matière de formation professionnelle et d'employabilité des jeunes est une priorité de leur coopération bilatérale en matière d'emploi et de formation. L'objectif est de doter les jeunes de compétences pratiques, de favoriser leur intégration dans le monde du travail et de stimuler la croissance économique dans les deux pays. 

Les technologies numériques, qui permettent de développer des programmes de formation adaptés aux besoins du marché, font partie des différents domaines de collaboration entre le Niger et le Maroc. 

Avec une valeur totale des exportations de 47,5 milliards de dollars en 2024, le Niger, outre l'exportation de produits raffinés, de gaz naturel liquéfié (GNL) et de produits dérivés de ces hydrocarbures, cherche à diversifier et à développer son commerce extérieur, en réduisant sa dépendance aux hydrocarbures et en promouvant activement d'autres secteurs. C'est pourquoi le pays s'efforce de développer ses exportations agricoles, notamment le cacao, le coton et le caoutchouc, qui commencent à se développer.

Stimuler le commerce avec le Maroc

Le commerce entre le Niger et le Maroc est en pleine croissance, sans toutefois atteindre son véritable potentiel. Actuellement, le commerce bilatéral entre les deux pays ne représente que 1,88 % du commerce total du Niger, malgré une légère augmentation au cours des cinq dernières années.  

Pour sa part, l'évolution positive des relations économiques entre les deux pays a favorisé une coopération accrue dans les secteurs agricole et industriel et a encouragé les institutions financières des deux pays à collaborer pour faciliter le financement du commerce. 

À cet égard, le Niger et le Maroc ont l'intention de tirer le meilleur parti de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) et des accords bilatéraux existants afin d'accroître les échanges commerciaux et de contribuer à la croissance économique des deux nations. 

En effet, le Nigeria souhaite porter ses échanges commerciaux avec le Maroc à 2,5 milliards de dollars. Cet objectif nécessite la suppression des barrières commerciales afin de favoriser l'augmentation des exportations et des importations entre le Niger et le Maroc. 

Ces réformes législatives et la suppression des barrières commerciales stimuleront le commerce bilatéral, en particulier dans les secteurs des énergies renouvelables, des télécommunications et des services financiers, ainsi que le projet de gazoduc Afrique-Atlantique. 

À cela s'ajoute l'initiative visant à établir une liaison maritime directe entre le Niger et le Maroc afin de faciliter le transport de marchandises et de réduire les coûts logistiques, ce qui pourrait considérablement faciliter les échanges commerciaux entre les deux pays et stimuler les investissements.