La problématique des chauffeurs et des transporteurs entre le Maroc et l'Espagne
Le métier de chauffeur et de transporteur est très important. Le transport routier est l'un des secteurs économiques majeurs dans de nombreux pays, comme le Maroc et l'Espagne.
Compte tenu de l'importance de ce domaine, il existe des problèmes à résoudre qui touchent deux pays alliés stratégiques, le Maroc et l'Espagne.
D'une part, l'Espagne manque de chauffeurs et de professionnels du transport routier. Ainsi, 84 % des entreprises de transport et de logistique en Espagne ne trouvent pas de travailleurs qualifiés, en raison du manque de formation professionnelle dans ce domaine et de la fuite des talents qui entraîne une pénurie de main-d'œuvre et de travailleurs qualifiés dans le secteur. À cet égard, il existe un décalage important entre les besoins des entreprises, qui sont nombreux en matière de personnel qualifié pour la conduite et le secteur du transport routier, et la réalité actuelle du monde universitaire en matière de formation professionnelle, car peu de jeunes s'intéressent à ce type d'emploi.
L'Espagne a besoin de 25 000 transporteurs, des professionnels indispensables pour assurer l'approvisionnement en produits et le bon fonctionnement de la chaîne d'approvisionnement. Il s'agit là d'un problème important.
Permis de conduire marocains
Le problème du manque de chauffeurs et de transporteurs en Espagne pourrait être compensé par l'arrivée de travailleurs étrangers, comme c'est le cas dans d'autres secteurs, tels que la construction.
Mais ici s'ajoute un autre inconvénient lié à un pays très proche, le Maroc. Les citoyens marocains ont d'importantes difficultés à faire valider leur permis de conduire en Espagne.
De nombreux immigrants marocains manifestent sur le territoire espagnol pour demander la validation de leur permis de conduire obtenu au Maroc, ce qui leur ouvrirait beaucoup plus de possibilités de travailler en Espagne, y compris dans le secteur des transports. Mais ils se heurtent au refus de la Direction générale de la circulation routière (DGT), qui tente d'éviter la prolifération de permis faux ou achetés, notamment par des personnes qui se rendaient en Espagne pour obtenir facilement, voire illégalement, un permis de conduire qui était auparavant validé en Espagne.
Aujourd'hui, la DGT exige que le conducteur ait obtenu son permis de conduire dans le pays où il a sa résidence, ce qui signifie qu'elle ne reconnaît que les permis marocains des citoyens qui l'ont obtenu alors qu'ils avaient leur résidence au Maroc. L'inverse est également vrai : les Marocains de nationalité espagnole doivent obtenir leur permis sur le territoire espagnol pour qu'il soit légal.
Face à cette situation, les Marocains naturalisés espagnols manifestent pour demander la validation de leur permis de conduire. Dans l'intervalle, la DGT exige de passer des examens théoriques et pratiques pour obtenir le permis de conduire espagnol, ce qui est parfois compliqué en raison de problèmes linguistiques, par exemple.
Il est donc nécessaire de faire valider le permis de conduire, sauf s'il est nécessaire pour conduire pendant une courte période afin de passer des vacances, comme c'est le cas par exemple avec l'opération Traversée du détroit.
À ce stade, le Maroc a officiellement demandé à l'Espagne la validation du permis de conduire marocain sur le territoire espagnol, suite aux manifestations de citoyens marocains qui exigeaient de la DGT la suppression de l'obligation de passer un examen en Espagne pour obtenir le permis de conduire. Ou même que seul un examen pratique soit exigé, supprimant ainsi l'examen théorique, qui pose des problèmes en raison de la langue.
De nombreux conducteurs marocains sont arrêtés par les agents de la circulation en Espagne pour leur demander leurs papiers, ce qui leur vaut même des amendes de 500 euros. Cela cause d'importants désagréments.
La résolution de ce problème permettrait d'améliorer la situation de nombreux travailleurs marocains en Espagne et, peut-être, de remédier à la pénurie de conducteurs et de transporteurs dans le secteur espagnol des transports et de la logistique.