Le rail connaît une forte croissance au Maroc

Système ferroviaire marocain - PHOTO/FILE
Le réseau ferroviaire marocain enregistre un record de passagers grâce à des investissements historiques 

Le Maroc connaît une reprise remarquable dans le secteur ferroviaire, avec plus de 55 millions de passagers en 2024, soit une augmentation de 4 % par rapport à l'année précédente. Cette dynamique a été rendue possible grâce à une stratégie gouvernementale ambitieuse visant à moderniser l'infrastructure ferroviaire et à étendre le réseau à l'échelle nationale. 

Lors d'une réunion du conseil d'administration de l'Office national des chemins de fer (ONCF), présidée par le ministre des Transports Abdessamad Kayouh, les résultats obtenus au cours de l'année ont été passés en revue. Dans une déclaration à l'Agence officielle de presse marocaine, Kayouh a souligné les progrès réalisés au cours des deux dernières décennies grâce à la vision du roi Mohammed VI et a insisté sur le rôle central du rail en tant que moteur d'un modèle de transport durable, à faible émission de carbone et à fort impact socio-économique. 

Le chiffre d'affaires total de l'ONCF en 2024 a dépassé les 480 millions de dollars, grâce à la croissance du transport de passagers et à la reprise du transport de phosphates. Le transport de passagers a représenté environ 62 % du chiffre d'affaires. Sur le plan financier, le chiffre d'affaires total a atteint 2,76 milliards de dirhams marocains (environ 280 millions de dollars), soit une augmentation de 8 % par rapport à l'année précédente.  

Par ailleurs, le train à grande vitesse Al Boraq, symbole d'innovation et d'engagement écologique, a transporté plus de 5,5 millions de passagers, soit 6 % de plus qu'en 2023, générant un chiffre d'affaires de 78 millions de dollars, en hausse de 11 %.  

À cet égard, le directeur général de l'ONCF, Mohamed Rabie Al-Khalie, a souligné que 2024 a marqué un « saut qualitatif » dans la coopération stratégique grâce à de nouveaux partenariats qui soutiennent le projet d'extension de la ligne à grande vitesse entre Kénitra et Marrakech et la modernisation du réseau ferroviaire national. 

Train à grande vitesse Al-Boraq - PHOTO/ATALAYAR

En ce qui concerne le transport de marchandises, l'ONCF a généré un chiffre d'affaires de 70,4 millions de dollars, soit une augmentation de 10 % par rapport à l'année précédente. 8,5 millions de tonnes de marchandises générales et 12,8 millions de tonnes de phosphate ont été transportées, ce dernier enregistrant une augmentation spectaculaire de 46 % et générant 110 millions de dollars de chiffre d'affaires.

Malgré un contexte inflationniste, l'entreprise a réussi à maîtriser ses dépenses et a enregistré un résultat d'exploitation de 195 millions de dollars. Hors coûts d'infrastructure, le résultat d'exploitation affiche un excédent de 120 millions de dollars et un résultat net positif de 89,8 millions. 

Train ONCF dans une gare au Maroc - PHOTO/ATALAYAR

En 2024, l'ONCF a consacré 200 millions de dollars à des investissements, consolidant ainsi sa capacité de production et jetant les bases d'un nouveau cycle de développement. À l'horizon 2030, le gouvernement marocain prévoit un investissement total de 9,5 milliards de dollars dans les infrastructures ferroviaires et l'amélioration du service. 

Ce plan de transformation vise à étendre le réseau pour relier 43 villes (contre 23 actuellement), atteindre 87 % de la population (contre 51 % actuellement) et relier 12 aéroports et 12 ports (contre 1 aéroport et 6 ports actuellement). En outre, ces plans devraient créer 300 000 emplois directs et indirects