Tanger Med et Libreville impulsent l'avenir des ports africains

Forum portuaire africain 2025 : innovation, coopération et développement logistique - PHOTO/OPRAG
Tanger Med et Libreville mènent la transformation des ports africains depuis le « Forum des ports africains 2025 : innovation, coopération et développement logistique »

L'Afrique redéfinit son avenir portuaire, et deux noms ressortent clairement dans cette transformation : Tanger Med et Libreville. Du 26 au 28 mai 2025, la capitale du Gabon a accueilli la 13e édition de l'Africa Ports Forum, un événement de référence pour le développement du secteur maritime africain. 

  1. Tanger Med : référence en matière d'excellence portuaire et de transformation numérique
  2. Libreville : une vision commune pour l'avenir portuaire africain
  3. Les ports d'Owendo et de Port-Gentil : piliers du développement logistique du Gabon
  4. Un forum à l'impact stratégique et régional
  5. Coopération, innovation et durabilité : les clés de l'avenir portuaire africain

Plus de 300 experts, responsables institutionnels et dirigeants du transport maritime et de la logistique y ont participé à des dialogues et à des réunions au cours desquels ils ont débattu des grands défis qui attendent les ports du continent africain. 

Alexandre Barro Chambrier, vice-président du Gabon - PHOTO/OPRAG

Loin d'être un simple espace de networking, le forum a cherché à tracer la feuille de route à suivre pour stimuler le développement des complexes portuaires à travers la numérisation, la durabilité environnementale, l'intégration logistique et la compétitivité portuaire aux niveaux régional, continental et mondial. 

Tanger Med : référence en matière d'excellence portuaire et de transformation numérique

Actuellement, le port de Tanger Med, le complexe le plus important et le plus opérationnel d'Afrique et du monde, et l'un des plus avancés de la Méditerranée, a démontré pourquoi il est considéré comme un modèle mondial d'efficacité. 

En participant au forum, par l'intermédiaire de Tanger Med Engineering, les responsables du port de Tanger ont montré comment l'alignement avec les ports gabonais peut marquer un tournant décisif dans le développement de ports clés pour ce pays africain, tels que les ports d'Owendo et de Port-Gentil. 

En janvier 2025, un accord clé a été signé entre l'OPRAG (Office des Ports et Rades du Gabon) et Tanger Med Engineering pour la mise en place de systèmes VTS/AIS de dernière génération dans les ports susmentionnés. Cette technologie améliore non seulement la sécurité maritime et le contrôle du trafic, mais permet également de progresser vers un modèle portuaire plus efficace, interconnecté et préparé aux défis du commerce mondial. 

Cette alliance entre le Gabon et le Maroc est un exemple supplémentaire des aspirations de coopération Sud-Sud dans le domaine portuaire et logistique du pays nord-africain, qui suit une stratégie alignée sur les objectifs de développement durable et de transformation numérique des infrastructures du continent africain, dans le cadre de l'Initiative royale de la façade atlantique promue par le roi du Maroc, Mohammed VI. 

Puerto de Tanger Med - REUTERS/ABDELHAK BALHAKI

Libreville : une vision commune pour l'avenir portuaire africain

La République gabonaise a montré sa volonté de prendre la tête du changement de feuille de route des ports africains, en organisant le Forum des ports africains 2025, en présence de son ministre des Transports, Ulrich Manfoumbi-Manfoumbi, et en présentant le projet « Gabon Smart Port 2030 » comme pilier stratégique et fondamental du développement national du secteur portuaire. 

Dans le même ordre d'idées, le directeur général de l'OPARG, Martin Boguikouma, a souligné que « l'avenir des institutions portuaires, non seulement au Gabon, mais sur tout le continent, passe par une forte transformation vers un écosystème logistique qui s'éloigne de l'administration classique actuelle ». 

Pour ce faire, Boguikouma a expliqué que la vision des dirigeants ne doit pas se concentrer uniquement sur la quantité de fret, mais qu'ils doivent suivre un plan de revalorisation de celui-ci, dans le but d'intégrer les progrès technologiques en Afrique, ce qui générerait davantage de commerce régional et international. Un peu comme le modèle suivi par le port de Tanger Med, récemment salué par le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Kenya, Musalia Mudavadi. 

Martin Boguikouma, directeur général de l'Office des Ports et Rades du Gabon (OPARG) - PHOTO/OPRAG

Les ports d'Owendo et de Port-Gentil : piliers du développement logistique du Gabon

C'est dans ce contexte que les autorités gabonaises souhaitent concentrer leurs efforts sur les deux grands pôles économiques du pays : le port d'Owendo et le port de Port-Gentil. 

En ce qui concerne le port d'Owendo, premier hub maritime du pays avec plus de 6 millions de tonnes de marchandises traitées par an, sept quais actifs, un terminal à conteneurs de 130 000 EVP et une connexion directe avec le chemin de fer Transgabonais situé près de Libreville, la stratégie présentée lors du Forum des ports africains a souligné que les prévisions de croissance pour 2030 présentent des chiffres extraordinaires dans le secteur, avec une moyenne de 20 % par an. 

Les principales améliorations attendues sont l'ouverture de deux nouveaux quais et la création de meilleurs accès pour améliorer la mobilité au sein du complexe, afin qu'il puisse se consolider comme une plateforme encore plus importante au cours des cinq prochaines années, en corrélation avec le plan Gabon Smart Port 2030. 

De son côté, le port de Port-Gentil, situé sur l'île de Mandji, revêt une importance vitale pour le secteur des hydrocarbures, car il est considéré comme une infrastructure stratégique dans le secteur énergétique, ainsi que pour la pêche commerciale, troisième secteur commercial qui contribue le plus au produit intérieur brut du pays. 

Il peut accueillir des navires de plus de 200 mètres de long et de plus de 80 000 TPL. Toutefois, les réformes prévues pour augmenter sa capacité devraient en faire le port le plus important de l'industrie pétrolière du continent africain. 

Forum portuaire africain 2025 : innovation, coopération et développement logistique - PHOTO/OPRAG

Un forum à l'impact stratégique et régional

Au cours des trois jours du forum, axé sur le thème « Les nouveaux moteurs de l'excellence portuaire », outre les tables rondes et les conférences annoncées dans le programme, des tables rondes thématiques ont été organisées sur les modèles de gouvernance portuaire durable, l'innovation technologique et la transformation numérique, la coopération intra-africaine et les partenariats public-privé. 

Ces tables rondes ont réuni des institutions internationales telles que la SFI (Société financière internationale), l'OCDE, la Banque mondiale, l'AUDA-NEPAD, la PMAESA et des organismes régionaux tels que l'Agpaoc-Pmawca. 

Le plus marquant de tous a été la présentation de l'OPRAG sur la « Renaissance portuaire du Gabon ». Une table ronde qui a montré la voie à suivre pour mettre en place une stratégie adéquate à moyen et long terme en attirant de grands investisseurs. 

Ulrich Manfoumbi-Manfoumbi, ministre des Transports, de la Marine et de la Logistique du Gabon - PHOTO/OPRAG

Coopération, innovation et durabilité : les clés de l'avenir portuaire africain

Enfin, le forum a souligné la vision commune de tous les ports africains quant à leur rôle en tant que pôles économiques et d'intégration régionale. Certaines des conclusions ont mis en évidence la nécessité de garantir la sécurité maritime, d'investir dans la technologie et de créer des cadres juridiques facilitant les échanges commerciaux entre les pays africains et avec le reste du monde. 

Hind Sidqui, directrice de One Africa Forums - PHOTO/OPRAG

C'est ce qu'a souligné Hind Sidqui, directrice de One Africa Forums : « Libreville est aujourd'hui un modèle régional grâce à sa vision, à sa rigueur opérationnelle et au leadership de l'OPRAG. Ce forum marque le début d'une nouvelle ère pour la coopération portuaire africaine ». 

Libreville et Tanger Med sont la preuve que la construction d'infrastructures modernes, efficaces, durables et compétitives n'est pas une utopie pour les pays africains.