Voici la stratégie portuaire du Maroc à l'horizon 2030

Port de Tanger Med - PHOTO/AFP
Le Maroc dispose d'un plan stratégique pour son secteur portuaire à l'horizon 2030 afin d'améliorer la compétitivité de l'économie marocaine et de trouver des solutions à ses besoins aux niveaux national, régional, local et sectoriel 
  1. Répondre à la demande croissante
  2. Facteurs contribuant à l'augmentation de la demande
  3. L'infrastructure portuaire en chiffres
  4. Stratégie portuaire 2030
  5. Programme d'investissement

Compte tenu de sa position géographique importante et de sa disponibilité dans le port méditerranéen de Tanger, le Maroc aspire à occuper une place de choix sur le marché maritime méditerranéen et à tirer profit de toutes les opportunités dans la région, grâce à sa stratégie portuaire à l'horizon 2030. 

La politique portuaire nationale vise à satisfaire la demande portuaire en valorisant les atouts du pays, la mise en place des équilibres régionaux du Royaume. À cette fin, le pays nord-africain adopte un régime d'investissement qui tient compte des possibilités de financement disponibles, identifie les priorités et fait des parties prenantes un partenaire afin de mettre en œuvre les projets avec la qualité et la rapidité nécessaires. 

Répondre à la demande croissante

La stratégie portuaire marocaine considère que les ports marocains représentent un levier économique pour suivre la tendance mondiale.  

Pour les 20 prochaines années, la vision du secteur portuaire est basée sur un développement cohérent avec les politiques d'aménagement du territoire national et de préservation de l'environnement. 

Face à l'augmentation de la demande future des ports (290 à 370 millions de tonnes par an à l'horizon 2030), la garantie de la qualité des services offerts et l'amélioration de la performance et de la compétitivité du transit par les ports imposent au système portuaire marocain d'apporter de manière anticipée les réponses nécessaires. 

Il convient de rappeler que les transformations qui accompagneront cette demande doivent prendre en compte la relation harmonieuse entre la ville et le port ; ainsi que l'adoption d'une nouvelle approche pour améliorer les performances et accroître la compétitivité. 

La réforme du système portuaire qui vise à créer de la valeur ajoutée pour les acteurs économiques du secteur portuaire, part des facteurs contribuant à l'augmentation de la demande. 

Port de Tanger Med, Maroc - PHOTO/ATALAYAR

Facteurs contribuant à l'augmentation de la demande

  • Les stratégies sectorielles adoptées et la proximité de l'Europe qui offre de nombreuses opportunités commerciales. 
  • La progression des industries du transport et de la logistique. 
  • Le développement du concept de Hub en termes de conteneurs et de vrac. 
  • L'ouverture de l'économie marocaine sur le monde avec des opportunités d'investissements nationaux et internationaux. 
  • Des secteurs en croissance continue : énergie, phosphate, aéronautique et automobile, pêche, agriculture et tourisme. 
  • L'impact des politiques et stratégies adoptées sur la production et la consommation. 

L'infrastructure portuaire en chiffres

Le secteur portuaire est composé de 13 ports ouverts au commerce extérieur, 10 ports de pêche régionaux, 9 ports de pêche locaux et 6 ports touristiques. 

L'infrastructure portuaire marocaine est composée de six principaux hubs :   

  • Le Hub Oriental : destiné à l'Europe, au bassin méditerranéen et aux pays du Maghreb. Il est composé du port de Nador qui sera soutenu par Nador West Med. 
  • Le Hub Nord-Ouest : porte d'entrée du détroit avec les ports de Tanger Med, Tanger Ville et Larache. C'est un hub très important pour le transit, le TIR et les ferries, les croisières et les loisirs. 
  • Le hub de Kénitra-Casablanca : il comprend les deux ports de Mohammedia et de Casablanca, ainsi que le nouveau port atlantique de Kénitra. Ses activités se concentrent sur l'énergie, les conteneurs, les croisières et les loisirs, entre autres activités conventionnelles. 
  • Le pôle Abda Doukkala : comprenant le port de Jorf Lasfar et Safi, ce qui en fait un centre d'industrie lourde, notamment l'énergie, le phosphate et ses dérivés (OCP) et les hydrocarbures. 
  •  Le Pôle Sus Tensift : représenté par le port d'Agadir qui est actif dans des secteurs tels que la pêche, les conteneurs, les croisières, ainsi que le tourisme. 
  •  Le Pôle des Ports du Sud : comprend trois ports principaux : Tantan, Laayoune et le Port Atlantique de Dakhla, ainsi que deux autres : Lamhiriz et Boujdour. Le cluster est ouvert à la pêche, à la logistique d'exportation, à l'aménagement du territoire et aux opportunités futures. 

Les 6 clusters portuaires contribuent à créer un régionalisme stratégique dans lequel, d'une part, un grand port joue un rôle fondamental et essentiel dans la préparation du territoire et la mise en œuvre des stratégies sectorielles, et d'autre part, les autres ports jouent un rôle complémentaire ou spécialisé. 

Stratégie portuaire du Maroc à l'horizon 2030

Stratégie portuaire 2030

Cette stratégie vise à améliorer la fourniture d'infrastructures, d'installations et de services portuaires internationalement reconnus, la promotion d'opportunités et la création de valeur ajoutée pour les agents économiques et les citoyens, dans le respect des règles d'exploitation responsable et durable de l'environnement. 

La stratégie des ports s'articule autour de sept axes : 

  • Rechercher de meilleures performances en encourageant l'innovation. 
  • Améliorer les performances logistiques. 
  • Utiliser au mieux les infrastructures portuaires. 
  • Bien se positionner dans le contexte national, régional et international. 
  • Consolider le rôle des ports dans le développement économique. 
  • Intégrer les objectifs environnementaux et urbains dès la phase de conceptualisation des projets d'investissement. 
  • Accroître leur capacité d'adaptation aux changements à long terme.

Programme d'investissement

La réhabilitation du secteur portuaire, au cours des 10 dernières années, a nécessité un investissement annuel de 3 milliards de dirhams. Au cours de cette période, la demande de ports ou de flux commerciaux a augmenté régulièrement, atteignant un taux de 6% par an, grâce aux politiques nationales de développement économique et social. 

La mise en place d'infrastructures dans le secteur portuaire, dans les 20 prochaines années, nécessite également des investissements très importants et une compatibilité entre les ambitions de la stratégie portuaire et la demande croissante de ports. 

En raison des transformations majeures qui auront lieu en 2030, ces investissements seront mis en œuvre progressivement en fonction des priorités. Le programme d'investissement implique le financement de projets stratégiques clés pour façonner l'avenir du système portuaire marocain. 

Il convient de souligner que ces investissements sont financés par l'État ou les agences portuaires ou par les acteurs privés du secteur à travers des partenariats public-privé. Tout au long de la phase de mise en œuvre, le programme d'investissement est ajusté et adapté au développement des stratégies nationales et internationales, ainsi qu'à l'évolution de la demande portuaire.