E-Blagh, la grande réussite de la DGSN marocaine
La salle de commandement de la Direction générale de la sûreté nationale marocaine (DGSN) a traité efficacement plus de 7 000 signalements d'escroquerie, de menaces, d'extorsion, de violence, d'incitation et d'apologie d'actes terroristes depuis le mois de juin.
Grâce au fonctionnement de la plateforme électronique lancée par la DGSN, E-Blagh, les citoyens marocains ont signalé la publication de contenus illégaux sur internet à 7 083 reprises. Selon l'agence dirigée par Abdellatif Hammouchi, 6 788 plaintes relatives à des délits en ligne ont été traitées depuis le mois de juin.
Sur l'ensemble des rapports reçus, la majorité (60 %) concernait des escroqueries et des fraudes en ligne, suivie par le chantage sexuel (20 %), la diffamation et les insultes (10 %), les actes de violence ou les menaces (5 %) et les contenus promouvant la commission de crimes (5 %).
L'équipe technique de la plateforme a réalisé des évaluations et des diagnostics pour identifier les cas de trafic de drogue, d'exploitation sexuelle et d'autres délits, avant de transmettre les informations à la police judiciaire. Cette initiative citoyenne, qui se poursuivra dans le temps, est un succès.
Les actions menées ont permis d'informer le ministère public afin qu'il entame des enquêtes judiciaires, conformément à ses instructions. Sous la supervision des parquets concernés, les enquêtes ont permis d'identifier 82 personnes soupçonnées d'avoir commis des crimes ou des délits répréhensibles et 23 personnes ont été déférées devant les tribunaux, tandis que des mandats de recherche ont été délivrés dans tout le pays pour neuf autres suspects.
Les autorités continuent d'enquêter sur d'autres personnes soupçonnées d'être impliquées dans des crimes. La plateforme numérique E-Blagh a enregistré 295 signalements d'apologie et d'incitation au terrorisme et à la radicalisation au cours de cette période. 85 personnes ont été associées à des activités en ligne soutenant Daesh et des enquêtes ont été ouvertes. Le niveau de confiance et d'interaction positive avec la plateforme a également été élevé.
Au cours des trois premiers mois, 4 117 signalements avec identité complète ont été reçus, ce qui équivaut à plus de deux tiers de tous les signalements reçus. En outre, 564 rapports ont été reçus de pays étrangers, notamment de pays européens, asiatiques, du Moyen-Orient et d'Afrique du nord.
La plateforme a été annoncée lors de la cinquième édition des Journées Portes Ouvertes (JPO) de la DGSN, à l'occasion du 68e anniversaire de la création de l'institution. Développée par la DGST et la DGSN, la plateforme vise à impliquer les Marocains dans la lutte contre la criminalité numérique.
C'est ce qu'a déclaré Laila Zouine, commissaire principal et responsable du service de la preuve pénale et de la photographie à la Direction centrale de la police judiciaire à la DGSN : « Cette plateforme permet aux utilisateurs de signaler les contenus illicites en ligne 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, qu'ils soient victimes ou simplement au courant ».
Le signalement est toujours une action que les citoyens redoutent car ils craignent que leurs données soient rendues publiques. Face à cette suspicion, la DGSN conformément à la loi marocaine sur la protection des données, la priorité est de préserver la confidentialité des données du dénonciateur. Parmi les options proposées par la plateforme, le signalement totalement anonyme est autorisé.
La DGSN estime que cela peut contribuer à améliorer le sentiment de sécurité au sein de la population. L'objectif est très clair : renforcer la relation entre la sécurité publique et les citoyens afin d'unir les forces dans la lutte contre la criminalité numérique.