Le Maroc pourrait approvisionner l'Europe en énergies renouvelables
L'Europe a de plus en plus de possibilités de tisser des liens avec l'Afrique, et le Premier ministre portugais, Antonio Costa, a vu dans le Maroc une occasion d'encourager l'entrée des énergies renouvelables au Portugal. "Si nous pouvons produire de l'énergie renouvelable à partir de sources solaires à un coût moindre, le Maroc, pour de nombreuses raisons, sera en mesure de le faire", a déclaré António Costa au parlement portugais, selon le portail d'information expresso.pt.
En raison de la proximité du Portugal avec le Maroc, le Premier ministre voit le pays portugais comme un pont possible entre l'Afrique et l'Europe pour la fourniture d'énergie propre, ce qu'il considère comme un créneau de coopération que l'Union européenne peut et doit développer afin d'atteindre la sécurité énergétique.
Ces déclarations ont été faites à un moment clé pour l'Europe et pour la consommation d'électricité. A tel point que cette question énergétique a été un thème central du sommet du Conseil européen qui s'est tenu les 21 et 22 octobre à Bruxelles. La récente augmentation drastique des prix de l'énergie a été abordée et les répercussions des hausses de prix pour les citoyens ont été examinées.
Le Premier ministre portugais a noté sur son compte Twitter qu'il a vu lors de ce sommet "un large consensus sur la nécessité d'accélérer le processus de transition énergétique". Pour sa part, le compte officiel du cabinet du ministère de l'État et des entreprises a publié les déclarations de Thiago Antunes, secrétaire d'État adjoint, concernant la "nécessité d'une véritable Union de l'énergie, avec des marchés plus intégrés et interconnectés" et la "diversification de nos sources d'approvisionnement".
Parallèlement au sommet du Conseil de l'UE, la quatrième édition du Forum Eurafricain, promu par le Conseil de la Diaspora, s'est également tenue pour rapprocher les liens de libre-échange et d'interaction entre l'Europe et l'Afrique. Le ministre d'État et des affaires étrangères portugais, Augusto Santos Silva, s'est adressé au sommet, affirmant que l'Europe et l'Afrique sont des voisins proches et des réalités complémentaires, et que la coopération euro-africaine est un partenariat d'égal à égal.
C'est pourquoi le Portugal souhaite jeter des ponts avec son pays voisin afin d'obtenir des solutions urgentes aux problèmes de sécurité énergétique de l'UE, ainsi que de coopérer sur d'autres questions économiques. Cette nouvelle demande de coopération n'est pas la première entre les deux pays. Le Maroc et le Portugal se sont déjà entendus sur d'autres questions liées à l'énergie, comme la déclaration signée le 2 février à Rabat sur la coopération en matière d'hydrogène vert, qui visait à jeter les bases du développement des énergies propres entre les deux pays. Le ministre de l’Énergie, des mines et de l'environnement, Aziz Rabbah, et son homologue portugais, Matos Fernandez, ont resserré leurs liens pour créer des stratégies de décarbonisation liées à l'accord de Paris et pour promouvoir la demande commerciale d'hydrogène vert au profit des deux pays.
Cependant, l'accord entre le Portugal et le Maroc qui est maintenant recherché est différent et relève du plan marocain d'énergie solaire ou du "projet marocain d'énergie solaire". Cette nouvelle politique vise à faire du Maroc un pays de référence dans le domaine de l'énergie solaire avec la construction de cinq nouveaux centres solaires dans différentes régions du pays. L'objectif principal de la proposition marocaine est de réduire la dépendance énergétique du Royaume et de lutter contre le changement climatique, en protégeant l'environnement en limitant les émissions de gaz à effet de serre, entre autres mesures. Le projet, qui implique également un transfert de savoir-faire, promeut une industrie intégrée de l'énergie solaire qui dessale l'eau de mer afin d'obtenir davantage de ressources pour le Maroc.
Ce projet marocain d'énergie solaire pourrait offrir un approvisionnement à d'autres pays si les résultats attendus sont atteints, ce qui a sensibilisé le Premier ministre portugais à l'opportunité de produire de l'énergie renouvelable à moindre coût.