Space X et l'Université Mohammed V lancent deux nanosatellites marocains

Université Mohammed V à Rabat - PHOTO/https://es.wikipedia.org/wiki/Universidad_Mohamed_V#/media/Archivo:UM5_Presidence.jpg
En collaboration avec Space X, les nanosatellites « UM5-EOSat » et « UM5-Ribat » ont été mis en orbite par le lanceur Falcon 9
  1. Qu'est-ce qu'un nanosatellite ?
  2. Avantages des nanosatellites
  3. Quelles missions rempliront UM5-EOSat et UM5-Ribat ? 

En collaboration avec le Centre national de la recherche scientifique et technique (CNRST) et le Centre royal d'études et de recherches spatiales de l'Université Mohammed V, et avec l'aide de la base de Vandenberg en Californie (États-Unis), propriété de Space X, les deux premiers nanosatellites développés par une université dans l'histoire de l'Afrique ont été lancés.  

Les deux satellites ont été mis en orbite le 16 août à 19h56 (GMT+1). Cette réalisation marque un tournant dans l'aéronautique marocaine.

La fusée Falcon 9 de SpaceX au Centre spatial Kennedy à Cap Canaveral, Floride, États-Unis - REUTERS/JOE SKIPPER

Qu'est-ce qu'un nanosatellite ?

Contrairement aux satellites conventionnels, les nouveaux nanosatellites représentent l'avenir de la technologie spatiale. La principale caractéristique qui différencie les nanosatellites des satellites est leur poids. Tant que le dispositif pèse moins de 10 kilogrammes, il est considéré comme un nanosatellite.  

Dans le cas d'UM5-EOSat et d'UM5-Ribat, le poids est de 4 kilogrammes pour des dimensions de 30x10x10 centimètres. Selon Charo et Ricky, de Brigada Tech, « les nanosatellites sont des dispositifs de la taille d'une boîte à chaussures ou d'un micro-ondes qui servent à fournir un service de connectivité dans l'espace ». 

Nanosatellites en salle blanche - AFP/ LILIAN CAZABET/ HANS LUCAS

Parmi les caractéristiques de chacun, l'UM5-EOSat dispose d'une caméra spécialisée dans les missions d'observation, et l'UM5-Ribat d'une radio logicielle (SDR), qui lui permettra d'effectuer des missions de télécommunications, notamment le suivi d'avions (ADS-B) et de navires (AIS), ainsi que la collecte de données à partir de terminaux terrestres (IoT).  

Avantages des nanosatellites

En termes de taille et de poids, et donc de puissance, la portée d'un nanosatellite n'est pas comparable à celle d'un satellite classique, de sorte que les fonctions pour lesquelles ces appareils sont développés sont très éloignées. En termes de logistique, le plus grand avantage est le temps de construction, puisque le temps moyen de développement d'un nanosatellite est de 4 ans contre 7 ans pour un satellite.  

En ce qui concerne la collecte de données, il est vrai qu'ils ne diffèrent pas des satellites, mais ils diffèrent par le type de données. Alors que les nanosatellites se concentrent sur les données provenant de la Terre, les satellites conventionnels peuvent parcourir des milliers de kilomètres pour collecter des données provenant d'autres corps spatiaux tels que d'autres satellites ou des planètes.

Satellite en orbite autour de la Terre - Depositphotos

Bien que les nanosatellites servent principalement à maintenir la connectivité entre les appareils loT, ce qui est crucial pour les réseaux 5G, ils exercent également une influence transcendantale sur la communication maritime, en permettant une transmission meilleure et plus rapide des données de localisation et d'itinéraire afin d'optimiser le travail des ports marocains, tels que Tanger Med. Il en va de même pour le secteur aéronautique, qui peut même contribuer à fournir une connectivité dans les régions les plus reculées du pays.  

Quelles missions rempliront UM5-EOSat et UM5-Ribat ? 

Dès le jour du lancement et pendant les deux mois suivants, les chercheurs vérifieront leurs performances en effectuant des tests pendant la période LEOP (Launch and Early Orbit Phase).  

Une fois stabilisés en orbite, ils rempliront des tâches très spécifiques telles que l'observation de la Terre, les télécommunications ou la météorologie. Les nanosatellites, dont l'orbite se situe entre 400 et 1000 kilomètres d'altitude, sont rarement utilisés pour des missions interplanétaires. Au fur et à mesure que les données seront collectées, elles seront renvoyées à l'Université Mohammed V pour être analysées par des spécialistes et de nouveaux étudiants afin d'en tirer les conclusions les plus importantes. 

Il s'agit des premiers lancements de ceux à venir dans les prochaines années. Comme le conclut le communiqué de presse, cette réalisation est le symbole de l'engagement de l'Université Mohammed V dans le développement du secteur spatial.