Le ministère irakien du pétrole a annoncé qu'il allait prendre le contrôle des ressources pétrolières de la région kurde, avec le soutien du pouvoir judiciaire fédéral

Affrontement entre le gouvernement autonome kurde et Bagdad pour le contrôle des ressources pétrolières du Kurdistan irakien

AFP/SABAH ARAR - Le ministre irakien du pétrole, Ihsan Abdul-Jabbar, à Bagdad, le 20 janvier 2022 AFP/SABAH ARAR

Le ministre irakien du pétrole, Ehsan Abdul Jabbar Ismail, a annoncé que la société pétrolière d'État, SOMO, allait désormais gérer l'extraction et le traitement du pétrole brut au Kurdistan irakien. Cette ordonnance est soutenue par la Cour fédérale irakienne, qui s'est prononcée contre la loi régissant l'exploitation des hydrocarbures dans la région autonome du Kurdistan. 

Les tribunaux ont ordonné au gouvernement régional kurde de confier la gestion de ces ressources au ministère du pétrole. Pour l'instant, les autorités kurdes d'Erbil, la capitale kurde, ont refusé d'obéir à cet ordre, se heurtant directement à Bagdad.

Le leader de la région autonome kurde, Massoud Barzani, a déclaré que "la loi sur le pétrole et le gaz dans la région est anticonstitutionnelle et constitue une violation de la constitution et des droits du peuple du Kurdistan", comme le rapporte Al-Arab. 

Cette décision confirme les rumeurs de nombreux analystes experts de la région, comme le rapporte le média spécialisé Al-Arab. Les conséquences pourraient être graves pour la stabilité politique du pays qui, après une élection, n'a pas réussi à former un gouvernement autour du vainqueur des élections, le clerc chiite Al-Saadr, qui a remporté 73 des 329 sièges en octobre 2021. Outre les sunnites, le Parti démocratique du Kurdistan est l'un des soutiens du bloc saadiste. 

Al-Saadr se trouve donc à un carrefour difficile. D'une part, il espérait se conformer aux conditions qui lui ont été imposées par le chef du Parti démocratique du Kurdistan, Massoud Barzani, et d'autre part, il doit respecter la décision de la justice irakienne concernant la revendication de la SOMO sur les ressources en hydrocarbures du Kurdistan. Grâce au soutien des Kurdes, Al-Saadr n'a pas eu à chercher le soutien de groupes chiites proches de l'Iran. Selon des sources d'Al-Arab, Al-Saadr n'est pas en mesure d'empêcher le ministère du pétrole et la société d'État de s'installer à Erdil.

Les analystes d'Al-Arab suggèrent que ce geste du gouvernement et de la Cour fédérale vise à humilier Al-Saadr et son parti. Dans les mois à venir, les Kurdes devraient mettre en attente l'élection d'un nouveau président et se concentrer sur les négociations avec le gouvernement pour éviter que leurs ressources soient gérées depuis Bagdad. 

Ces négociations ont déjà commencé, et le ministère du pétrole a fait quelques déclarations sur ses comptes de médias sociaux à l'intention de la presse. Une déclaration sur Facebook indique : "Le ministère fédéral du pétrole et une délégation de haut rang représentant le gouvernement régional du Kurdistan tiendront la première réunion aujourd'hui pour discuter des procédures exécutives, suite à la décision de la Cour fédérale de convenir de mécanismes nouveaux et standard pour la gestion de la question de l'industrie pétrolière dans la région, de manière à obtenir le plus grand bénéfice et le meilleur retour financier. Cette mesure est destinée à servir l'intérêt public car elle contribue à renforcer et à soutenir l'économie nationale et à promouvoir l'intégration de l'industrie pétrolière nationale". 

El petróleo es uno de los recursos naturales clave para Irak, y los ingresos del país giran alrededor de esta actividad económica. En 2018, la actividad petrolera estaba detrás del 75% del producto interior bruto de Irak y del 90% de los ingresos del Gobierno, a través de la empresa estatal SOMO. Es a su vez el producto más exportado del país, con un volumen anual de 59.730 millones de dólares, el 95% del volumen total de las exportaciones del país. En 2020 fue el quinto productor mundial de petróleo con 4,443,457 barriles brent al día, justo delante de China y detrás de Canadá.