Algérie : Prochaine nomination du général Abdelkader Haddad à la tête de la DGSI
A l’issue de la prière de l’Aïd El-Fitr, dans la grande mosquée d’Alger, inaugurée récemment, et alors qu’il recevait les vœux des hauts responsables de l’Etat et du corps diplomatique des pays musulmans accrédités à Alger, le général Abdelkader Haddad, alias Nacer El-Djen (le démon) se présente devant le président Abdelmadjid Tebboune pour lui présenter à son tour ses vœux. L’échange entre les deux hommes a marqué les esprits de tous les Algériens qui ont suivi la scène diffusée par la télévision publique. « Monsieur Nacer, préparez-vous » lançait, à haute voix, le président à l’adresse du général en l’interpellant par son pseudonyme qui l’a fait connaître comme étant le tueur le plus redoutable de l’histoire de l’Algérie et du monde.
C’est la confirmation de la nomination de ce génocidaire à la tête de la DGSI. Une information qui a circulé depuis qu’il avait commencé à assurer l’intérim du général Djamel Kehal Mejdoub, victime d’un AVC au mois de janvier dernier et transféré vers Bruxelles en toute urgence. L’apparition du général Abdelkader Haddad, à la réunion du Haut Conseil de Sécurité, le 12 janvier dernier, annonçait qu’il assurait de facto l’intérim à la à la tête de la DGSI. Les connaisseurs des arcanes des services secrets algériens ont vite saisi le rôle joué par le général Djebbar Mehenna (assis à sa gauche) dans la propulsion du serial killer des années 90’.
Nacer El-Djen est, aussi, impliqué dans l’assassinat du colonel Kasdi Merbah, l’ex-patron des services secrets des années 70’. Il faisait partie du commando chargé de l’exécution de celui qui s’est converti en opposant farouche du régime du cabinet noir dirigé par les généraux Larbi Belkheir et Khaled Nezzar.
L’assassinat a eu lieu le 21 août 1993 à Bordj-El-Bahri, une zone balnéaire à l’ouest d’Alger. Il lui était reproché de vouloir rapprocher un clan du pouvoir du FIS (le Front Islamique du Salut) dont le succès au premier tour des législatives de 1991 a déclenché l’arrêt du processus électoral et la démission (sous la contrainte) de Chadli Benjedid, alors président de la république.
L’assassinat du général Djamel Laroussi, dans sa cellule de la prison militaire de Blida, au mois de septembre 2023, est, également, attribuée au général Abdelkader Haddad, selon des sources généralement bien informées.
A la tête du « centre Antar », haut lieu de la torture, le général Haddad est dénoncé par de nombreuses victimes passées par cette caserne située à Ben-Aknoun, sur les hauteurs d’Alger. Civils et militaires, ayant exprimé une opinion hostile au régime du duo Tebboune-Chengriha, subissent toutes sortent de torture pour permettre le démantèlement de réseaux d’opposants politiques. C’était le cas du général Laroussi, l’ex-chef de la 2ème région militaire, dont l’arrestation avait entraîné plus d’une quinzaine d’officiers supérieurs de l’armée et une dizaine d’hommes d’affaires soupçonnés d’avoir comploté contre la personne du chef d’Etat-major de l’armée le général Saïd Chengriha.
La nomination du tortionnaire et serial-killer, Nacer El-Djen, à la tête des services de la sécurité intérieure, bien avant son annonce, a provoqué l’indignation de nombreux cadres militaires. Quant aux familles de ses victimes, portées disparues, elles se préparent à saisir les instances onusiennes des Droits de l’Homme pour demander sa traduction devant les juridictions pénales internationales.