Bassem Awadallah et Sharif Hassan bin Zaid sont condamnés à 15 ans de prison pour "sédition"
La Cour de sécurité de l'État a finalement condamné l'ancien chef de la maison royale jordanienne Bassem Awadallah et un membre de la famille royale, Sharif Hassan bin Zaid, pour "incitation à s'opposer au régime politique existant dans le Royaume" et "réalisation d'actes qui mettent en danger la sécurité de la société et provoquent la sédition", selon l'agence de presse officielle Petra (AJN). D'autre part, le juge militaire a condamné Sharif Hassan bin Zaid à une année supplémentaire de prison et à une amende de 1 000 dinars pour possession de drogue. Finalement, le prince Hamzah n'a pas été inculpé.
Lors de la lecture du verdict, le juge a déclaré qu'il avait été prouvé qu'Awadallah et Zaid étaient impliqués "dans l'orchestration d'un projet criminel visant à provoquer une sédition". Les deux condamnations ont été lues à huis clos et, après six audiences, elles peuvent enfin faire l'objet d'un appel devant la Cour jordanienne de cessation. Lors des sessions précédentes du tribunal, les deux accusés avaient plaidé "non coupable" aux accusations portées contre eux et pour lesquelles ils ont finalement été condamnés.
L'affaire remonte à avril dernier, lorsque des sources de sécurité ont révélé qu'après un contrôle de sécurité, Awadallah et Zaid avaient été arrêtés pour "atteinte à la sécurité et à la stabilité du pays", un complot dans lequel le demi-frère du roi Abdullah II, le prince Hamzah bin al-Hussein, aurait également été impliqué. Après avoir libéré en avril dernier 16 personnalités qui auraient été traduites en justice pour les mêmes crimes de "sédition", Petra a rapporté que "Bassem Awadallah et Sharif Abdul Rahman Hassan bin Zaid n'ont pas été libérés en raison de leurs rôles différents et de leurs différences avec les faits qui leur sont attribués et le degré d'incitation qui diffère des autres accusés.
Parallèlement, début avril, l'ancien prince héritier Hamzah bin al-Hussein a été arrêté et placé en résidence surveillée après avoir été accusé d'avoir incité l'opposition à mener un "complot" visant à renverser le régime jordanien. L'agence de presse AJN a cherché à démentir cette information, mais une vidéo de six minutes enregistrée par Hamzah lui-même a révélé qu'al-Hussein était détenu à son domicile. Dans l'enregistrement, le fils aîné rapporte qu'il lui a été interdit de "sortir, de communiquer ou de rencontrer des gens parce que dans certaines réunions où il était présent, il y avait eu des critiques à l'égard du gouvernement ou du roi".
Cependant, la réconciliation entre les deux frères a suivi l'engagement de l'ancien héritier à faire allégeance au monarque Abdullah II et aux valeurs défendues par la dynastie hachémite dans une lettre signée, mettant ainsi fin à la crise. Quelques jours plus tard, les demi-frères ont été vus publiquement ensemble avec plusieurs princes. En ce sens, le monarque jordanien a envoyé une déclaration dans laquelle il affirme que la révolte "a pris fin" et que "le pays est sûr et stable". Ces arrestations ont entraîné une crise interne qui a gravement affecté la stabilité du pays et mis en lumière les problèmes au sein de la famille royale jordanienne.
Lors de la dernière session, qui s'est tenue le 13 juin, le tribunal a accusé les prévenus d'"incitation à l'opposition au régime politique existant dans le Royaume" et d'"actes mettant en danger la sécurité de la société et provoquant une sédition". Par la suite, le tribunal a tenu plusieurs sessions de l'affaire dans le plus grand secret et en prenant soin d'empêcher la couverture médiatique de l'affaire. Lors de la première session, la Cour a entendu cinq témoins du Ministère Public. Deux d'entre eux auraient témoigné en personne, tandis que les témoignages des trois autres ont été lus au cours de l'audience de l'affaire. À cet égard, le tribunal avait précédemment rejeté une demande des avocats de la défense visant à citer le prince Hamzah, son frère le prince Hachem et son demi-frère le prince Ali à comparaître devant le tribunal en tant que témoins.
En 2004, le roi Abdallah II a retiré le titre de prince héritier à Hamza bin Hussein, et ce titre est désormais détenu par son fils héritier, le prince Hussein bin al-Abdullah. Cet événement, ainsi que les arrestations successives, ont révélé la crise dramatique qui existait au sein de la famille royale, étant, selon le monarque lui-même, "la crise la plus douloureuse de ses 22 années de gouvernement". Ainsi, la sentence prononcée met fin à une crise sans précédent de la royauté jordanienne qui a réussi à marquer le début d'une déstabilisation du régime jordanien.